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  • Cohésion des territoires : L’agenda rural

    Cohésion des territoires : L’agenda rural

    Découvrez l’Agenda rural mis en place par le secrétariat d’Etat à la ruralité.

    Le CMR National a organisé une rencontre le jeudi 14 janvier 2021 avec le Secrétariat d’État à la Ruralité auprès de la Ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales. Nous avons pu échanger avec Théodore Bidgrain (directeur-adjoint du cabinet) et Ludovic Pinto (conseiller spécial), et faire une présentation du CMR ainsi que des ces activités et priorités pour 2021, et plus particulièrement les 4 thématiques et la démarche de rejoindre les 30/50 ans.

    On retient de cet entretien, la mise en place de l’agenda rural qui se veut un plan d’action en faveur des territoires ruraux. Il couvre de nombreux domaines : numérique, santé, culture, éducation, commerces et services, emploi et activité économique, écologie, déplacement. « Ils touchent au quotidien des habitants, tant dans leurs activités personnelles que professionnelles, et contribuent à la cohésion sociale et territoriales des zones rurales. »

    Voici un lien vers le site du ministère qui présente en détail l’Agenda Rural.

    De quoi nourrir la réflexion en fédé ou en équipe sur cette action qui touche nos territoires ruraux.

    ©lecreusois de Pixabay

  • Un Noël en équipe autrement avec la Fédé 59 Lille

    Un Noël en équipe autrement avec la Fédé 59 Lille

    Cher.e.s ami.e.s, membres du CMR,

    En cette période de confinement, le Conseil d’Administration de la Fédé 59 Lille vous invite à vivre un Noël
    autrement, en équipe, si vous le pouvez, et dans votre famille.

    La covid ne cesse de bouleverser nos vies. Les réunions familiales, entre amis semblent
    compromises, restreintes pour les fêtes de fin d’année, car jugées potentiellement dangereuses.
    Et, si cette situation d’épidémie nous obligeait à imaginer un Noël autrement…
    Il y a 2000 ans, un enfant est né dans le plus grand dénuement. Des bergers, des petites gens à
    l’époque, sont les seuls à être présents, à veiller dans la bergerie. Ils étaient sa première famille.

    Une équipe du CMR s’est posée des questions sur le sens de Noël.

    On entend dans les médias, « il faut sauver Noël ». Qu’en pense-t-on ?
    Comment voit-on approcher la fête de Noël 2020 dans ce contexte ?

    – Noël sans rassembler toute la famille ? Sans revoir les enfants et les petits-enfants, les grands-parents ?
    – Noël masqué ?
    – Noël à distance ? en visio ? Noël à Pâques ?
    – Y aura-t-il des messes de Noël ?
    – Et les cadeaux ? Passage obligé ? Courses impossibles ou compliquées
    – Le sapin ? Les décorations ? La crèche ?

    Et pourtant, le jour de Noël, un bébé est arrivé et rien n’était prévu pour cet événement prévisible.
    Qu’est-ce qui est important pour nous aujourd’hui ?

    Faut-il préserver les habitudes, les rites et les adapter ?

    – Dans quel respect de chacun ?
    – Le « cadeau » : Comment ? obligatoire ? Objet ? Achat ou recyclage ou création ou … ? Promesse d’un moment ?
    – Les retrouvailles : Comment ? Quand ? Avec qui ? Combien ?La pandémie qui dure, fragilise et isole des personnes, des proches, des voisins.
    Noël est signe de fraternité, d’attention aux plus fragiles, à ceux qu’on ne voit pas
    – Comment fêter Noël avec les plus fragiles, les invisibles proches de notre pas de porte ?

    – Que pourrions-nous offrir les uns aux autres, voisins de rue ou de village ?

    Le fait de partager en équipe peut nous permettre d’exprimer nos interrogations, nos peurs ou nos joies, le sens que
    nous mettons derrière ces moments de fête, de les redécouvrir, de s’enrichir des expériences ou éclairages des autres.
    Difficile de prévoir les conditions de vie, de santé pour la fin du mois de décembre… Alors sommes-nous prêts pour
    un Noël autrement ?

    A vous de partager ce questionnement en équipe ou dans votre foyer.

    Fraternellement,

    Le Conseil d’Administration du CMR Fédé de Lille.

  • Noël 2018, nous avons vécu l’aventure du calendrier inversé !

    Noël 2018, nous avons vécu l’aventure du calendrier inversé !

    Témoignage de Florence et Margot HUET (CMR 44).

    Noël 2018, nous avons vécu l’aventure du calendrier inversé !

    Chaque année les calendriers de l’Avent fleurissent dans les magasins, les réseaux sociaux nous abreuvent d’idées pour satisfaire petits et grands. Cette année là, c’était différent, j’avais envie d’autre chose.

    Nos enfants ont grandit, d’enfants elles sont devenues ados puis jeunes adultes, le calendrier « classique » aurait-t-il toujours cette même saveur aux senteurs de familles, d’amour, de partages ?

    Les rues en décembre sont remplies de personnes heureuses d’acheter de quoi fêter Noël, les pas se pressent dans les magasins, les marchés rivalisent de couleurs, d’odeurs alléchantes pour satisfaire chacun et chacune. C’est l’effervescence et on se laisse chaque année porter par cette ambiance aux senteurs de pain d’épices et de sapins.

    Mais Noël, ce n’est pas que féérie et douceurs, Noël c’est aussi une période où la solitude devient plus grande, où la précarité devient plus forte encore face aux manques qu’elle met à jour pour ceux qui l’éprouvent. Parce que d’enfants, d’ados, des adultes sont devenus isolés, sans travail, voire sans domicile fixe, abandonnés ou laissés pour compte. Plus les années passaient, plus notre famille n’arrivait plus à regarder ailleurs… L’envie de faire autrement devenait pressante.

    Tout en y réfléchissant, j’ai vu passer sur les réseaux sociaux cette idée du « calendrier inversé » : au lieu de recevoir, on donne, au lieu d’ouvrir une petite fenêtre, on remplit une boite, un sac… et ce sac, remplit pendant ces 24 jours d’attente, devenait cadeau pour une personne démunie. J’aimais l’idée.

    J’en ai parlé à notre 3ème fille, Margot, qui habitait encore avec nous. L’idée l’a séduite. Nous avons donc décidé de faire un « calendrier inversé » … choix des objets : de quoi a besoin une personne à la rue ? Il fait froid : des vêtements chauds, il, elle est seul-e ? : une petite radio transportable, un petit livre pour s’évader ? (nous aimons lire chez nous, pourquoi pas ?) un sac à dos, des produits d’hygiène, des gâteaux secs, une lampe torche…. De quoi se faire du bien, et de quoi être moins mal avons-nous pensé.

    Noël est arrivé et il était temps de remettre ce cadeau à quelqu’un, mais à qui ? Margot connait bien le centre de Nantes, sait où se trouvent les sans domicile fixe, mais aussi ce que l’on nomme les « punks à chiens »… terme plutôt laid pour désigner des jeunes principalement, qui vivent à deux ou en groupe, avec des chiens, beaucoup d’alcool et parfois de la drogue, des nomades, des personnes se disant libres mais vivant difficilement ces temps d’hiver au contact d’une population qui les rejette bien souvent.

    A qui donner ? Difficile, choisir une personne parmi d’autres ? Encore plus difficile… « choisir son SDF », quelle vilaine impression que nous partagions toutes les deux… arpentant les rues du centre ville, un peu angoissées, un peu fébriles, mais heureuses d’être là.

    Nous arrivons place du Commerce, près de la ligne de Tram et nous voyons ce monsieur, assis au milieu de ses sacs. Une barbe énorme rend son visage doux et agréable, il sourit, regarde autour de lui, ne dit rien mais observe. Il nous séduit et nous décidons : c’est lui !

    On s’approche, nous le saluons et nous asseyons près de lui… il s’étonne mais semble content. Je lui explique notre démarche (pas dans les détails… juste l’envie d’offrir) et comprend vite qu’il est étranger, même s’il parle le français et le comprend bien. Il est polonais, en France depuis 10 ans et depuis 6 ans il est à la rue. 3 ans qu’il passe ses journées ici « les gens me connaissent maintenant, j’ai mes petites habitudes ». Nous lui donnons le sac à dos, il ne regarde pas dedans mais nous remercie, sourit, continue à nous parler. Il le cache derrière lui et nous voyons arriver 2 jeunes, sensiblement éméchés, le regard hagard,  le teint blanc, ils tournent autour de nous, regardant Margot avec insistance, cherchant le sac des yeux ; je me sens moins bien… je vois Margot qui ne semble pas inquiète et cela me rassure. Et puis  le regard de ce monsieur se fige dans le mien, il me sourit encore, il calme mes inquiétudes. Puis, d’un coup, comme s’il pensait cela urgent, il me tend la main, enlève son gant, prend la mienne et ne bouge plus, 1 seconde, 2 secondes… moment de grâce.

    Au revoir monsieur, « au revoir » a-t-il répondu et il a regardé ailleurs.

    Nous avions souhaité prendre une photo de lui avec nous, cela nous a semblé déplacé alors nous l’avons photographié lui, tout seul, de loin alors que nous l’avions quitté.

    On ne s’est rien dit… on s’est regardées, contentes de ces quelques minutes avec lui. En montant dans le tram pour rentrer chez nous, nous nous sommes écriées, en même temps : « mais on ne lui a pas demandé son prénom » !!

    Noël 2018, une belle expérience qui déplace autant qu’elle apporte, et finalement si, on reçoit aussi !…

    Florence et Margot HUET.

    FABRIQUER UN CALENDRIER DE L’AVENT INVERSÉ POUR L’OFFRIR À UNE PERSONNE QUI EN A BESOIN !

    L’idée vient d’une association de Mons en Belgique, mais c’est largement transposable à l’échelle de chacun-e d’entre vous, dans votre ville ou votre quartier.

    De quoi s’agit-il ?

    L’idée de ce geste solidaire est de revisiter le traditionnel CALENDRIER DE L’AVENT : au lieu de s’offrir à soi même chaque jour une bricole, un chocolat pour patienter jusqu’au 24 décembre, mettre de côté chaque jour, dans un “colis de l’avent” un cadeau gourmand afin de partager tout le contenu du panier avec une personne démuni le 24 au soir, ou à la date de votre choix.

    Pour ce faire, on privilégie les denrées non périssables, les produits d’hygiène, voire une petite radio transportable, un livre, des gants, des chaussettes, une écharpe …, ce qui peut être utile mais aussi permettre de s’évader, pourquoi pas ?

    Il est aussi possible le 23 ou le 24 de glisser des denrées fraîches pour compléter le colis.

    Si vous n’osez pas franchir le pas et apporter vous-même votre colis à une personne démunie, renseignez-vous, il y a des associations autour de vous qui peuvent le faire (téléphonez à votre mairie, ils ont ce genre de renseignements).

    En « Avent » pour un Noël solidaire et fraternel !

  • Fratelli Tutti : Fragilité sociale et solidarité.

    Fratelli Tutti : Fragilité sociale et solidarité.

    « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »  Jésus s’identifie au frère pauvre et démuni. Il nous interpelle sur notre attitude vis-à-vis des personnes fragiles, de celles qui sont dans le besoin. Il nous appelle à nous faire le prochain de toutes ces personnes qui souffrent dans leur corps, dans leur cœur… Jésus vient à nous dans le pauvre qui nous attend, qui espère une attention, une écoute, un geste de notre part qui nous met en situation de serviteurs, comme Jésus l’est pour nous. « La Bible nous propose notre humanité comme un parcours spirituel. Et sur ce chemin de vie, l’autre n’est pas une option », nous dit un commentaire de Prions en Eglise à propos de ce texte.

    Dans l’encyclique Fratelli Tutti, le pape François nous met devant cette question : Qui est ton prochain ? De qui vas-tu te faire le frère ? Il nous invite à élargir notre regard à la dimension de Notre Maison Commune dans laquelle nous sommes tous frères.

    Je vous livre quelques passages de l’encyclique qui peuvent vous aider à prolonger votre réflexion.

    Jean Yves Guillaume ENAD 

     

    Dieu nous aime, chacun a la même dignité

    I,18  « …Certaines parties de l’humanité semblent mériter d’être sacrifiées par une sélection qui favorise une catégorie d’hommes jugés dignes de vivre sans restrictions. Au fond, les personnes ne sont plus perçues comme une valeur fondamentale à respecter et à protéger, surtout celles qui sont pauvres et avec un handicap, si elles ne servent pas encore, -comme les enfants à naître-, ou ne servent plus- comme les personnes âgées… ».

    II, 68 « … Nous avons été créés pour une plénitude qui n’est atteinte que dans l’amour. Vivre dans l’indifférence face à la douleur n’est pas une option possible… »

    II,80 « … Jésus, juif, ne nous invite pas à nous demander qui est proche de nous, mais à nous faire proches, prochains… » «… Il nous exhorte à laisser de côté toutes les différences et, face à la souffrance, à devenir proches de toute personne… II,81»

    II, 83 « …Dieu aime chaque être humain d’un amour infini, et il lui confère ainsi une dignité infinie. A cela s’ajoute le fait que nous croyons que le Christ a versé son sang pour tous et pour chacun, raison pour laquelle personne ne se trouve hors de son amour universel. Et si nous allons à la source ultime, c’est-à-dire la vie intime de Dieu, nous voyons une communauté de trois Personnes, origine et modèle parfait de toute vie commune… »

    Aimer en actes

    III, 97 « …Il y a un aspect de l’ouverture universelle de l’amour qui n’est pas géographique mais existentiel. C’est la capacité quotidienne d’élargir mon cercle, de rejoindre ceux que je ne considère pas comme faisant partie de mon centre d’intérêts, même s’ils sont proches de moi. Par ailleurs, chaque sœur ou frère souffrant, abandonné ou ignoré par ma société, est un étranger existentiel, même s’il est natif du pays… »

    III,107 « Tout être humain a le droit de vivre dans la dignité et de se développer pleinement, et ce droit fondamental ne peut être nié par aucun pays… »

    III, 115 « …La solidarité se manifeste dans le service qui peut prendre des formes très différentes de s’occuper des autres. Servir, c’est en grande partie, prendre soin de la fragilité. Servir signifie prendre soin des membres fragiles de nos familles, de notre société, de notre peuple … Le service vise toujours le visage du frère, il touche sa chair, il sent sa proximité et même dans certains cas la « souffre » et cherche la promotion du frère…»

    III, 116 « …La solidarité c’est penser et agir en termes de communauté, de priorité de la vie de tous sur l’appropriation des biens de la part de certains. C’est lutter contre les causes structurelles de la pauvreté, de l’inégalité, du manque de travail, de terre et de logement, de la négation des droits sociaux et du travail. C’est faire face aux effets destructeurs de l’Empire de l’argent… »

    Les migrants

    IV, 129 « Nos efforts vis-à-vis des personnes migrantes qui arrivent peuvent se résumer en quatre verbes : accueillir, protéger, promouvoir et intégrer … »

    IV,132 « Au- delà des différentes actions indispensables, les Etats ne peuvent pas trouver seuls des solutions adéquates car les conséquences des choix de chacun retombent inévitablement sur la Communauté internationale. Par conséquent les réponses pourront être seulement le fruit d’un travail commun, en élaborant une législation globale pour les migrations… »

    IV, 133 « L’arrivée de personnes différentes, provenant d’un autre contexte de vie et de culture, devient un don, parce que les histoires de migrants sont aussi des histoires de personnes et cultures : pour les communautés et les sociétés d’accueil, ils représentent une opportunité d’enrichissement et de développement humain intégral de tous… »

    Sens et portée de nos actes

    IV 180, « Un individu peut aider une personne dans le besoin, mais lorsqu’il s’associe à d’autres pour créer des processus sociaux de fraternité et de justice pour tous, il entre dans le champ de la plus grande charité, la charité politique… »

    IV,181 « « Tous les engagements qui naissent de la doctrine sociale de l’Eglise sont imprégnés de l’amour qui, selon l’enseignement du Christ, est la synthèse de toute la Loi (cf. Mt 22,36-40). Cela suppose qu’on reconnaisse que l’amour, fait de petits gestes d’attention mutuelle, est aussi civil et politique, et il se manifeste dans toutes les actions qui essaient de construire un monde meilleur … »

    Pour poursuivre, vous pouvez relire le texte d’évangile suivant : 

    Évangile Matthieu (25, 31-46)

    Le Christ jugera les hommes sur leur amour pour les malheureux

    Jésus parlait à ses disciples de sa venue: «Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres: il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche.
    «Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite: “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli; j’étais nu, et vous m’avez habillé; j’étais malade, et vous m’avez visité; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi!”
    «Alors les justes lui répondront: “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu…? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli? tu étais nu, et nous t’avons habillé? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi?”
    «Et le Roi leur répondra: “Amen, je vous le dis, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”
    «Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche: “Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli; j’étais nu et vous ne m’avez pas habillé; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.”
    «Alors ils répondront, eux aussi: “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service?”
    «Il leur répondra: “Amen, je vous le dis, chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait.”
    «Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle.»

     

  • Fratelli Tutti : La famille en filigrane

    Fratelli Tutti : La famille en filigrane

     

    L’actualité proposée par le pape François avec sa dernière encyclique « Tous Frères » nous permet d’aborder le thème de la famille d’une façon plus large. Même si cette encyclique n’est certainement pas centrée sur le souci de la famille, elle apparait souvent en filigrane comme une idée en arrière-plan pour soutenir la réflexion du Pape. Il nous parle souvent de la grande famille de l’humanité qu’il nous faut ressouder et construire ensemble sur les bases de la fraternité, mais cette idée laisse aussi entendre que nous avons aussi à faire le même chemin au niveau de nos familles au sens propre !

    Je vous propose donc quelques passages  qui peuvent résumer cette vision de la Famille par notre Pape François :

    Chap. 1, 26. Cela n’est pas surprenant si nous considérons l’absence d’horizons à même de nous unir, car ce qui tombe en ruine dans toute guerre, c’est « le projet même de fraternité inscrit dans la vocation de la famille humaine » ; c’est pourquoi « toute situation de menace alimente le manque de confiance et le repli sur soi ».

    Chap. 3, 88. À partir de l’intimité de chaque cœur, l’amour crée des liens et élargit l’existence s’il fait sortir la personne d’elle-même vers l’autre.65 Faits pour l’amour, nous avons en chacun d’entre nous « une loi d’‘‘extase’’ : sortir de soi-même pour trouver en autrui un accroissement d’être ».66 Voilà pourquoi l’homme doit de toute manière mener à bien cette entreprise : sortir de lui-même.

    Chap. 3,  100. « … » Comme notre famille humaine a besoin d’apprendre à vivre ensemble dans l’harmonie et dans la paix sans que nous ayons besoin d’être tous pareils !

    Chap. 3, 114. Je voudrais mettre en exergue la solidarité « … ». Ma première pensée va aux familles, appelées à une mission éducative première et incontournable. Elles constituent le premier lieu où se vivent et se transmettent les valeurs de l’amour et de la fraternité, de la convivialité et du partage, de l’attention et du soin de l’autre. Elles sont aussi le milieu privilégié pour la transmission de la foi, en commençant par ces simples gestes de dévotion que les mères enseignent à  leurs  enfants « … »

    Chap. 4, 143. La solution ne réside pas dans une ouverture qui renonce à son trésor propre. Tout comme il n’est pas de dialogue avec l’autre sans une identité personnelle, de même il n’y a d’ouverture entre les peuples qu’à partir de l’amour de sa terre, de son peuple, de ses traits culturels. Je ne rencontre pas l’autre si je ne possède pas un substrat dans lequel je suis ancré et enraciné, car c’est de là que je peux accueillir le don de l’autre et lui offrir quelque chose d’authentique « … ».

    Chap. 4, 144. En outre, il s’agit d’un présupposé pour des échanges sains et enrichissants. L’arrière-plan de l’expérience de la vie dans un milieu et une culture déterminés est ce qui permet à quelqu’un de percevoir des aspects de la réalité, alors que ceux qui n’ont pas cette expérience sont incapables de les saisir avec la même facilité. « … »

    Chap. 4, 151. « … » Une ouverture adéquate et authentique au monde suppose la capacité de s’ouvrir au prochain, dans une famille des nations. L’intégration culturelle, économique et politique avec les peuples voisins devrait être accompagnée d’un processus éducatif qui promeuve la valeur de l’amour du prochain, premier exercice indispensable pour obtenir une intégration universelle saine.

    Chap. 6, 217. La paix sociale est difficile à construire, elle est artisanale. « … » Ce qui est bon, c’est de créer des processus de rencontre, des processus qui bâtissent un peuple capable d’accueillir les différences. Outillons nos enfants des armes du dialogue ! Enseignons-leur le bon combat de la rencontre !

    Chap. 6, 218. Cela implique l’effort de reconnaître à l’autre le droit d’être lui-même et d’être différent. À partir de cette reconnaissance faite culture, l’élaboration d’un pacte social devient possible. Sans cette reconnaissance apparaissent des manières subtiles d’œuvrer pour que l’autre perde toute signification, qu’il devienne négligeable, qu’on ne lui reconnaisse aucune valeur dans la société. Derrière le rejet de certaines formes visibles de violence, se cache souvent une autre violence plus sournoise : celle de ceux qui méprisent toute personne différente, surtout quand ses revendications portent préjudice d’une manière ou d’une autre à leurs intérêts.

    Chap. 7, 230. Le difficile effort de dépasser ce qui nous divise sans perdre l’identité personnelle suppose qu’un sentiment fondamental d’appartenance demeure vivant en chacun. En effet, « notre société gagne quand chaque personne, chaque groupe social, se sent vraiment à la maison. Dans une famille, les parents, les grands-parents, les enfants sont de la maison ; personne n’est exclu. Si l’un d’eux a une difficulté, même grave, bien qu’il l’ait cherchée, les autres vont à son secours, le soutiennent ; sa douleur est partagée par tous. […] Dans les familles, tous contribuent au projet commun, tous travaillent pour le bien commun, mais sans annihiler chaque membre ; au contraire, ils le soutiennent, ils le promeuvent. Ils se querellent, mais il y a quelque chose qui ne change pas : ce lien familial. Les querelles de famille donnent lieu par la suite à des réconciliations. Les joies et les peines de chacun sont assumées par tous. Ça oui c’est être famille ! Si nous pouvions réussir à voir l’adversaire politique ou le voisin de maison du même œil que nos enfants, nos épouses, époux, nos pères ou nos mères, que ce serait bien ! Aimons-nous notre société ou bien continue-t-elle d’être quelque chose de lointain, quelque chose d’anonyme, qui ne nous implique pas, que nous ne portons en nous, qui ne nous engage pas ? ».

    En synthèse, le Pape réaffirme la valeur de la famille, mais une famille qui ne se renferme pas vers elle-même, où chaque sensibilité doit avoir sa place et être respectée et une famille soudée dans laquelle nous pouvons plonger nos racines pour mieux nous ouvrir aux autres et nous offrir aux autres. Les liens qui nous unissent en famille doivent être fondés sur l’AMOUR, le dialogue et la rencontre des uns avec les autres et un soutien indéfectible des uns envers les autres. Ce n’est pas par obligation morale que nous avons à vivre ainsi mais simplement pour devenir les hommes et femmes  que nous sommes appelés à être et ainsi trouver le chemin du bonheur !

    Pour finir je retiens cette partie de la prière au créateur  proposée par François en fin d’encyclique qui peut se dire pour notre monde mais aussi pour nos familles et pour le CMR.

    Marc Casal (pour l’ENAD).

     

    Prière au Créateur

    Seigneur et Père de l’humanité,

    toi qui as créé tous les êtres humains avec la même dignité,

    Insuffle en nos cœurs un esprit de frères et sœurs.

    Inspire-nous un rêve de rencontre, de dialogue, de justice et de paix.

    Aide-nous à créer des sociétés plus saines et un monde plus digne,

    sans faim, sans pauvreté, sans violence, sans guerres.

     

  • Témoignage de Elisabeth et Fernand Trau

    Témoignage de Elisabeth et Fernand Trau

    Témoignage de Elisabeth et Fernand Trau

    (paru dans Regard Neuf, le bulletin fédéral du CMR Bas-Rhin )

    « Les mouvements, un formidable tremplin pour la vie. »

    En équipe CMR depuis de nombreuses années, Elisabeth Trau et son mari Fernand y relisent leur vie ainsi que leurs multiples engagements au niveau de leur village, de leur paroisse et du CMR. retour sur leur témoignage paru dans le bulletin fédéral du CMR Bas-Rhin de novembre 2020;

    Pour lire leur témoignage cliquez ici : REGARD NEUF 11-2020 EXTRAIT

  • Témoignage de Michel Doiezie

    Témoignage de Michel Doiezie

    Témoignage de Michel Doiezie, membre CMR et paysan en Maine-et-Loire

    (paru sur le site du CCFD en octobre 2019)

    Pourquoi et comment s’est fait notre passage au bio ?

    Depuis 30 ans que je suis paysan, en GAEC avec mon frère René, c’est le plus beau projet que nous avons mis en place.

    La ferme de 80 ha était menée, avant 2016, de manière conventionnelle. Elle permettait de vendre 500 000 litres de lait et le produit de 30 ha de céréales (blé, orge, colza).

    En 2015, à notre demande, un conseiller de gestion est venu nous aider pour échanger au sujet de notre fin de carrière. Chacun a parlé sur la manière avec laquelle il envisageait la transmission de la ferme. De ces discussions est ressorti un souhait commun de transmettre notre entreprise en espérant que l’activité d’élevage laitier continue.

    Ce n’est que quelques jours après ces échanges que j’ai fait part à René de l’idée du passage au bio, afin de se donner plus de chance de trouver un ou des repreneurs.

    Cela me trottait dans la tête depuis quelques temps. Les nombreuses conversations avec mes enfants m’avaient fait avancer dans ma réflexion sur des changements de pratiques agricoles. De même en équipe CMR, le sujet du bio avait été abordé plusieurs fois et Luc (un membre de l’équipe) était déjà dans cette démarche depuis un an.

    A ma grande surprise, mon frère m’a dit que c’était une bonne idée !

    Pendant l’hiver 2015/2016, nous avons visité des fermes bio de notre département et nous avons suivi une formation à la chambre d’agriculture sur « le passage au bio ». Cela nous a permis de rencontrer d’autres agriculteurs très motivés. Nous avons mieux compris les choix et les changements que cela entraînerait dans notre activité. Très vite, nous nous sommes convaincus qu’il fallait faire ce choix et rapidement, sachant que la conversion dure au minimum 2 ans.

    Cette période de conversion a débuté le 15 mai 2016 avec l’objectif de vendre notre lait en bio le 15 mai 2018; Ce choix est plutôt marginal dans notre région. Pour nous, c’est devenu très motivant de penser et de faire sans les produits chimiques dans les terres ainsi que de soigner les animaux avec un recours aux antibiotiques très limités et très contrôlés. Nous avons découvert les vertus du fumier et du compost étendus sur les terres. Des prairies multi-espèces ont été mises en place pour le pâturage des vaches. Nous nous faisons la main pour soigner nos animaux avec des huiles essentielles et de l’homéopathie.

    Aujourd’hui, je suis vraiment heureux que nous ayons pris cette orientation ! Nos conditions de travail sont plus faciles notamment en faisant moins d’heures de tracteur.  Nous ne vendons plus de céréales et les achats extérieurs ont vraiment diminué. Le troupeau est en meilleur forme. Les résultats économiques sont supérieurs, nous envisageons même d’embaucher un salarié pour diminuer notre temps de travail. C’est un peu comme si j’avais changé de métier. Ma relation aux animaux et à la terre est différente avec plus de proximité et de confiance.

    Je pense que l’agriculture biologique ne peut que se développer dans le contexte actuel de transition écologique. Mais il y a URGENCE car notre planète est déjà malade.

    Tous les paysans, éleveurs, agriculteurs, céréaliers, vignerons, maraîchers…doivent réfléchir pour faire évoluer leurs pratiques et aller jusqu’au bio si possible. Nos enfants et nos petits enfants ne pourrons que s’en réjouir.

    Michel Doiezie

  • Publication du Faire Mouvement n°7

    Publication du Faire Mouvement n°7

    Le Faire Mouvement n’7 à l’attention des équipes du CMR est paru ! Retrouvez-le en suivant ce lien.

     

  • Tout est lié

    Tout est lié

    Article paru dans Agir en rural n°120, « Face au changement climatique, quelles réponses ? »

    Osée 2,20-25

    En ce jour-là je conclurai à leur profit une alliance avec les animaux des champs, avec les oiseaux du ciel et les bestioles de la terre ; je briserai l’arc, l’épée, la guerre, pour en délivrer le pays, et ses habitants, je les ferai reposer en sécurité.

    Tu seras ma fiancée, et ce sera pour toujours. Tu seras ma fiancée, et je t’apporterai la justice et le droit, l’amour et la tendresse ; tu seras ma fiancée, et je t’apporterai la fidélité, et tu connaîtras le Seigneur.

    En ce jour-là je répondrai à l’appel des cieux, déclare le Seigneur ; oui, je répondrai aux cieux et eux répondront à l’appel de la terre ; la terre répondra au froment, au vin nouveau et à l’huile fraîche, et eux répondront à la « Vallée-de-la-fertilité ». Je m’en ferai une terre ensemencée.

    J’aimerai celle qu’on appelait « Non-aimée » ; et à celui qu’on n’appelait « Pas-mon-peuple », je dirai : « Tu es mon peuple », et il dira : « Tu es mon Dieu ! »

    Osée, un prophète que l’on associe habituellement à Amos au VIII° s. avant notre ère ; les deux ont dénoncé les dérives sociétales de leur temps avec les conséquences à la fois sur le lien avec leur Dieu, sur les relations avec leurs compatriotes et aussi leur rapport à la terre, à la création.

    Pour Osée, s’éloigner du Dieu de l’alliance, ce Dieu qui choisit ce peuple comme partenaire (2,21s) pour humaniser le monde, y apporter justice et droit, amour et tendresse, c’est faire surgir le chaos non seulement dans les domaines politiques, économiques, sociaux, mais aussi écologiques et environnementaux.

    Plutôt que de se tourner vers les divinités de la fécondité ou de la fertilité (qui annonçaient déjà les divinités actuelles de la croissance, présentée comme unique chemin vers le bonheur pour celles et ceux que notre modèle veut réduire au simple statut de consommateurs), le prophète rappelle l’engagement avec le Dieu de l’alliance… Cette alliance concerne non seulement le peuple d’Israël, mais aussi la terre en ce qu’elle a été donnée à l’humanité pour qu’elle la fasse fructifier en vue d’un monde plus juste et plus équitable.

    Les calculs auxquels se consacrent les responsables du peuple sont non seulement mesquins, mais aussi dangereux, car ils éloignent les cieux de la terre, cette dernière risquant de ne plus répondre au froment, au vin nouveau et à l’huile fraîche (2,23).

    Osée souligne ainsi que les choix politiques, économiques et sociaux ne sont pas sans conséquences sur l’environnement, et même sur le cosmos. Car, comme ne cesse ne nous le rappeler le Pape François, « Tout est lié ».

    Marc Delebarre, ENAD (équipe d’aumônerie diversifiée)

    William Bigelis, CC BY-ND.
  • La transition écologique, à quel prix ?

    La transition écologique, à quel prix ?

    Article paru dans Agir en rural n°120, « Face au changement climatique, quelles réponses ? »

    Pour économiser l’énergie et protéger l’environnement, les idées et les technologies ne manquent pas. Mais le résultat n’est pas toujours au rendez-vous, et certains produisent même l’effet inverse. La rédaction d’Agir en Rural vous propose un échantillon de ces « fausses bonnes idées » en matière environnementale.

    Introduire des agrocarburants dans l’essence

    90 % d’essence (SP95) et 10 % d’éthanol : c’est la composition du carburant E10. Avantage : il réduit un peu la dépendance au pétrole. Inconvénient : il est incompatible avec 40 % des véhicules (ceux construits avant 2000) et induit une légère surconsommation (1,7 %). Pas sûr que l’automobiliste s’y retrouve vraiment. Pas plus que l’air ambiant, car le bilan environnemental des agrocarburants est extrêmement variable, y compris en France. Au niveau international, ils sont accusés de se substituer aux cultures vivrières et d’accélérer la destruction des forêts tropicales, pièges à CO2. Vue l’ampleur des subventions (près de 1 milliard d’euros), le coût de la tonne de CO2 évitée est de toute façon très élevé.

    La voiture électrique

    La voiture électrique apparaît comme le véhicule zéro émission par excellence. Mais elle n’est pas forcément écolo. D’une part, elle ne résout pas les problèmes de congestion routière : sa généralisation contribuerait plutôt à pérenniser les modes de vie et de travail actuels. D’autre part, si la voiture n’émet rien localement, l’électricité qui charge sa batterie, elle, émet du CO2. En Europe, la production d’un kWh dégage à peu près 400 g de carbone. Du coup, selon l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), un véhicule électrique brûle 100 g de CO2 aux 100 km, à peine moins qu’un modèle essence (126 g). Certes, le nucléaire permet à la France de diviser ce chiffre par quatre. A condition, précise RTE (Réseau de transport d’électricité), gestionnaire du réseau électrique, que les batteries soient chargées en période creuse. Sinon, leur généralisation pourrait créer des tensions sur le réseau et contraindre à mettre en marche des centrales thermiques polluantes. Autre souci : la durée de vie de la batterie. Avec la technologie lithium-ion actuelle, elle ne dépasse pas deux ans, d’où l’afflux anticipé de batteries usagées. Si les métaux sont facilement recyclables, les solvants sont plus délicats à éliminer.

    La méthanisation, ce procédé en plein essor qui continue de diviser

    En produisant du biogaz à partir de déchets organiques, la méthanisation présente des atouts qui la font apparaître comme une option de choix en matière de développement durable. En France, la filière progresse à grande vitesse mais des voix se font aussi entendre pour dénoncer les inconvénients et dérives potentielles du procédé.

    Un digestat loin d’être sans danger ?

    Les déchets organiques utilisés pour la méthanisation sont d’origine variée. Il peut s’agir aussi bien de déjections d’animaux que de déchets issus de l’industrie agro-alimentaire, de résidus de culture ou de déchets verts. Une fois le processus achevé, reste un résidu solide et liquide, le fameux digestat qui peut ensuite être épandu sur des parcelles agricoles afin de servir d’engrais.

    Or, pour certains, ce digestat est loin d’être sans danger pour les sols. Si « l’hygiénisation » est insuffisante, ce mélange peut receler de nombreuses bactéries, potentiellement résistantes, qui vont ensuite s’infiltrer dans les sols voire les nappes phréatiques.

    A l’état brut, le digestat peut également être une source non négligeable de métaux lourds et d’autres résidus nocifs comme l’a montré une récente polémique autour du méthaniseur de Gramat situé dans le Lot. Des scientifiques affirment avoir observé, après épandage du digestat issu de cette installation, une forte chute de la population de collemboles, des insectes considérés comme des acteurs de la vie du sol.

    L’« angoisse écologique », malaise des temps modernes ?

    L’expression « angoisse écologique » fait son apparition en 2007 dans un article de Glenn Albrecht, un philosophe australien. Il parle alors de « solastalgia », un néologisme provenant de l’anglais solace, qui signifie « réconfort », et du grec algos, signifiant « douleur ».

    Au sens strict, la solastalgie fait référence à la souffrance psychique ressentie par un individu face à la destruction des éléments familiers de son environnement. C’est le terme repris aujourd’hui aux quatre coins du globe. En France, on parle plus volontiers de dépression écologique, de burn-out environnemental ou d’angoisse climatique. Le phénomène, qui émerge tout juste en France, reste encore difficile à quantifier. Les enquêtes d’opinion attestent certes d’une préoccupation grandissante de la population vis-à-vis des questions environnementales – 85 % des Français-es, et 93 % des 18-24 ans, se disent inquiets du réchauffement climatique. Mais entre se dire inquiet et être déprimé, il y a un gouffre. Combien basculent véritablement dans l’angoisse viscérale ? Une infime minorité… impossible à chiffrer pour l’heure.