Étiquette : citoyenneté

  • Cohésion des territoires : L’agenda rural

    Cohésion des territoires : L’agenda rural

    Découvrez l’Agenda rural mis en place par le secrétariat d’Etat à la ruralité.

    Le CMR National a organisé une rencontre le jeudi 14 janvier 2021 avec le Secrétariat d’État à la Ruralité auprès de la Ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales. Nous avons pu échanger avec Théodore Bidgrain (directeur-adjoint du cabinet) et Ludovic Pinto (conseiller spécial), et faire une présentation du CMR ainsi que des ces activités et priorités pour 2021, et plus particulièrement les 4 thématiques et la démarche de rejoindre les 30/50 ans.

    On retient de cet entretien, la mise en place de l’agenda rural qui se veut un plan d’action en faveur des territoires ruraux. Il couvre de nombreux domaines : numérique, santé, culture, éducation, commerces et services, emploi et activité économique, écologie, déplacement. « Ils touchent au quotidien des habitants, tant dans leurs activités personnelles que professionnelles, et contribuent à la cohésion sociale et territoriales des zones rurales. »

    Voici un lien vers le site du ministère qui présente en détail l’Agenda Rural.

    De quoi nourrir la réflexion en fédé ou en équipe sur cette action qui touche nos territoires ruraux.

    ©lecreusois de Pixabay

  • Un Noël en équipe autrement avec la Fédé 59 Lille

    Un Noël en équipe autrement avec la Fédé 59 Lille

    Cher.e.s ami.e.s, membres du CMR,

    En cette période de confinement, le Conseil d’Administration de la Fédé 59 Lille vous invite à vivre un Noël
    autrement, en équipe, si vous le pouvez, et dans votre famille.

    La covid ne cesse de bouleverser nos vies. Les réunions familiales, entre amis semblent
    compromises, restreintes pour les fêtes de fin d’année, car jugées potentiellement dangereuses.
    Et, si cette situation d’épidémie nous obligeait à imaginer un Noël autrement…
    Il y a 2000 ans, un enfant est né dans le plus grand dénuement. Des bergers, des petites gens à
    l’époque, sont les seuls à être présents, à veiller dans la bergerie. Ils étaient sa première famille.

    Une équipe du CMR s’est posée des questions sur le sens de Noël.

    On entend dans les médias, « il faut sauver Noël ». Qu’en pense-t-on ?
    Comment voit-on approcher la fête de Noël 2020 dans ce contexte ?

    – Noël sans rassembler toute la famille ? Sans revoir les enfants et les petits-enfants, les grands-parents ?
    – Noël masqué ?
    – Noël à distance ? en visio ? Noël à Pâques ?
    – Y aura-t-il des messes de Noël ?
    – Et les cadeaux ? Passage obligé ? Courses impossibles ou compliquées
    – Le sapin ? Les décorations ? La crèche ?

    Et pourtant, le jour de Noël, un bébé est arrivé et rien n’était prévu pour cet événement prévisible.
    Qu’est-ce qui est important pour nous aujourd’hui ?

    Faut-il préserver les habitudes, les rites et les adapter ?

    – Dans quel respect de chacun ?
    – Le « cadeau » : Comment ? obligatoire ? Objet ? Achat ou recyclage ou création ou … ? Promesse d’un moment ?
    – Les retrouvailles : Comment ? Quand ? Avec qui ? Combien ?La pandémie qui dure, fragilise et isole des personnes, des proches, des voisins.
    Noël est signe de fraternité, d’attention aux plus fragiles, à ceux qu’on ne voit pas
    – Comment fêter Noël avec les plus fragiles, les invisibles proches de notre pas de porte ?

    – Que pourrions-nous offrir les uns aux autres, voisins de rue ou de village ?

    Le fait de partager en équipe peut nous permettre d’exprimer nos interrogations, nos peurs ou nos joies, le sens que
    nous mettons derrière ces moments de fête, de les redécouvrir, de s’enrichir des expériences ou éclairages des autres.
    Difficile de prévoir les conditions de vie, de santé pour la fin du mois de décembre… Alors sommes-nous prêts pour
    un Noël autrement ?

    A vous de partager ce questionnement en équipe ou dans votre foyer.

    Fraternellement,

    Le Conseil d’Administration du CMR Fédé de Lille.

  • Témoignage de Elisabeth et Fernand Trau

    Témoignage de Elisabeth et Fernand Trau

    Témoignage de Elisabeth et Fernand Trau

    (paru dans Regard Neuf, le bulletin fédéral du CMR Bas-Rhin )

    « Les mouvements, un formidable tremplin pour la vie. »

    En équipe CMR depuis de nombreuses années, Elisabeth Trau et son mari Fernand y relisent leur vie ainsi que leurs multiples engagements au niveau de leur village, de leur paroisse et du CMR. retour sur leur témoignage paru dans le bulletin fédéral du CMR Bas-Rhin de novembre 2020;

    Pour lire leur témoignage cliquez ici : REGARD NEUF 11-2020 EXTRAIT

  • Témoignage de Michel Doiezie

    Témoignage de Michel Doiezie

    Témoignage de Michel Doiezie, membre CMR et paysan en Maine-et-Loire

    (paru sur le site du CCFD en octobre 2019)

    Pourquoi et comment s’est fait notre passage au bio ?

    Depuis 30 ans que je suis paysan, en GAEC avec mon frère René, c’est le plus beau projet que nous avons mis en place.

    La ferme de 80 ha était menée, avant 2016, de manière conventionnelle. Elle permettait de vendre 500 000 litres de lait et le produit de 30 ha de céréales (blé, orge, colza).

    En 2015, à notre demande, un conseiller de gestion est venu nous aider pour échanger au sujet de notre fin de carrière. Chacun a parlé sur la manière avec laquelle il envisageait la transmission de la ferme. De ces discussions est ressorti un souhait commun de transmettre notre entreprise en espérant que l’activité d’élevage laitier continue.

    Ce n’est que quelques jours après ces échanges que j’ai fait part à René de l’idée du passage au bio, afin de se donner plus de chance de trouver un ou des repreneurs.

    Cela me trottait dans la tête depuis quelques temps. Les nombreuses conversations avec mes enfants m’avaient fait avancer dans ma réflexion sur des changements de pratiques agricoles. De même en équipe CMR, le sujet du bio avait été abordé plusieurs fois et Luc (un membre de l’équipe) était déjà dans cette démarche depuis un an.

    A ma grande surprise, mon frère m’a dit que c’était une bonne idée !

    Pendant l’hiver 2015/2016, nous avons visité des fermes bio de notre département et nous avons suivi une formation à la chambre d’agriculture sur « le passage au bio ». Cela nous a permis de rencontrer d’autres agriculteurs très motivés. Nous avons mieux compris les choix et les changements que cela entraînerait dans notre activité. Très vite, nous nous sommes convaincus qu’il fallait faire ce choix et rapidement, sachant que la conversion dure au minimum 2 ans.

    Cette période de conversion a débuté le 15 mai 2016 avec l’objectif de vendre notre lait en bio le 15 mai 2018; Ce choix est plutôt marginal dans notre région. Pour nous, c’est devenu très motivant de penser et de faire sans les produits chimiques dans les terres ainsi que de soigner les animaux avec un recours aux antibiotiques très limités et très contrôlés. Nous avons découvert les vertus du fumier et du compost étendus sur les terres. Des prairies multi-espèces ont été mises en place pour le pâturage des vaches. Nous nous faisons la main pour soigner nos animaux avec des huiles essentielles et de l’homéopathie.

    Aujourd’hui, je suis vraiment heureux que nous ayons pris cette orientation ! Nos conditions de travail sont plus faciles notamment en faisant moins d’heures de tracteur.  Nous ne vendons plus de céréales et les achats extérieurs ont vraiment diminué. Le troupeau est en meilleur forme. Les résultats économiques sont supérieurs, nous envisageons même d’embaucher un salarié pour diminuer notre temps de travail. C’est un peu comme si j’avais changé de métier. Ma relation aux animaux et à la terre est différente avec plus de proximité et de confiance.

    Je pense que l’agriculture biologique ne peut que se développer dans le contexte actuel de transition écologique. Mais il y a URGENCE car notre planète est déjà malade.

    Tous les paysans, éleveurs, agriculteurs, céréaliers, vignerons, maraîchers…doivent réfléchir pour faire évoluer leurs pratiques et aller jusqu’au bio si possible. Nos enfants et nos petits enfants ne pourrons que s’en réjouir.

    Michel Doiezie

  • Nos fédérations à l’initiative

    Nos fédérations à l’initiative

    Article paru dans Agir en rural n°120, « Face au changement climatique, quelles réponses ? »

    Le CMR Pas-de-Calais, aidé de l’EDAR (Équipe diocésaine d’animation en rural), a organisé en octobre un forum sur la transition écologique « Plus belle la Terre ».

    Il est 9 h et nous sommes à pied d’œuvre pour installer les tables, les chaises, les grilles d’exposition prêtées par la municipalité de St Laurent et monter deux tonnelles supplémentaires à celles déjà présentes sur la base. Il bruine mais cela n’empêche pas la bonne humeur et le plaisir de se retrouver pour proposer cette journée de découverte de belles initiatives locales existantes sur l’Artois et la Gohelle. Des élèves du lycée Senez d’Hénin Beaumont sont venus faire l’accueil et des jeunes musiciens ont animé toute la journée. Acheter des meubles relookés, des produits équitables, consommer local, utiliser un frigo solidaire, recycler ses tee-shirts ou chaussettes usagées, trier nos déchets, cuisiner les fruits abîmés, utiliser le vélo plutôt que la voiture pour les petits trajets, sont des actions à la portée de tou-tes. Nous pouvons aussi mettre des hôtels pour les abeilles, des nichoirs pour les oiseaux, et des mangeoires pour les aider à passer l’hiver en les nourrissant, planter des haies arbustives, acheter une énergie verte, participer au financement d’un projet écologique et solidaire, …

    L’Église réfléchit et montre l’exemple à travers le label « Église Verte ». Le CMR dans son dernier congrès proposait comme chemins des possibles de « Consommer autrement » et d’avoir « une économie co-opérante au service du bien commun ». Chaque geste que nous faisons contribue au changement. À nous citoyens, chrétiens ou non, de nous « bouger ». Quand le consommateur devient « consomm’acteur », il pose un geste politique. À nous de dire et de montrer par nos actes, que nous voulons vivre sur une planète belle et propre, car nous n’en avons qu’une et qu’il n’y a pas de plan B !

    Sylvie Preux et Bénédicte Neuts

    Le label Église verte, c’est quoi ?

    Église verte est un dispositif né en 2017 et proposé aux paroisses et à tout groupe chrétien pour vivre une conversion écologique collective. Le label Église verte est né de la mobilisation autour de la COP21 (Pèlerins climatiques, marches, publications, jeûnes…) et de l’élan qu’a provoqué l’encyclique Laudato si’ en 2015. En deux ans, plus de 300 communautés se sont lancées dans la démarche : paroisses mais aussi écoles, centres spirituels, monastères, familles…

    Plus d’informations : https://www.egliseverte.org/

    Jeanne Menjoulet, CC BY.
  • Lucie, petit colibri de l’environnement

    Lucie, petit colibri de l’environnement

    Article paru dans Agir en rural n°120, « Face au changement climatique, quelles réponses ? »

    Lucie Goetz, 17 ans, est lycéenne. Comme beaucoup de jeunes de son âge, elle prend le problème du dérèglement climatique très à cœur. Mais loin de prôner un engagement écologique radical, elle invite plutôt chacun à faire sa part. Dans cet entretien, j’ai été séduite par la clairvoyance et la motivation d’une jeune qui, loin de vouloir donner des leçons, donne l’exemple en agissant à son niveau et avec ses convictions.

    La rédaction : Lucie, tu as participé à des marches pour le climat. Comment t’es-tu organisée et quel sens cela a pour toi ?

    Lucie : Je suis au Lycée Koeberlé à Sélestat. Les marches pour le climat ont lieu les vendredis après-midi. Alors, avec une amie, nous avions rapidement mangé à la cantine avant de prendre le train pour Strasbourg. Puis nous sommes allées Place Kléber pour rejoindre les autres lycéens. Nous avons participé à la grande manifestation mondiale en mars 2019. Il y avait énormément de monde. C’était impressionnant. En plus il y avait une bonne ambiance et aucune casse. La deuxième manifestation à laquelle j’ai participé, c’était celle avant les élections européennes. Là le cortège s’est rendu jusqu’au parlement européen où nous avons fait signer des chartes aux candidats européens pour qu’ils s’engagent pour l’écologie. Nous étions moins nombreux. Pour moi, ces marches pour le climat ont beaucoup de sens parce que notre futur dépend de ça. Il y a de plus en plus de catastrophes naturelles en lien avec le dérèglement climatique. Il est vraiment important que les politiques mettent en place des mesures et rapidement.

    Le Sénat a voté une loi pour qu’en 2040 il n’y ait plus d’emballages plastiques. Mais je pense que c’est vraiment trop tard. Le Parlement Européen interdit dès 2021 certains produits comme les pailles et les cotons tiges. Pour moi, les marches pour le climat ont beaucoup de sens si elles incitent les politiques à prendre des mesures écologiques. Je suis en terminale ES (Economie et Social) avec option Sciences Sociales et Politiques. Nous sommes en train d’étudier un chapitre intitulé : « Le développement durable est-il compatible avec la croissance économique ? » On se rend compte que c’est quand même compliqué d’associer les deux. Mais je trouve ces cours super intéressants.

    Comment perçois-tu l’engagement de Greta Thunberg ?

    C’est elle qui a lancé le mouvement de la grève étudiante pour le climat. A travers ce mouvement qui est devenu international, il y a plein de gens qui ont pris conscience de l’urgence climatique. Je pense que ce qu’elle fait est très bien parce qu’elle nous représente, nous les jeunes qui avons un peu peur de ce qui va se passer dans l’avenir, notre avenir. Le magazine Time l’a élue personnalité de l’année 2019.

    Lucie, tu peux me dire un peu d’où tu viens ?

    Je viens de Mussig, petit village entre Sélestat et Marckolsheim. Je suis l’aînée d’une famille de six enfants. Mes parents sont agriculteurs, éleveurs laitiers et fromagers plus précisément. J’ai grandi dans le rural au contact de la nature. Je pense que c’est pour ça aussi que je suis sensible à tout ce qui est climat et protection de l’environnement. C’est aussi pour ça que je suis allée manifester pour une autre PAC parce que je me rends compte de la situation des agriculteurs.

    A ton avis, mettre en place une éducation à l’écologie est-ce nécessaire ? Et toi, comment t’y prends-tu ?

    Pour moi, il est important de montrer l’exemple. Les enfants, ce qu’ils font d’abord, c’est de reprendre l’exemple qu’ils connaissent. C’est important que chacun·e se rende compte de l’impact qu’il-elle a sur l’environnement et que chacun fasse un effort. On n’est pas obligé de viser la perfection et surtout pas d’aller dans les extrêmes. C’est déjà bien de commencer par de petites choses, comme essayer de réduire les déchets, prendre les transports en commun (bus, trains) au lieu de la voiture… Il y a des personnes qui n’achètent que du bio, mais parfois des produits qui viennent de loin, alors que d’aller au marché pour acheter du local ça réduit les gaz à effet de serre. Il faut sensibiliser les enfants à la situation climatique de la planète et je pense qu’au niveau des programmes scolaires il devrait y avoir plus de cours par rapport à ce sujet.

    Personnellement, je prends les transports en commun pour aller à Sélestat. La plupart de mes habits, je les achète en friperie ou alors j’essaye de les réparer. Là je suis en train de réparer une de mes vestes. A la maison de toute façon on mange beaucoup local. Vu que mes parents font les marchés, ils achètent la nourriture auprès de ceux qu’ils y côtoient. Les shampoings, savons et dentifrices on les achète en solide, sans emballage.

    En agissant ainsi, comment es-tu perçue par tes ami-es ?

    La plupart de mes ami-es sont aussi sensibles à l’écologie. Il y a très peu de jeunes qui nient le problème climatique. J’ai des amis qui, tout en pensant que c’est un sujet grave, ne s’engagent pas vraiment car ils se sentent impuissants. Ils disent que c’est aux politiques de prendre des décisions et qu’eux ne peuvent rien faire. J’ai une autre partie de mes amis qui s’engagent de différentes façons : certains ne mangent presque plus de viande, d’autres font aussi des achats de seconde main ou prennent les transports en commun.

    Du haut de tes 17 ans, Lucie, comment vois-tu l’avenir ?

    Ce serait beau un monde sans plastique, sans pétrole… mais il faut rester réaliste. J’ose quand même espérer que les choses vont s’améliorer pour l’environnement ou en tout cas qu’elles ne se dégraderont pas encore plus. Les consciences se réveillent de plus en plus. En recherchant un peu au niveau des métiers à faire, j’ai vu que de nouveaux métiers apparaissent. Il existe maintenant des juristes en environnement qui ont pour missions de mettre les entreprises en conformité avec la législation en vigueur sur l’environnement. J’espère qu’il y aura de plus en plus de projets en faveur de l’environnement, pour nous assurer un avenir, à nous et à la planète. Je reste positive.

    Interview réalisée par Valérie Velten

  • Comprendre et agir sur le changement climatique

    Comprendre et agir sur le changement climatique

    Article paru dans Agir en rural n°120, « Face au changement climatique, quelles réponses ? »

    « Climat » : quelle définition ?

    La notion de « climat » renvoie à l’ensemble des éléments qui caractérisent l’état moyen de l’atmosphère. Elle se définit à partir de statistiques sur une longue période (au moins trente ans) alors que la notion de « temps qu’il fait » renvoie aux conditions météorologiques d’un instant donné ou d’une courte période (une journée, une semaine, etc.).

    Quel climat aujourd’hui et demain ?

    Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) présente, dans chacun de ses rapports, les évolutions passées du climat ainsi que les projections futures. Le constat sur les évolutions passées est sans appel, la température moyenne mondiale a augmenté de 0,85°C. Dans son cinquième rapport (publié en 2013), le GIEC montre que la hausse des températures s’est accélérée ces dernières années :

    La température moyenne mondiale (terre et océans) a augmenté de 0,85°C entre 1880 et 2012.
    Chacune des trois dernières décennies (1980-1990 / 1990-2000 / 2000-2010) a été plus chaude que la précédente et que toutes les autres depuis 1850.

    Le changement climatique, un défi mondial…

    Le changement climatique est une problématique mondiale : les émissions d’un pays ont un impact sur le climat du monde entier. Tous les pays sont donc concernés. Les pays anciennement industrialisés ont une responsabilité particulière car ils ont une plus grande capacité à agir et ont davantage contribué au changement climatique par le passé. Mais ils sont aujourd’hui rattrapés par les grands pays émergents. Les pays en développement font face à un triple défi : améliorer leurs conditions de vie ; maitriser leurs émissions de gaz à effet de serre ; s’adapter aux conséquences du changement climatique, qui sont souvent plus fortes pour eux.

    Mais aussi local…

    Les collectivités territoriales, (qu’il s’agisse des communes, des intercommunalités, des départements ou des régions), et les territoires de projets prennent des décisions dans des domaines tels que les déplacements, l’agriculture, l’énergie, l’urbanisme et l’habitat. Ceux-ci ont une influence significative sur les émissions de gaz à effet de serre des territoires. Le dernier rapport du Groupe Intergouvernemental des Experts Climatiques (GIEC) confirme cette évidence en rappelant que 50 à 70 % des mesures d’atténuation et d’adaptation ont vocation à être « mises en œuvre à l’échelon infranational » et ce indépendamment du niveau de compétence dévolu et décentralisé aux collectivités locales.

    La lutte contre le réchauffement climatique : une responsabilité individuelle ?

    Parfois, le défi représenté par le changement climatique nous paraît si gigantesque que notre réaction naturelle est de lever les bras au ciel en signe de désespoir et de nous dire que rien de ce que nous faisons n’y changera rien. Mais ce sont les petites choses (notre manière de vivre et de travailler, ce que nous achetons et mangeons, nos habitudes domestiques) qui peuvent faire pencher dans un sens ou dans l’autre l’équilibre mondial. Cela peut être aussi simple que penser à éteindre une lampe quand on quitte une pièce, baisser le thermostat de quelques degrés… Toutefois, répétés sur des mois et des années, ces petits gestes peuvent exercer sur l’environnement une influence profonde et durable.

    Mélanie Cacace

    Source : https://reseauactionclimat.org/urgence-climatique/

  • Aux frères et aux sœurs des mouvements et organisations populaires

    Aux frères et aux sœurs des mouvements et organisations populaires

    Le pape François adresse cette lettre aux acteurs et actrices des mouvements populaires, pauvres aux côtés des pauvres en temps de pandémie.

    Chers amis,

    Je pense souvent à nos rencontres : deux au Vatican et une à Santa Cruz de la Sierra et je vous avoue que ce « souvenir » me fait du bien, me rapproche de vous, me fait repenser à tant de discussions partagées durant ces rencontres et aux nombreux projets qui en sont nés et y ont mûri, et dont beaucoup sont devenus réalité. Aujourd’hui, en pleine pandémie, je pense particulièrement à vous et je tiens à vous dire que je suis à vos côtés.

    En ces jours de grande angoisse et de difficultés, nombreux sont ceux qui ont parlé de la pandémie dont nous souffrons en utilisant des métaphores guerrières. Si la lutte contre le COVID-19 est une guerre, alors vous êtes une véritable armée invisible qui combattez dans les tranchées les plus périlleuses. Une armée sans autres armes que la solidarité, l’espoir et le sens de la communauté qui renaissent en ces jours où personne ne peut s’en sortir seul. Vous êtes pour moi, comme je vous l’ai dit lors de nos rencontres, de véritables poètes sociaux qui, depuis les périphéries oubliées, apportez des solutions dignes aux problèmes les plus graves de ceux qui sont exclus.

    Je sais que très souvent vous n’êtes pas reconnus comme il se doit, car dans ce système vous êtes véritablement invisibles. Les solutions prônées par le marché n’atteignent pas les périphéries, pas plus que la présence protectrice de l’État. Vous n’avez pas non plus les ressources nécessaires pour remplir sa fonction. Vous êtes considérés avec méfiance parce que vous dépassez la simple philanthropie à travers l’organisation communautaire, ou parce que vous revendiquez vos droits au lieu de vous résigner et d’attendre que tombent les miettes de ceux qui détiennent le pouvoir économique. Vous éprouvez souvent de la colère et de l’impuissance face aux inégalités qui persistent, même lorsqu’il n’y a plus d’excuses pour maintenir les privilèges. Toutefois, vous ne vous renfermez pas dans la plainte : vous retroussez vos manches et vous continuez à travailler pour vos familles, pour vos quartiers, pour le bien commun. Votre attitude m’aide, m’interroge et m’apprend beaucoup.

    Je pense aux personnes, surtout des femmes, qui multiplient le pain dans les cantines communautaires, en préparant avec deux oignons et un paquet de riz un délicieux ragoût pour des centaines d’enfants ; je pense aux malades, je pense aux personnes âgées. Les grands médias les ignorent. Pas plus qu’on ne parle des paysans ou des petits agriculteurs qui continuent à travailler pour produire de la nourriture sans détruire la nature, sans l’accaparer ni spéculer avec les besoins du peuple. Je veux que vous sachiez que notre Père céleste vous regarde, vous apprécie, vous reconnaît et vous soutient dans votre choix.

    Comme il est difficile de rester chez soi pour ceux qui vivent dans un petit logement précaire ou qui sont directement sans toit. Comme cela est difficile pour les migrants, pour les personnes privées de liberté ou pour celles qui se soignent d’une addiction. Vous êtes là, physiquement présents auprès d’eux, pour rendre les choses plus faciles et moins douloureuses. Je vous félicite et je vous remercie de tout mon cœur. J’espère que les gouvernements comprendront que les paradigmes technocratiques (qu’ils soient étatistes ou fondés sur le marché) ne suffisent pas pour affronter cette crise, ni d’ailleurs les autres grands problèmes de l’humanité. Aujourd’hui plus que jamais, ce sont les personnes, les communautés, les peuples qui doivent être au centre de tout, unis pour soigner, pour sauvegarder, pour partager.

    Je sais que vous avez été privés des bénéfices de la mondialisation. Vous ne jouissez pas de ces plaisirs superficiels qui anesthésient tant de consciences. Et pourtant, vous en subissez toujours les préjudices. Les maux qui affligent tout un chacun vous frappent doublement. Beaucoup d’entre vous vivent au jour le jour sans aucune garantie juridique pour vous protéger. Les vendeurs ambulants, les recycleurs, les forains, les petits paysans, les bâtisseurs, les couturiers, ceux qui accomplissent différents travaux de soins. Vous, les travailleurs informels, indépendants ou de l’économie populaire, n’avez pas de salaire fixe pour résister à ce moment… et les quarantaines vous deviennent insupportables. Sans doute est-il temps de penser à un salaire universel qui reconnaisse et rende leur dignité aux nobles tâches irremplaçables que vous effectuez, un salaire capable de garantir et de faire de ce slogan, si humain et chrétien, une réalité : pas de travailleur sans droits.

    Je voudrais aussi vous inviter à penser à « l’après », car cette tourmente va s’achever et ses graves conséquences se font déjà sentir. Vous ne vivez pas dans l’improvisation, vous avez une culture, une méthodologie, mais surtout la sagesse pétrie du ressenti de la souffrance de l’autre comme la vôtre. Je veux que nous pensions au projet de développement humain intégral auquel nous aspirons, fondé sur le rôle central des peuples dans toute leur diversité et sur l’accès universel aux trois T que vous défendez : terre, toit et travail. J’espère que cette période de danger nous fera abandonner le pilotage automatique, secouera nos consciences endormies et permettra une conversion humaniste et écologique pour mettre fin à l’idolâtrie de l’argent et pour placer la dignité et la vie au centre de l’existence. Notre civilisation, si compétitive et individualiste, avec ses rythmes frénétiques de production et de consommation, ses luxes excessifs et des profits démesurés pour quelques-uns, doit être freinée, se repenser, se régénérer. Vous êtes des bâtisseurs indispensables à ce changement inéluctable. Je dirais même plus, vous avez une voix qualifiée pour témoigner que cela est possible. Vous connaissez bien les crises et les privations… que vous parvenez à transformer avec pudeur, dignité, engagement, effort et solidarité, en promesse de vie pour vos familles et vos communautés.

    Continuez à lutter et à prendre soin de chacun de vous comme des frères et sœurs. Je prie pour vous, je prie avec vous et je demande à Dieu, notre Père, de vous bénir, de vous combler de son amour et de vous protéger sur ce chemin, en vous donnant la force qui nous permet de rester debout et qui ne nous déçoit pas : l’espoir. Veuillez aussi prier pour moi, car j’en ai besoin.

    Fraternellement,

    François

    Cité du Vatican, dimanche de Pâques, le 12 avril 2020.

  • Vivre en rural ? Retour sur le Grand Débat national

    Vivre en rural ? Retour sur le Grand Débat national

    Depuis novembre dernier l’actualité a mis en lumière de façon inattendue et brutale les difficultés d’une grande part de la population, particulièrement en rural, à vivre au jour le jour et à être entendue par nos dirigeants. A l’occasion de sa journée départementale, le CMR Loiret a proposé aux équipes de prendre une part active au débat qui nous est proposé, à nous y engager, à faire entendre notre espérance de Chrétiens face aux enjeux de cette crise démocratique, écologique et sociale. Le but de cette journée était de mettre en commun nos engagements dans ce débat et d’oser une parole commune sur ces questions si complexes. Elle a réuni 35 personnes en lien avec le CMR ou engagée dans d’autres mouvements, paroisses, municipalités.

    Nous avons commencé par un échange sur ce que nous avons vécu de cette crise.

    Au-delà du problème de la taxe sur le prix du gazole nous avons compris que les mécontentements étaient nombreux et profonds. Et peut-être toujours pas entendu par le gouvernement. Les gens n’ont plus de porte-parole ils se sentent seuls à l’exemple d’une femme en difficulté sociale qui va tous les samedis sur le rond-point : « j’ai trouvé une famille ! »

    Comment nous nous sommes engagés dans le débat national ?

    Dans quelques communes, des débats ont été proposés par les municipalités. D’autres débats ont eu lieu à l’initiative de citoyen ou d’association locale (Beaune la Rolande, Nogent, St Germain des prés). Les débats ont pu rassembler 40 à 50 personnes mais pas ou peu de « gilets jaunes ». Des gens de milieux très différents avec pour certains des discours assez agressifs et contestataires. Les gens n’ont pas l’habitude d’échanger, de discuter et d’écouter. Quelques personnes engagées dans les manifestations sont venues dire leur souhait d’aller plus loin, de dialoguer. D’autres ont dit leur désarroi de ne pas pouvoir entrainer les autres « gilets jaunes » dans une réflexion constructive. On note partout une forte demande d’écoute des gens par les responsables politiques.

    Pour 2 équipes CMR la participation au Grand Débat a été le sujet d’une ou plusieurs rencontres pour mieux comprendre ; pour réfléchir à des propositions ; pour repérer les signes d’espérances ?

    Au-delà des difficultés et des inquiétudes pour l’avenir quels signes d’Espérance ?

    Les manifestations ont permis à des gens qui n’en n’avaient jamais fait l’expérience de s’exprimer, de s’écouter. Quelques-uns ont envie de continuer à réfléchir autrement et à s’engager. Ensuite trois groupes se sont constitués pour réfléchir à des propositions. Dans chacun des groupes les échanges ont été riches avec des propositions qui mériteront d’être remontées à nos élus à l’occasion des échéances électorales par exemple.

    Faire entendre notre espérance de Chrétiens face aux enjeux de cette crise démocratique, écologique et sociale

    Démocratie et citoyenneté

    • Adapter les modes de représentations pour instaurer un vrai dialogue entre la population et les élus. Créer des lieux de proximité ou les différentes questions des citoyens pourraient trouver une réponse
    • Passer de l’information à l’éducation pour un changement de mentalité
    • Dépasser le sentiment d’impuissance qui nous paralyse face à la complexité des problèmes.
    • Promouvoir une vraie justice fiscale et une équité dans les revenus.

    Organisation de l’état et des collectivités publiques

    • Promouvoir les services publics dont on a besoin sur nos territoires de vie ?
    • Nécessité de plus de communication entre les citoyens et les dirigeants et de décisions prises à l’échelon concerné.
    • Transition écologique
    • Privilégier les initiatives basées sur la recherche du bien commun.
    • Prioriser l’éducation sur ces sujets
    • Aller vers une sobriété heureuse collective ?
  • Les enjeux des élections européennes

    Les enjeux des élections européennes

    Le CMR de Côte d’Or et les Amis de la Vie avaient donné carte blanche à Dominique Potier, député de Meurthe et Moselle, pour parler de son engagement en faveur de l’Europe lors de cette conférence-débat qui a réuni 120 personnes de Dijon et des territoires ruraux périphériques.

    Dominique Potier a rappelé la nécessité de replacer la politique européenne sur des références éthiques et dans un cadre global en réponse aux préoccupations actuelles. Au plan social il a fait référence à la loi dont il a été rapporteur sur le « devoir de vigilance des entreprises », en faveur de l’obligation du respect des droits humains des personnes que les multinationales font travailler à travers le monde. Concernant la préservation de notre planète, il a fait état de son engagement dans les projets de loi visant à lutter contre l’accaparement des terres cultivables et pour faire respecter leur caractère de bien commun de l’humanité. Autre enjeu international, celui d’une agriculture en phase avec le respect des ressources naturelles et de la biodiversité, avec une moindre utilisation de pesticides. Avec en arrière-plan la nécessité d’œuvrer pour préserver à la fois l’homme et la terre.

    Son engagement en faveur de l’Europe repose en premier lieu sur la pacification de nos rapports au sein de l’Europe, engagement qui s’enracine dans les stigmates des 3 derniers conflits franco-allemands que porte encore son territoire des Vosges. Le besoin d’Europe, c’est aussi le constat réaliste de notre place sur la planète, et la nécessité d’un positionnement collectif dans un environnement dominé par des puissances de taille continentale. L’Europe demeure une référence que nous voulons conserver comme entité porteuse des valeurs de liberté, d’égalité homme- femme, du droit à la santé pour tous… En réaction au risque de se laisser emporter par une Europe désenchantée, la politique européenne qu’il nous invite à promouvoir est celle qui refuse l’individualisme dans lequel nous enferme le libéralisme actuel. La vision d’une « Europe inachevée » qui développe une culture de solidarité et d’esprit civique, et accorde une plus grande place à sa jeunesse, faisant confiance à sa capacité de mobilisation pour la défense de la dignité humaine et la préservation de notre maison commune.

    Parmi les initiatives qu’il met en avant, nous avons retenu ses propositions pour la définition d’un modèle européen de l’entreprise visant à une plus grande équité sociale et une meilleure gestion environnementale, un appel à une coopération européenne renouvelée avec l’Afrique et la promotion d’une Europe culturelle accessible à tous : « Une Europe qui ne se limitera pas à la reconnaissance de Chopin, mais dans laquelle tous les enfants seront capables de jouer de la musique ».

    La salle attentive a été particulièrement réceptive aux propos qui entraient en résonance avec l’humanisme proposé par le journal créé par George Hourdin et les « Chemins des Possibles » qu’explore le CMR.