Étiquette : agriculture

  • Le bonheur est dans l’assiette

    Le bonheur est dans l’assiette

    Les 3 fédérations « Chrétiens en Monde Rural » Lille-Arras-Cambrai vous proposent « Le bonheur est dans l’assiette » le samedi 23octobre 2021 au collège Louez Dieu à Anzin Saint Aubin: une journée allèchante pour toute la famille, du matin au soir!

    Les fédés CMR de Lille, Arras et Cambrai vous proposent de réserver dès à présent le samedi 23 octobre 2021 sur votre agenda. 

    Une journée complète pour « porter la clameur du rural » est prévue pour tous, petits, jeunes, grands…merci d’y inviter votre famille et vos amis!.

    Ce sera à la fois une journée de rassemblement, une journée d’apports, une journée d’ateliers, une journée de clameurs et une journée de fête.

    Le thème en sera  « Agriculture, Alimentation et Santé ».

    (merci de nous contacter : cmr@cathocambrai.com, pour vous y inscrire ou pour participer en tant qu’aide à la logistique)

    Quand ?  Samedi 23 octobre 2021

     ? le CMR Lille-Arras-Cambrai se propose de vous faire vivre un temps fort au collège « Louez Dieu »,à Anzin-Saint-Aubin, près d’Arras,

    Quoi?

    # En matinée, trois angles de vue seront travaillés :
    – le CMR Lille abordera la consommation
    – le CMR Arras : la production
    – le CMR Cambrai : les territoires
    Un programme alléchant !!!
    9h30 à 10h00 Accueil et constat de la situation actuelle
    10h00 à 11h30 : Conférences débat en plénière et table ronde,
    Animation par E. Saint Guily
    Production : Marie STANKOWIAK travaille au GRECAT (groupe de recherches et d’études concertées sur l’agriculture et les territoires), laboratoire d’économie rurale de l’ISA Lille.
    Consommation : Thierry POITOU diététicien avec un parcours atypique, ancien directeur de cabinet d’une mairie. Il fait le lien avec l’agriculture.
    Territoires : Jean Luc HALLE, maire de Hamel et Vice-président de Douaisis Agglo, en charge de la transition alimentaire et agricole
    11h30 à 12h30 Table ronde constituée des conférenciers, d’Elisabeth et de 3 membres du CMR : un agri, un élu, un consommateur.

    # Le midi
    12h30 à 14h30 : Repas (tiré du sac) dans la convivialité

    # L’après-midi
    14h30 à16h45 : Ateliers avec un témoin sur le thème Alimentation/Agriculture
    (2 ateliers à choisir)
    17h00 à 18h00 : Temps spirituel et de partage en plénière

    18h30 à 20h00 : Spectacle « Au commencement, le vert était dans la pomme »,
    écrit et joué par Mireille et Vincent Buron, ce spectacle porte un regard neuf, inédit, étonnant et subtil, avec un zeste d’humour sur l’écologie aujourd’hui.

    # En soirée (attention , à la salle des fêtes de Tilloy les Moflaines, proche d’Arras également)
    20h30 à 23h30 Bal Folk avec le groupe « Eul’Cageot-Folk » à la salle polyvalente de Tilloy les Mofflaines
    vente de crêpes, gâteaux, boissons

    Une belle journée à vivre ensemble, pour mieux se comprendre!

    CMR fédé de Cambrai

    cmr@cathocambrai.com

  • La future PAC enterre les promesses d’Emmanuel Macron sur les services environnementaux

    La future PAC enterre les promesses d’Emmanuel Macron sur les services environnementaux

    Paris, 28/04/2021. 200 millions d’euros par an dans la PAC pour les services environnementaux rendus par les agriculteurs et agricultrices. C’était la promesse de campagne du candidat Macron à la présidentielle de 2017[1]. Quatre ans plus tard, alors que les négociations PAC battent leur plein et qu’une nouvelle manifestation de la FNSEA contre les éco-régimes est attendue vendredi 30/04 à Strasbourg, les premiers arbitrages sont tombés, l’agriculture biologique perdrait 132 euros par hectare et par an.

    66% d’aides environnementales en moins pour les bio

    Entre 2015 et 2019 un agriculteur bio touchait en moyenne 202 euros par hectare et par an d’aides environnementales sur le pilier 1 de la PAC : 80 euros pour le paiement vert et 122 euros d’aide spécifique pour les bio. Les premiers arbitrages pour la future politique agricole commune, qui se veut plus ambitieuse sur le plan environnemental, propose de passer ce montant à 70 euros par hectare et par an pour la Bio, au même niveau que d’autres pratiques agricoles qui autorisent les pesticides et engrais azotés de synthèse. Un premier niveau de paiement à 55 euros par hectare et par an sera accessible à la quasi-totalité des agriculteurs avec une fois encore très peu de contraintes environnementales.

    Il n’y aura donc plus aucune incitation financière de la part de l’Etat à arrêter d’utiliser des pesticides et des engrais azotés de synthèse.

    Le ministre de l’agriculture doit revoir sa copie et tenir les promesses présidentielles

    « Bien sûr qu’il faut encourager tous les agriculteurs à améliorer leurs pratiques environnementales, mais le gouvernement doit créer une échelle de rémunération pour ça et non pas proposer des montants aberrants sans aucun changement de pratique » décrypte Loïc Madeline, secrétaire national PAC à la FNAB. Et de conclure : « On peut rendre accessible l’éco-régime à 70% des agriculteurs et agricultrices sans sacrifier les meilleures pratiques, avec nos partenaires nous allons proposer rapidement des chiffres alternatifs au ministère ».

    Les signataires déplorent que les groupes de travail qui avaient été promis après l’élection présidentielle pour définir les paiements pour services environnementaux n’aient jamais été mis en place par le ministre de l’agriculture.

    Les niveaux de paiement de l’éco-régime doivent être revus en fonction des services rendus réellement par les modèles agricoles. La bio est le seul modèle plébiscité par la science pour ses effets sur la biodiversité, sur la qualité de l’eau, sur la santé humaine et sur le bien-être animal. Les signataires demandent un paiement à 145 euros par hectare et par an pour tous les agriculteurs et agricultrices bio.

    Contact presse :

    FNAB – Loïc Madeline – 06 22 30 45 54

    CIWF – Laetitia Dinault : 06 26 07 55 43

    Eau et Rivières de Bretagne – Arnaud Clugery : 06 73 30 73 10

    [1] https://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme/agriculture

    Lire le communiqué

     

  • Opération escargot sur l’ambition de la prochaine PAC

    Le CMR, signataire de communiqué de Pour une autre PAC

    Aujourd’hui, une frange des agriculteurs, certains producteurs de grandes cultures, manifeste bruyamment, pour faire connaître ses revendications pour la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC). La plateforme Pour une autre PAC, regroupant 46 organisations paysannes, de protection de l’environnement et du bien-être animal, de solidarité internationale et de citoyens-consommateurs, fait part de sa très vive opposition aux revendications exprimées par cette partie de la profession agricole, dénonce leur tentative d’affaiblissement dramatique de l’ambition de la réforme de la PAC et s’inquiète de l’écho que pourrait trouver leur démarche dans les décisions gouvernementales imminentes sur ce dossier.

     

    Une portion congrue des agriculteurs tente d’imposer ses intérêts au détriment de l’intérêt général

    Les organisations professionnelles agricoles à l’origine des actions du jour jouent de leur pouvoir de nuisance disproportionné par rapport à leur réelle représentativité. Rappelons que les producteurs de céréales, maïs, betteraves et oléo-protéagineux qui manifestent ce jour ne représentent au mieux que 17% des fermes françaises, ce qui équivaut à 0,1% de la population française, et donc des contribuables et consommateurs ! Pourtant, elles semblent considérer qu’il est parfaitement légitime de faire primer leurs intérêts économiques de court terme sur l’intérêt de la majorité des agriculteurs et sur l’intérêt général. Concrètement, leurs demandes consistent à maximiser la part du budget de la PAC qui leur reviendrait au détriment de l’élevage en plein air ou de la production de fruits et légumes, à privilégier les grandes fermes plutôt que les petites et moyennes et à supprimer toute incitation à une amélioration de leurs pratiques. Ces demandes constituent un affaiblissement dramatique du niveau d’ambition attendu pour la réforme de la PAC et même un recul par rapport à la PAC actuelle. Elles sont absolument incompatibles avec la totalité des défis économiques, sociaux et environnementaux auxquels la prochaine PAC doit répondre.

     

    Des arbitrages gouvernementaux imminents

    Le calendrier des organisateurs de ces opérations escargot n’a pas été choisi au hasard : les tout prochains jours vont être décisifs pour les grands arbitrages gouvernementaux concernant la réforme de la PAC. L’histoire récente nous permet d’être réellement inquiet : ce sont ces mêmes acteurs qui ont obtenu la réautorisation des néonicotinoïdes, entre autres choses. Or les prises de parole récentes de Julien Denormandie, ministre de l’agriculture et de l’alimentation, laissent entendre qu’il est encore particulièrement à l’écoute de leur discours. Il est donc impératif que le Premier ministre, à qui reviendra l’arbitrage interministériel sur ce dossier, ne se laisse pas berner par les promesses de souveraineté alimentaire ou de verdissement miraculeux de l’agriculture française faites par son ministre de l’agriculture.

     

    De nombreux acteurs de la transition font des propositions constructives pour la réforme de la PAC

    La plateforme Pour une autre PAC a pourtant soumis au gouvernement des propositions techniquement faisables et à même d’enclencher une transition agroécologique massive de l’agriculture française, tout en la remettant au service de notre souveraineté alimentaire. Pour autant, malgré la représentativité de notre plateforme inter-organisation, autrement plus importante que celle des manifestants du jour, notre voix et notre légitimité ne semblent pas être prises en compte dans les négociations. Nous en appelons donc au Premier ministre, Jean Castex, pour adopter un regard critique sur les propositions d’arbitrages qui lui seront soumises par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et pour intégrer dans ses choix les demandes formulées par nos 46 organisations en faveur d’une réforme en profondeur de la PAC, mise aux services de tous les citoyens et d’une majorité de paysans.

  • Un Noël en équipe autrement avec la Fédé 59 Lille

    Un Noël en équipe autrement avec la Fédé 59 Lille

    Cher.e.s ami.e.s, membres du CMR,

    En cette période de confinement, le Conseil d’Administration de la Fédé 59 Lille vous invite à vivre un Noël
    autrement, en équipe, si vous le pouvez, et dans votre famille.

    La covid ne cesse de bouleverser nos vies. Les réunions familiales, entre amis semblent
    compromises, restreintes pour les fêtes de fin d’année, car jugées potentiellement dangereuses.
    Et, si cette situation d’épidémie nous obligeait à imaginer un Noël autrement…
    Il y a 2000 ans, un enfant est né dans le plus grand dénuement. Des bergers, des petites gens à
    l’époque, sont les seuls à être présents, à veiller dans la bergerie. Ils étaient sa première famille.

    Une équipe du CMR s’est posée des questions sur le sens de Noël.

    On entend dans les médias, « il faut sauver Noël ». Qu’en pense-t-on ?
    Comment voit-on approcher la fête de Noël 2020 dans ce contexte ?

    – Noël sans rassembler toute la famille ? Sans revoir les enfants et les petits-enfants, les grands-parents ?
    – Noël masqué ?
    – Noël à distance ? en visio ? Noël à Pâques ?
    – Y aura-t-il des messes de Noël ?
    – Et les cadeaux ? Passage obligé ? Courses impossibles ou compliquées
    – Le sapin ? Les décorations ? La crèche ?

    Et pourtant, le jour de Noël, un bébé est arrivé et rien n’était prévu pour cet événement prévisible.
    Qu’est-ce qui est important pour nous aujourd’hui ?

    Faut-il préserver les habitudes, les rites et les adapter ?

    – Dans quel respect de chacun ?
    – Le « cadeau » : Comment ? obligatoire ? Objet ? Achat ou recyclage ou création ou … ? Promesse d’un moment ?
    – Les retrouvailles : Comment ? Quand ? Avec qui ? Combien ?La pandémie qui dure, fragilise et isole des personnes, des proches, des voisins.
    Noël est signe de fraternité, d’attention aux plus fragiles, à ceux qu’on ne voit pas
    – Comment fêter Noël avec les plus fragiles, les invisibles proches de notre pas de porte ?

    – Que pourrions-nous offrir les uns aux autres, voisins de rue ou de village ?

    Le fait de partager en équipe peut nous permettre d’exprimer nos interrogations, nos peurs ou nos joies, le sens que
    nous mettons derrière ces moments de fête, de les redécouvrir, de s’enrichir des expériences ou éclairages des autres.
    Difficile de prévoir les conditions de vie, de santé pour la fin du mois de décembre… Alors sommes-nous prêts pour
    un Noël autrement ?

    A vous de partager ce questionnement en équipe ou dans votre foyer.

    Fraternellement,

    Le Conseil d’Administration du CMR Fédé de Lille.

  • Témoignage de Elisabeth et Fernand Trau

    Témoignage de Elisabeth et Fernand Trau

    Témoignage de Elisabeth et Fernand Trau

    (paru dans Regard Neuf, le bulletin fédéral du CMR Bas-Rhin )

    « Les mouvements, un formidable tremplin pour la vie. »

    En équipe CMR depuis de nombreuses années, Elisabeth Trau et son mari Fernand y relisent leur vie ainsi que leurs multiples engagements au niveau de leur village, de leur paroisse et du CMR. retour sur leur témoignage paru dans le bulletin fédéral du CMR Bas-Rhin de novembre 2020;

    Pour lire leur témoignage cliquez ici : REGARD NEUF 11-2020 EXTRAIT

  • Témoignage de Michel Doiezie

    Témoignage de Michel Doiezie

    Témoignage de Michel Doiezie, membre CMR et paysan en Maine-et-Loire

    (paru sur le site du CCFD en octobre 2019)

    Pourquoi et comment s’est fait notre passage au bio ?

    Depuis 30 ans que je suis paysan, en GAEC avec mon frère René, c’est le plus beau projet que nous avons mis en place.

    La ferme de 80 ha était menée, avant 2016, de manière conventionnelle. Elle permettait de vendre 500 000 litres de lait et le produit de 30 ha de céréales (blé, orge, colza).

    En 2015, à notre demande, un conseiller de gestion est venu nous aider pour échanger au sujet de notre fin de carrière. Chacun a parlé sur la manière avec laquelle il envisageait la transmission de la ferme. De ces discussions est ressorti un souhait commun de transmettre notre entreprise en espérant que l’activité d’élevage laitier continue.

    Ce n’est que quelques jours après ces échanges que j’ai fait part à René de l’idée du passage au bio, afin de se donner plus de chance de trouver un ou des repreneurs.

    Cela me trottait dans la tête depuis quelques temps. Les nombreuses conversations avec mes enfants m’avaient fait avancer dans ma réflexion sur des changements de pratiques agricoles. De même en équipe CMR, le sujet du bio avait été abordé plusieurs fois et Luc (un membre de l’équipe) était déjà dans cette démarche depuis un an.

    A ma grande surprise, mon frère m’a dit que c’était une bonne idée !

    Pendant l’hiver 2015/2016, nous avons visité des fermes bio de notre département et nous avons suivi une formation à la chambre d’agriculture sur « le passage au bio ». Cela nous a permis de rencontrer d’autres agriculteurs très motivés. Nous avons mieux compris les choix et les changements que cela entraînerait dans notre activité. Très vite, nous nous sommes convaincus qu’il fallait faire ce choix et rapidement, sachant que la conversion dure au minimum 2 ans.

    Cette période de conversion a débuté le 15 mai 2016 avec l’objectif de vendre notre lait en bio le 15 mai 2018; Ce choix est plutôt marginal dans notre région. Pour nous, c’est devenu très motivant de penser et de faire sans les produits chimiques dans les terres ainsi que de soigner les animaux avec un recours aux antibiotiques très limités et très contrôlés. Nous avons découvert les vertus du fumier et du compost étendus sur les terres. Des prairies multi-espèces ont été mises en place pour le pâturage des vaches. Nous nous faisons la main pour soigner nos animaux avec des huiles essentielles et de l’homéopathie.

    Aujourd’hui, je suis vraiment heureux que nous ayons pris cette orientation ! Nos conditions de travail sont plus faciles notamment en faisant moins d’heures de tracteur.  Nous ne vendons plus de céréales et les achats extérieurs ont vraiment diminué. Le troupeau est en meilleur forme. Les résultats économiques sont supérieurs, nous envisageons même d’embaucher un salarié pour diminuer notre temps de travail. C’est un peu comme si j’avais changé de métier. Ma relation aux animaux et à la terre est différente avec plus de proximité et de confiance.

    Je pense que l’agriculture biologique ne peut que se développer dans le contexte actuel de transition écologique. Mais il y a URGENCE car notre planète est déjà malade.

    Tous les paysans, éleveurs, agriculteurs, céréaliers, vignerons, maraîchers…doivent réfléchir pour faire évoluer leurs pratiques et aller jusqu’au bio si possible. Nos enfants et nos petits enfants ne pourrons que s’en réjouir.

    Michel Doiezie

  • “Fratelli Tutti” / « Tous frères »- Texte intégral de l’Encyclique du 3 octobre 2020 du pape François

    “Fratelli Tutti” / « Tous frères »- Texte intégral de l’Encyclique du 3 octobre 2020 du pape François

    “Fratelli Tutti”, l’appel pressant du pape François à la fraternité.

    Le pape reprend les mots mêmes du poverello dans Les Admonitions : « Fratelli tutti, écrivait saint François d’Assise, en s’adressant à tous ses frères et sœurs, pour leur proposer un mode de vie au goût de l’Évangile ». Cette encyclique se décline selon huit chapitres :

    Les ombres d’un monde fermé ; Un étranger sur le chemin ; Penser et gérer un monde ouvert ; Un cœur ouvert au monde ; La meilleure politique ; Dialogue et amitié sociale ; Des parcours pour se retrouver ; Les religions au service de la fraternité dans le monde. Dans les derniers paragraphes le pape explique ses sources d’inspiration : « Je me suis particulièrement senti stimulé par saint François d’Assise, et également par d’autres frères qui ne sont pas catholiques : Martin Luther King, Desmond Tutu, Mahatma Mohandas Gandhi et beaucoup d’autres encore.

    Téléchargez ici le fichier PDF de l’Encyclique “Fratelli Tutti” dans son intégralité

     

  • La transition écologique, à quel prix ?

    La transition écologique, à quel prix ?

    Article paru dans Agir en rural n°120, « Face au changement climatique, quelles réponses ? »

    Pour économiser l’énergie et protéger l’environnement, les idées et les technologies ne manquent pas. Mais le résultat n’est pas toujours au rendez-vous, et certains produisent même l’effet inverse. La rédaction d’Agir en Rural vous propose un échantillon de ces « fausses bonnes idées » en matière environnementale.

    Introduire des agrocarburants dans l’essence

    90 % d’essence (SP95) et 10 % d’éthanol : c’est la composition du carburant E10. Avantage : il réduit un peu la dépendance au pétrole. Inconvénient : il est incompatible avec 40 % des véhicules (ceux construits avant 2000) et induit une légère surconsommation (1,7 %). Pas sûr que l’automobiliste s’y retrouve vraiment. Pas plus que l’air ambiant, car le bilan environnemental des agrocarburants est extrêmement variable, y compris en France. Au niveau international, ils sont accusés de se substituer aux cultures vivrières et d’accélérer la destruction des forêts tropicales, pièges à CO2. Vue l’ampleur des subventions (près de 1 milliard d’euros), le coût de la tonne de CO2 évitée est de toute façon très élevé.

    La voiture électrique

    La voiture électrique apparaît comme le véhicule zéro émission par excellence. Mais elle n’est pas forcément écolo. D’une part, elle ne résout pas les problèmes de congestion routière : sa généralisation contribuerait plutôt à pérenniser les modes de vie et de travail actuels. D’autre part, si la voiture n’émet rien localement, l’électricité qui charge sa batterie, elle, émet du CO2. En Europe, la production d’un kWh dégage à peu près 400 g de carbone. Du coup, selon l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), un véhicule électrique brûle 100 g de CO2 aux 100 km, à peine moins qu’un modèle essence (126 g). Certes, le nucléaire permet à la France de diviser ce chiffre par quatre. A condition, précise RTE (Réseau de transport d’électricité), gestionnaire du réseau électrique, que les batteries soient chargées en période creuse. Sinon, leur généralisation pourrait créer des tensions sur le réseau et contraindre à mettre en marche des centrales thermiques polluantes. Autre souci : la durée de vie de la batterie. Avec la technologie lithium-ion actuelle, elle ne dépasse pas deux ans, d’où l’afflux anticipé de batteries usagées. Si les métaux sont facilement recyclables, les solvants sont plus délicats à éliminer.

    La méthanisation, ce procédé en plein essor qui continue de diviser

    En produisant du biogaz à partir de déchets organiques, la méthanisation présente des atouts qui la font apparaître comme une option de choix en matière de développement durable. En France, la filière progresse à grande vitesse mais des voix se font aussi entendre pour dénoncer les inconvénients et dérives potentielles du procédé.

    Un digestat loin d’être sans danger ?

    Les déchets organiques utilisés pour la méthanisation sont d’origine variée. Il peut s’agir aussi bien de déjections d’animaux que de déchets issus de l’industrie agro-alimentaire, de résidus de culture ou de déchets verts. Une fois le processus achevé, reste un résidu solide et liquide, le fameux digestat qui peut ensuite être épandu sur des parcelles agricoles afin de servir d’engrais.

    Or, pour certains, ce digestat est loin d’être sans danger pour les sols. Si « l’hygiénisation » est insuffisante, ce mélange peut receler de nombreuses bactéries, potentiellement résistantes, qui vont ensuite s’infiltrer dans les sols voire les nappes phréatiques.

    A l’état brut, le digestat peut également être une source non négligeable de métaux lourds et d’autres résidus nocifs comme l’a montré une récente polémique autour du méthaniseur de Gramat situé dans le Lot. Des scientifiques affirment avoir observé, après épandage du digestat issu de cette installation, une forte chute de la population de collemboles, des insectes considérés comme des acteurs de la vie du sol.

    L’« angoisse écologique », malaise des temps modernes ?

    L’expression « angoisse écologique » fait son apparition en 2007 dans un article de Glenn Albrecht, un philosophe australien. Il parle alors de « solastalgia », un néologisme provenant de l’anglais solace, qui signifie « réconfort », et du grec algos, signifiant « douleur ».

    Au sens strict, la solastalgie fait référence à la souffrance psychique ressentie par un individu face à la destruction des éléments familiers de son environnement. C’est le terme repris aujourd’hui aux quatre coins du globe. En France, on parle plus volontiers de dépression écologique, de burn-out environnemental ou d’angoisse climatique. Le phénomène, qui émerge tout juste en France, reste encore difficile à quantifier. Les enquêtes d’opinion attestent certes d’une préoccupation grandissante de la population vis-à-vis des questions environnementales – 85 % des Français-es, et 93 % des 18-24 ans, se disent inquiets du réchauffement climatique. Mais entre se dire inquiet et être déprimé, il y a un gouffre. Combien basculent véritablement dans l’angoisse viscérale ? Une infime minorité… impossible à chiffrer pour l’heure.

  • Prière pour notre Terre

    Prière pour notre Terre

    Nous avons participé le samedi 22 août 2020 à Champis en Ardèche à la fête de l’agriculture organisée par les Jeunes Agriculteurs avec finale départementale du concours de labours.

    Avec l’animatrice paroissiale Magali et le Père Marc Bonningues il a été décidé de faire un temps de la Parole alternant chants de louanges animés par trois musiciens de la paroisse, temps méditatifs, Évangile du Semeur et homélie par Pascal, paysan et diacre. Ainsi nous avons pu célébrer dehors sur le lieu du rassemblement avec mise à disposition des micros, chaises, sous des arbres et par un temps magnifique !

    Aussi nous souhaitons partager le temps de prière que nous avons élaboré à partir de celle de notre pape François dans Laudato si’.

    Anne et Pascal Lionneton

    « Dieu Tout-Puissant qui es présent dans tout l’univers et dans la plus petite de Tes créatures, Toi qui entoures de ta Tendresse tout ce qui existe, répands sur nous la force de ton Amour pour que nous protégions la vie et la beauté. »

    Seigneur, oriente la vie de toutes les personnes présentes sur un même territoire, qu’elles aillent dans le sens de plus de vie et de beauté.

    «  Inonde-nous de Paix, pour que nous vivions comme frères et sœurs sans causer de dommages à personne. »

    Que nous relevions aujourd’hui encore le défi de la Paix : dans notre voisinage, aux croisements des cultures, entre agriculteurs et citadins, entre producteurs et consommateurs, entre paysans et salariés agricoles ou saisonniers, entre autochtones et nouveaux arrivants, entre les porteurs de méthodes anciennes et ceux de méthodes nouvelles….

    « Ô Dieu des pauvres, aide-nous à secourir les abandonnés et les oubliés de cette Terre qui valent tant à Tes yeux. Guéris nos vies, pour que nous soyons des protecteurs du monde et non des prédateurs, pour que nous semions la beauté et non la pollution ni la destruction. »

    Dans nos territoires ruraux, que chacun prenne sa part dans le respect des autres et les besoins de chacun, que le souci de prendre soin de la Terre comme de ses habitants se fasse jour : vers l’étranger, le paumé, le migrant, le malade, le vieillard…

    « Touche les cœurs de ceux qui cherchent seulement des profits aux dépens de la Terre et des pauvres. »

    Éloigne de nous, Seigneur, les sentiments de domination ou de surexploitation et aide nous à lutter contre le profit à tout prix et surtout celui au dépens des plus pauvres.

    « Apprends-nous à découvrir la valeur de chaque chose, à contempler, émerveillés, à reconnaître que nous sommes profondément unis à toutes les créatures sur notre chemin vers Ta Lumière infinie. »

    Accompagne, Seigneur, notre regard de chaque jour, aide-nous dans la contemplation de la nature au fil des saisons, aide-nous à avoir un regard neuf sur chaque personne qui nous entoure, laisse-nous le temps de T’approcher et de Te découvrir sur notre route.

    « Merci parce que Tu es avec nous tous les jours. Soutiens-nous, nous T’en prions, dans notre lutte pour la justice, l’amour et la paix. Ainsi soit-il. »

    Donne tes forces Seigneur à tous ceux qui s’unissent dans des luttes sociales et agissent grâce à leurs syndicats ou associations, que justice, amour et paix deviennent la récolte de leurs actions. Amen.

    Texte inspiré par le pape François, « Prière pour notre Terre » (Laudato si’).

  • Lettre collective au ministre de l’Intérieur : nous demandons la dissolution de Déméter

    Lettre collective au ministre de l’Intérieur : nous demandons la dissolution de Déméter

    Dans une lettre envoyée ce 17 juillet au nouveau ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, douze associations dont le CMR et un syndicat agricole demandent la résiliation immédiate de la convention de partenariat signée par son prédécesseur avec la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ainsi que la dissolution de la cellule de gendarmerie « Déméter ».

    Cette cellule de renseignement, officiellement dédiée au « suivi des atteintes au monde agricole », a été créée en octobre 2019. Il s’agit d’un dispositif de surveillance mis en place entre la gendarmerie nationale et des organismes privés, fervents défenseurs du modèle agricole conventionnel, avec pour mandat de « mieux protéger nos agriculteurs » contre les infractions (cambriolages, vols, dégradations…) – des actes déjà réprimés par la loi – mais également contre les « actions de nature idéologique », y compris « de simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole » qui relèvent de la liberté de penser et d’expression.

    Toute association environnementale, tout syndicat ou individu préoccupé par les conséquences néfastes de l’agriculture intensive pour l’environnement et la santé se trouve menacé de délation et de mesures coercitives. Après quelques mois d’existence, la cellule « Déméter » a d’ailleurs donné lieu à plusieurs dérapages inquiétants : entretien du président de l’association Alertes Pesticides Haute Gironde avec les gendarmes durant une heure sur l’organisation des « États généraux des riverains » ; présence de la gendarmerie lors d’une réunion de préparation d’actions en vue de la « Semaine pour les alternatives aux pesticides » ; convocation à la gendarmerie d’un juriste de l’association Sources et rivières du Limousin pour une interview où ce dernier s’opposait à la construction de serres industrielles…

    « Le gouvernement cherche à museler toute critique du modèle agricole dominant et de l’usage immodéré des pesticides : c’est une menace inquiétante pour la démocratie et la liberté de penser, estime Nicolas Laarman, délégué général de Pollinis, qui a par ailleurs déposé en avril dernier avec Générations futures un recours devant le tribunal administratif de Paris pour obtenir l’annulation de cette convention de partenariat. Au lieu d’opposer ONG environnementales et agriculteurs, le nouveau gouvernement doit dissoudre la cellule « Déméter » et lancer d’urgence un plan de transition agricole pour donner aux agriculteurs les moyens de mettre en place des pratiques durables, respectueuses de la nature et de la santé » .

    Les organisations signataires de la lettre sont : Attac France, Chrétiens dans le monde rural (CMR), Confédération paysanne, France Nature Environnement (FNE), Foodwatch France, Générations Futures, Greenpeace France, Les Amis de la Terre, Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC), Nous voulons des coquelicots, Pollinis et Terre de liens.

    En savoir plus sur le recours des associations Pollinis et Générations futures contre la cellule Demeter.

    Photo Nuclear Information Service, CC BY-NC-ND.