Commentaires à partir du texte de Jean, chapitre 17, versets 1-11a
Dans cette première partie de la prière dite « sacerdotale » de Jésus… très probablement composée par l’auteur de l’Évangile, mon attention est attirée par la place du monde, thème important dans cet Évangile, ce monde d’où le Père nous a pris pour nous donner au Christ ! Mais alors, comment être dans le monde sans être du monde ?
Avec ce que nous venons de vivre, il est vrai que l’avenir de ce monde (notre Terre et les êtres vivants qui la peuplent) semble bien compromis, surtout si nous refusons de passer dans un après différent de l’avant.
Avant, pour beaucoup d’entre nous (les habitant-es de cette terre), c’est la société technicienne qui, avec son exigence d’efficacité, nous apparaissait de plus en plus comme le chemin du salut, mais le voilà bien compromis aujourd’hui ! Nos smartphones et autres montres connectées ne nous donnent guère d’espoir face à cette pandémie plus forte que nos économies et autres options politiques.
Or, c’est dans le monde que le Christ ressuscité nous laisse, partant auprès du Père, après nous avoir donné des paroles d’espérance qui nous permettent d’y vivre, mais en cessant d’idolâtrer les œuvres humaines (la technoscience peut en être une dont le pape François dénonce la toute-puissance dans Laudato si’). Ce monde que les techniciens ont colonisé, monde à l’issue incertaine, a besoin d’espérance, raison pour laquelle le Christ prie pour celles et ceux que Dieu lui a donnés, afin qu’ils œuvrent en conséquence, pour sa vie donnée ne l’ait pas été en vain.
Dans le prolongement de cette réflexion, je vous invite à lire l’article de Frédéric Rognon, dans le numéro d’Études de mai 2020 (pp. 67-78), consacré à Jacques Ellul : « Une espérance pour un monde sans issue ».
Marc, équipe nationale d’aumônerie diversifiée (ENAD)
Pour vous accompagner pendant ces prochaines semaines, l’ENAD (Équipe nationale d’aumônerie diversifiée) du CMR vous propose chaque jour un petit texte ou un commentaire d’Évangile.
Vous pourrez trouver les textes référencés en vous rendant par exemple sur le site https://www.aelf.org/.