Catégorie : (001) tribunes

  • Une éthique de l’action politique à l’épreuve de la 16e législature

    Une éthique de l’action politique à l’épreuve de la 16e législature

    Le CMR est co-signataire d’une tribune sur les enjeux de la nouvelle législature.

    Enjeux de la 16e legislature

     

  • Appel à un sursaut citoyen au service du bien commun

    Appel à un sursaut citoyen au service du bien commun

    Tribune écrite et co-signée par un collectif d’organisations chrétiennes  dont la CMR (protestantes, catholiques, orthodoxes et le Patriarcat Œcuménique).

    Appel à un sursaut citoyen au service du bien commun

    Signataires :

    Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT-France) – Bernadette Forhan, présidente

    Action catholique des enfants (ACE) – Patrick Raymond, président

    Action catholique des milieux indépendants (ACI) – Marc Deluzet, président, et Françoise Michaud, vice-présidente

    Action catholique ouvrière (ACO) – Danielle Beauchet et Lionel Lecerf, coprésidents

    Apprentis d’Auteuil – Jean-Marc Sauvé, président

    À Rocha France – Rachel Calvert, présidente

    Centre de recherche et d’action sociales (CERAS) – Marcel Rémon, directeur

    Chrétiens dans l’enseignement public (CdEP) – Chantal de la Ronde, présidente

    Chrétiens dans le monde rural (CMR) – Margot Chevalier, coprésidente ; Jean-Luc Bausson, coprésident

    Comité catholique contre la faim et pour le développement-Terre solidaire (CCFD-Terre solidaire) – Sylvie Bukhari-de Pontual, présidente

    Communauté de vie chrétienne France (CVX) – Brigitte Jeanjean, responsable nationale

    Délégation catholique pour la coopération (La DCC) – Arnoult Boissau, président

    Fédération d’entraide protestante (FEP) – Isabelle Richard, présidente

    Instituts religieux et solidarité internationale (IRSI) – Sœur Bernadette Janura, présidente

    Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) – Louise Lécureur, présidente

    Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) – Chloé Corvée, présidente nationale

    JRS France (Jesuit Refugee Service) – Véronique Albanel, présidente

    Justice et Paix-France – Michel Roy, secrétaire général

    Les Semaines sociales de France (SSF) – Dominique Quinio, présidente

    Métropole grecque-orthodoxe de France, Patriarcat œcuménique – Mgr Dimitrios Ploumis, métropolite de France

    Mouvement chrétien des cadres et dirigeants (MCC) – Cécile et Martin Lesage, responsables nationaux

    Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC) – Nelly Vallance, présidente

    Pax Christi France – Mgr Hubert Herbreteau, évêque d’Agen, président

    Secours catholique-Caritas France (SCCF) – Véronique Devise, présidente

    Scouts et guides de France (SGDF) – Marie Mullet, présidente

  • Appel interconfessionnel sur le climat : « Le temps est venu d’un nouvel enracinement »

    Appel interconfessionnel sur le climat : « Le temps est venu d’un nouvel enracinement »

    À la veille d’une nouvelle marche pour le climat, samedi 12 mars, des chrétiens, musulmans, juifs et bouddhistes appellent les candidats à l’élection présidentielle à « entrer dans les livres d’histoire » en prenant la mesure des bouleversements écologiques en cours. Critiquant l’apathie politique, ils appellent de leurs vœux à un « nouvel enracinement ».

    Lire la tribune Appel interconfessionnel sur le climat _ « Le temps est venu d’un nouvel enracinement »

  • 36 organisations chrétiennes appellent à un vrai débat démocratique sur trois défis majeurs

    36 organisations chrétiennes appellent à un vrai débat démocratique sur trois défis majeurs

    À l’approche des prochaines élections présidentielle et législatives, notre pays entre dans une période d’intenses débats politiques au cours desquels les citoyennes et citoyens auront à discerner les grands enjeux de ces élections et à se prononcer sur la pertinence des options proposées.

    Lire la suite  de la tribune 36 organisations chrétiennes appellent à un vrai débat démocratique sur trois défis majeurs

     

  • Tribune : Bâtir l’Eglise du 3ème millénaire

    Tribune : Bâtir l’Eglise du 3ème millénaire

    Une quarantaine de responsables nationaux français d’Action catholique se sont rendus à Rome du 11 au 16 janvier 2022 afin de rencontrer le Pape et les différents dicastère.

    Anticipant le synode à venir, et pour la première fois de leur histoire, ces mouvements se sont concertés durant 2 ans pour mieux découvrir ce qui les unit dans leur démarche et leur agir.

    Marqués par ce voyage fort, l’ensemble des mouvements a eu à cœur de partager le vécu et le message reçu par le Pape et les responsables du Vatican dans une tribune que vous pour découvrir en cliquant sur le lien lien ci-dessous.

    ACRome Projet Tribune 24 Janv 22

  • Tribune : il faut amplifier la conversion écologique

    Alors que s’achève l’année « Laudato Si’ » proclamée par le pape François le 21 mai 2020, douze responsables d’organisations chrétiennes en France, dont le CMR,  appellent à des politiques publiques plus ambitieuses.

    Alors que la loi « climat et résilience » votée à l’Assemblée doit être maintenant examinée par le Sénat, nous, chrétiens, souhaitons rappeler l’importance majeure d’un engagement collectif ambitieux réellement apte à répondre l’urgence écologique.

    Le travail remarquable de la Convention citoyenne sur le climat, instance délibérative composée de citoyens tirés au sort, qui, confrontés à la réalité scientifique et sociale du changement climatique, ont élaboré des propositions éclairées et courageuses, constitue une véritable chance d’avancer.

    Des orientations trop timides

    Pourtant, force est de constater qu’à ce jour, les orientations et décisions prises ne sont pas à la hauteur des enjeux. Trop timides, les dispositions prévues par la loi ne permettraient en l’état qu’une réduction minime des émissions de gaz à effet de serre alors que, rappelons-le, l’Europe s’est engagée sur un objectif de – 55 % d’ici à 2030 !

    Quelques exemples d’initiatives repoussées : 1/5 des logements sont des passoires énergétiques et beaucoup sont habitées par les plus pauvres, l’initiative «rénovons» (Secours catholique, Fondation Abbé-Pierre…) proposait un financement de 95 % des ménages les plus modestes engageant des travaux ambitieux.

    Autre exemple, les chèques alimentaires favorisant l’accès à une alimentation de qualité pour les ménages modestes – mesure 6.1.5 de la Convention et proposition de l’appel « Mettre la jeunesse et les milieux populaires au cœur de la transition écologique » (Éclaireuses et Éclaireurs unionistes de France, Scouts et Guides de France, Mission populaire évangélique, Fédération de l’entraide protestante…) : ceux-ci attendent encore un arbitrage et les amendements d’amélioration du dispositif ont été rejetés.

    La restriction des vols courts en avion a été amputée alors qu’elle ne pèse que sur les 4 % les plus aisés. La lutte contre la publicité encourageant le gaspillage énergétique, une vraie limitation de l’artificialisation des sols, une viande moins fréquente mais de meilleure qualité dans les cantines et un vrai temps de repos comme suggéré par le président de la conférence épiscopale rendraient cette loi réellement efficace.

    Rappelons l’importance de l’enjeu : « user de ce monde comme n’en usant pas » (Calvin citant Saint Paul), « sauvegarder » l’habitabilité humaine de « sœur notre mère la terre » (François d’Assise) et à cette fin, de s’engager « dans une courageuse révolution culturelle » (lettre encyclique Laudato Si’, 114), « nous convertir dans notre attitude et dans nos actes, en adoptant des pratiques de sobriété et de simplicité, non sur le mode du renoncement héroïque mais sur le mode du partage joyeux » (pasteur François Clavairoly, métropolite Emmanuel, Mgr Georges Pontier, septembre 2015)

    Les jeunes manifestent leur inquiétude

    Depuis plus de 40 ans, de nombreux scientifiques et des ONG se sont mobilisés pour alerter sur le changement climatique et les conséquences du modèle actuel de développement sur l’homme et la planète.

    Aujourd’hui la population est de plus en plus consciente de ce défi. Les jeunes en particulier, nombreux, manifestent fortement leur inquiétude sur le devenir de la planète. En témoignent les marches pour le climat qui ont été organisées le 9 mai dans de nombreuses villes auxquelles ont souvent participé des cortèges chrétiens. On peut également saluer les efforts déployés par divers acteurs de la société civile ainsi que par des entreprises pour promouvoir des modes de consommation et de production plus respectueux de l’environnement.

    Mais sans une accélération de la mutation, les nouvelles générations et leurs enfants seront inévitablement confrontées à ce fardeau qui s’alourdit chaque jour.

    Les chrétiens partie prenante

    Les chrétiens sont et seront pleinement partie prenante dans cette mobilisation car « le défi environnemental que nous vivons et ses racines humaines nous concernent et nous touchent tous » (Laudato Si’, 13). C’est un défi spirituel et éthique qui découle de l’amour du prochain, un devoir moral de regarder en face le grave danger que font courir les atteintes à la Terre, spécialement pour ceux des régions les plus démunies du globe.

    L’option préférentielle pour les pauvres à laquelle l’Église est profondément attachée est en jeu. Ce sont les plus petits, les habitants des régions planétaires les plus pauvres, qui souffrent le plus des dérèglements climatiques, et qui y seront les plus exposés à l’avenir, alors même qu’ils en sont les moins responsables. Et parmi ces plus petits, il nous faut également compter les générations futures, nos propres enfants auxquels nous avons la responsabilité de léguer une Terre habitable. Comme le défend le Conseil œcuménique depuis les années 1970, il s’agit bien de construire des « communautés durables » où s’allient justice, paix et sauvegarde de la création.

    La responsabilité de chacun

    D’autre part, la foi en un Dieu créateur de ce monde par amour confère à chaque homme et chaque femme une responsabilité particulière vis-à-vis de la planète qu’Il leur confie. Chacun est invité à respecter la création, à “cultiver et garder” la terre, dans un élan de gratitude et en continuant l’acte créateur. Le théologien protestant Jacques Ellul écrivait en 1974 : « Si Dieu conduit sa création dans l’Amour, par l’Amour, en vue de l’Amour, il doit en être de même pour l’homme qui ne doit pas gérer cette création pour la puissance et la domination, mais en tant que représentant de l’Amour de Dieu ».

    Nous lançons donc un appel renouvelé, aux côtés de nombreux acteurs de la société civile, pour accélérer la mutation nécessaire en accompagnant les changements des mesures de soutien indispensables. Nous appelons les responsables et engagés politiques de tous bords à intégrer de manière volontariste les réorientations du modèle économique pour que le monde de demain soit durable.

    Cet appel concerne aussi chaque citoyen du monde dans sa conscience morale et ses capacités à accepter de nouveaux modes de vie plus sobres et plus compatibles avec les ressources et les fragilités de notre terre. Il est plus que temps.

    Signataires : Olivier Brès, président du Comité national de la Mission populaire évangélique de France, Sylvie Bukhari de Pontual, présidente du CCFD-Terre solidaire, Wiliam Clapier, essayiste et théologien, membre de Chrétiens unis pour la terre, François Clavairoly, pasteur, président de la Fédération protestante de France, Manuele Derolez, déléguée générale CCFD-Terre solidaire, Véronique Fayet, Présidente du Secours catholique, Gilbert Landais, responsable de Chrétiens Unis pour la Terre 35, Laura Morosini, présidente Chrétiens Unis pour la Terre, initiatrice du premier plan climat de Paris, Stéphane Lavignotte, pasteur, théologien, Mouvement du christianisme social, responsable de la Maison ouverte, Marie-Laure de Noray, Chrétiens dans le monde rural (CMR), Cédric Letourneur, Secrétaire National Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC)
  • Noël 2018, nous avons vécu l’aventure du calendrier inversé !

    Noël 2018, nous avons vécu l’aventure du calendrier inversé !

    Témoignage de Florence et Margot HUET (CMR 44).

    Noël 2018, nous avons vécu l’aventure du calendrier inversé !

    Chaque année les calendriers de l’Avent fleurissent dans les magasins, les réseaux sociaux nous abreuvent d’idées pour satisfaire petits et grands. Cette année là, c’était différent, j’avais envie d’autre chose.

    Nos enfants ont grandit, d’enfants elles sont devenues ados puis jeunes adultes, le calendrier « classique » aurait-t-il toujours cette même saveur aux senteurs de familles, d’amour, de partages ?

    Les rues en décembre sont remplies de personnes heureuses d’acheter de quoi fêter Noël, les pas se pressent dans les magasins, les marchés rivalisent de couleurs, d’odeurs alléchantes pour satisfaire chacun et chacune. C’est l’effervescence et on se laisse chaque année porter par cette ambiance aux senteurs de pain d’épices et de sapins.

    Mais Noël, ce n’est pas que féérie et douceurs, Noël c’est aussi une période où la solitude devient plus grande, où la précarité devient plus forte encore face aux manques qu’elle met à jour pour ceux qui l’éprouvent. Parce que d’enfants, d’ados, des adultes sont devenus isolés, sans travail, voire sans domicile fixe, abandonnés ou laissés pour compte. Plus les années passaient, plus notre famille n’arrivait plus à regarder ailleurs… L’envie de faire autrement devenait pressante.

    Tout en y réfléchissant, j’ai vu passer sur les réseaux sociaux cette idée du « calendrier inversé » : au lieu de recevoir, on donne, au lieu d’ouvrir une petite fenêtre, on remplit une boite, un sac… et ce sac, remplit pendant ces 24 jours d’attente, devenait cadeau pour une personne démunie. J’aimais l’idée.

    J’en ai parlé à notre 3ème fille, Margot, qui habitait encore avec nous. L’idée l’a séduite. Nous avons donc décidé de faire un « calendrier inversé » … choix des objets : de quoi a besoin une personne à la rue ? Il fait froid : des vêtements chauds, il, elle est seul-e ? : une petite radio transportable, un petit livre pour s’évader ? (nous aimons lire chez nous, pourquoi pas ?) un sac à dos, des produits d’hygiène, des gâteaux secs, une lampe torche…. De quoi se faire du bien, et de quoi être moins mal avons-nous pensé.

    Noël est arrivé et il était temps de remettre ce cadeau à quelqu’un, mais à qui ? Margot connait bien le centre de Nantes, sait où se trouvent les sans domicile fixe, mais aussi ce que l’on nomme les « punks à chiens »… terme plutôt laid pour désigner des jeunes principalement, qui vivent à deux ou en groupe, avec des chiens, beaucoup d’alcool et parfois de la drogue, des nomades, des personnes se disant libres mais vivant difficilement ces temps d’hiver au contact d’une population qui les rejette bien souvent.

    A qui donner ? Difficile, choisir une personne parmi d’autres ? Encore plus difficile… « choisir son SDF », quelle vilaine impression que nous partagions toutes les deux… arpentant les rues du centre ville, un peu angoissées, un peu fébriles, mais heureuses d’être là.

    Nous arrivons place du Commerce, près de la ligne de Tram et nous voyons ce monsieur, assis au milieu de ses sacs. Une barbe énorme rend son visage doux et agréable, il sourit, regarde autour de lui, ne dit rien mais observe. Il nous séduit et nous décidons : c’est lui !

    On s’approche, nous le saluons et nous asseyons près de lui… il s’étonne mais semble content. Je lui explique notre démarche (pas dans les détails… juste l’envie d’offrir) et comprend vite qu’il est étranger, même s’il parle le français et le comprend bien. Il est polonais, en France depuis 10 ans et depuis 6 ans il est à la rue. 3 ans qu’il passe ses journées ici « les gens me connaissent maintenant, j’ai mes petites habitudes ». Nous lui donnons le sac à dos, il ne regarde pas dedans mais nous remercie, sourit, continue à nous parler. Il le cache derrière lui et nous voyons arriver 2 jeunes, sensiblement éméchés, le regard hagard,  le teint blanc, ils tournent autour de nous, regardant Margot avec insistance, cherchant le sac des yeux ; je me sens moins bien… je vois Margot qui ne semble pas inquiète et cela me rassure. Et puis  le regard de ce monsieur se fige dans le mien, il me sourit encore, il calme mes inquiétudes. Puis, d’un coup, comme s’il pensait cela urgent, il me tend la main, enlève son gant, prend la mienne et ne bouge plus, 1 seconde, 2 secondes… moment de grâce.

    Au revoir monsieur, « au revoir » a-t-il répondu et il a regardé ailleurs.

    Nous avions souhaité prendre une photo de lui avec nous, cela nous a semblé déplacé alors nous l’avons photographié lui, tout seul, de loin alors que nous l’avions quitté.

    On ne s’est rien dit… on s’est regardées, contentes de ces quelques minutes avec lui. En montant dans le tram pour rentrer chez nous, nous nous sommes écriées, en même temps : « mais on ne lui a pas demandé son prénom » !!

    Noël 2018, une belle expérience qui déplace autant qu’elle apporte, et finalement si, on reçoit aussi !…

    Florence et Margot HUET.

    FABRIQUER UN CALENDRIER DE L’AVENT INVERSÉ POUR L’OFFRIR À UNE PERSONNE QUI EN A BESOIN !

    L’idée vient d’une association de Mons en Belgique, mais c’est largement transposable à l’échelle de chacun-e d’entre vous, dans votre ville ou votre quartier.

    De quoi s’agit-il ?

    L’idée de ce geste solidaire est de revisiter le traditionnel CALENDRIER DE L’AVENT : au lieu de s’offrir à soi même chaque jour une bricole, un chocolat pour patienter jusqu’au 24 décembre, mettre de côté chaque jour, dans un “colis de l’avent” un cadeau gourmand afin de partager tout le contenu du panier avec une personne démuni le 24 au soir, ou à la date de votre choix.

    Pour ce faire, on privilégie les denrées non périssables, les produits d’hygiène, voire une petite radio transportable, un livre, des gants, des chaussettes, une écharpe …, ce qui peut être utile mais aussi permettre de s’évader, pourquoi pas ?

    Il est aussi possible le 23 ou le 24 de glisser des denrées fraîches pour compléter le colis.

    Si vous n’osez pas franchir le pas et apporter vous-même votre colis à une personne démunie, renseignez-vous, il y a des associations autour de vous qui peuvent le faire (téléphonez à votre mairie, ils ont ce genre de renseignements).

    En « Avent » pour un Noël solidaire et fraternel !

  • Fratelli Tutti : La famille en filigrane

    Fratelli Tutti : La famille en filigrane

     

    L’actualité proposée par le pape François avec sa dernière encyclique « Tous Frères » nous permet d’aborder le thème de la famille d’une façon plus large. Même si cette encyclique n’est certainement pas centrée sur le souci de la famille, elle apparait souvent en filigrane comme une idée en arrière-plan pour soutenir la réflexion du Pape. Il nous parle souvent de la grande famille de l’humanité qu’il nous faut ressouder et construire ensemble sur les bases de la fraternité, mais cette idée laisse aussi entendre que nous avons aussi à faire le même chemin au niveau de nos familles au sens propre !

    Je vous propose donc quelques passages  qui peuvent résumer cette vision de la Famille par notre Pape François :

    Chap. 1, 26. Cela n’est pas surprenant si nous considérons l’absence d’horizons à même de nous unir, car ce qui tombe en ruine dans toute guerre, c’est « le projet même de fraternité inscrit dans la vocation de la famille humaine » ; c’est pourquoi « toute situation de menace alimente le manque de confiance et le repli sur soi ».

    Chap. 3, 88. À partir de l’intimité de chaque cœur, l’amour crée des liens et élargit l’existence s’il fait sortir la personne d’elle-même vers l’autre.65 Faits pour l’amour, nous avons en chacun d’entre nous « une loi d’‘‘extase’’ : sortir de soi-même pour trouver en autrui un accroissement d’être ».66 Voilà pourquoi l’homme doit de toute manière mener à bien cette entreprise : sortir de lui-même.

    Chap. 3,  100. « … » Comme notre famille humaine a besoin d’apprendre à vivre ensemble dans l’harmonie et dans la paix sans que nous ayons besoin d’être tous pareils !

    Chap. 3, 114. Je voudrais mettre en exergue la solidarité « … ». Ma première pensée va aux familles, appelées à une mission éducative première et incontournable. Elles constituent le premier lieu où se vivent et se transmettent les valeurs de l’amour et de la fraternité, de la convivialité et du partage, de l’attention et du soin de l’autre. Elles sont aussi le milieu privilégié pour la transmission de la foi, en commençant par ces simples gestes de dévotion que les mères enseignent à  leurs  enfants « … »

    Chap. 4, 143. La solution ne réside pas dans une ouverture qui renonce à son trésor propre. Tout comme il n’est pas de dialogue avec l’autre sans une identité personnelle, de même il n’y a d’ouverture entre les peuples qu’à partir de l’amour de sa terre, de son peuple, de ses traits culturels. Je ne rencontre pas l’autre si je ne possède pas un substrat dans lequel je suis ancré et enraciné, car c’est de là que je peux accueillir le don de l’autre et lui offrir quelque chose d’authentique « … ».

    Chap. 4, 144. En outre, il s’agit d’un présupposé pour des échanges sains et enrichissants. L’arrière-plan de l’expérience de la vie dans un milieu et une culture déterminés est ce qui permet à quelqu’un de percevoir des aspects de la réalité, alors que ceux qui n’ont pas cette expérience sont incapables de les saisir avec la même facilité. « … »

    Chap. 4, 151. « … » Une ouverture adéquate et authentique au monde suppose la capacité de s’ouvrir au prochain, dans une famille des nations. L’intégration culturelle, économique et politique avec les peuples voisins devrait être accompagnée d’un processus éducatif qui promeuve la valeur de l’amour du prochain, premier exercice indispensable pour obtenir une intégration universelle saine.

    Chap. 6, 217. La paix sociale est difficile à construire, elle est artisanale. « … » Ce qui est bon, c’est de créer des processus de rencontre, des processus qui bâtissent un peuple capable d’accueillir les différences. Outillons nos enfants des armes du dialogue ! Enseignons-leur le bon combat de la rencontre !

    Chap. 6, 218. Cela implique l’effort de reconnaître à l’autre le droit d’être lui-même et d’être différent. À partir de cette reconnaissance faite culture, l’élaboration d’un pacte social devient possible. Sans cette reconnaissance apparaissent des manières subtiles d’œuvrer pour que l’autre perde toute signification, qu’il devienne négligeable, qu’on ne lui reconnaisse aucune valeur dans la société. Derrière le rejet de certaines formes visibles de violence, se cache souvent une autre violence plus sournoise : celle de ceux qui méprisent toute personne différente, surtout quand ses revendications portent préjudice d’une manière ou d’une autre à leurs intérêts.

    Chap. 7, 230. Le difficile effort de dépasser ce qui nous divise sans perdre l’identité personnelle suppose qu’un sentiment fondamental d’appartenance demeure vivant en chacun. En effet, « notre société gagne quand chaque personne, chaque groupe social, se sent vraiment à la maison. Dans une famille, les parents, les grands-parents, les enfants sont de la maison ; personne n’est exclu. Si l’un d’eux a une difficulté, même grave, bien qu’il l’ait cherchée, les autres vont à son secours, le soutiennent ; sa douleur est partagée par tous. […] Dans les familles, tous contribuent au projet commun, tous travaillent pour le bien commun, mais sans annihiler chaque membre ; au contraire, ils le soutiennent, ils le promeuvent. Ils se querellent, mais il y a quelque chose qui ne change pas : ce lien familial. Les querelles de famille donnent lieu par la suite à des réconciliations. Les joies et les peines de chacun sont assumées par tous. Ça oui c’est être famille ! Si nous pouvions réussir à voir l’adversaire politique ou le voisin de maison du même œil que nos enfants, nos épouses, époux, nos pères ou nos mères, que ce serait bien ! Aimons-nous notre société ou bien continue-t-elle d’être quelque chose de lointain, quelque chose d’anonyme, qui ne nous implique pas, que nous ne portons en nous, qui ne nous engage pas ? ».

    En synthèse, le Pape réaffirme la valeur de la famille, mais une famille qui ne se renferme pas vers elle-même, où chaque sensibilité doit avoir sa place et être respectée et une famille soudée dans laquelle nous pouvons plonger nos racines pour mieux nous ouvrir aux autres et nous offrir aux autres. Les liens qui nous unissent en famille doivent être fondés sur l’AMOUR, le dialogue et la rencontre des uns avec les autres et un soutien indéfectible des uns envers les autres. Ce n’est pas par obligation morale que nous avons à vivre ainsi mais simplement pour devenir les hommes et femmes  que nous sommes appelés à être et ainsi trouver le chemin du bonheur !

    Pour finir je retiens cette partie de la prière au créateur  proposée par François en fin d’encyclique qui peut se dire pour notre monde mais aussi pour nos familles et pour le CMR.

    Marc Casal (pour l’ENAD).

     

    Prière au Créateur

    Seigneur et Père de l’humanité,

    toi qui as créé tous les êtres humains avec la même dignité,

    Insuffle en nos cœurs un esprit de frères et sœurs.

    Inspire-nous un rêve de rencontre, de dialogue, de justice et de paix.

    Aide-nous à créer des sociétés plus saines et un monde plus digne,

    sans faim, sans pauvreté, sans violence, sans guerres.

     

  • “Fratelli Tutti” / « Tous frères »- Texte intégral de l’Encyclique du 3 octobre 2020 du pape François

    “Fratelli Tutti” / « Tous frères »- Texte intégral de l’Encyclique du 3 octobre 2020 du pape François

    “Fratelli Tutti”, l’appel pressant du pape François à la fraternité.

    Le pape reprend les mots mêmes du poverello dans Les Admonitions : « Fratelli tutti, écrivait saint François d’Assise, en s’adressant à tous ses frères et sœurs, pour leur proposer un mode de vie au goût de l’Évangile ». Cette encyclique se décline selon huit chapitres :

    Les ombres d’un monde fermé ; Un étranger sur le chemin ; Penser et gérer un monde ouvert ; Un cœur ouvert au monde ; La meilleure politique ; Dialogue et amitié sociale ; Des parcours pour se retrouver ; Les religions au service de la fraternité dans le monde. Dans les derniers paragraphes le pape explique ses sources d’inspiration : « Je me suis particulièrement senti stimulé par saint François d’Assise, et également par d’autres frères qui ne sont pas catholiques : Martin Luther King, Desmond Tutu, Mahatma Mohandas Gandhi et beaucoup d’autres encore.

    Téléchargez ici le fichier PDF de l’Encyclique “Fratelli Tutti” dans son intégralité

     

  • Lettre collective au ministre de l’Intérieur : nous demandons la dissolution de Déméter

    Lettre collective au ministre de l’Intérieur : nous demandons la dissolution de Déméter

    Dans une lettre envoyée ce 17 juillet au nouveau ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, douze associations dont le CMR et un syndicat agricole demandent la résiliation immédiate de la convention de partenariat signée par son prédécesseur avec la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ainsi que la dissolution de la cellule de gendarmerie « Déméter ».

    Cette cellule de renseignement, officiellement dédiée au « suivi des atteintes au monde agricole », a été créée en octobre 2019. Il s’agit d’un dispositif de surveillance mis en place entre la gendarmerie nationale et des organismes privés, fervents défenseurs du modèle agricole conventionnel, avec pour mandat de « mieux protéger nos agriculteurs » contre les infractions (cambriolages, vols, dégradations…) – des actes déjà réprimés par la loi – mais également contre les « actions de nature idéologique », y compris « de simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole » qui relèvent de la liberté de penser et d’expression.

    Toute association environnementale, tout syndicat ou individu préoccupé par les conséquences néfastes de l’agriculture intensive pour l’environnement et la santé se trouve menacé de délation et de mesures coercitives. Après quelques mois d’existence, la cellule « Déméter » a d’ailleurs donné lieu à plusieurs dérapages inquiétants : entretien du président de l’association Alertes Pesticides Haute Gironde avec les gendarmes durant une heure sur l’organisation des « États généraux des riverains » ; présence de la gendarmerie lors d’une réunion de préparation d’actions en vue de la « Semaine pour les alternatives aux pesticides » ; convocation à la gendarmerie d’un juriste de l’association Sources et rivières du Limousin pour une interview où ce dernier s’opposait à la construction de serres industrielles…

    « Le gouvernement cherche à museler toute critique du modèle agricole dominant et de l’usage immodéré des pesticides : c’est une menace inquiétante pour la démocratie et la liberté de penser, estime Nicolas Laarman, délégué général de Pollinis, qui a par ailleurs déposé en avril dernier avec Générations futures un recours devant le tribunal administratif de Paris pour obtenir l’annulation de cette convention de partenariat. Au lieu d’opposer ONG environnementales et agriculteurs, le nouveau gouvernement doit dissoudre la cellule « Déméter » et lancer d’urgence un plan de transition agricole pour donner aux agriculteurs les moyens de mettre en place des pratiques durables, respectueuses de la nature et de la santé » .

    Les organisations signataires de la lettre sont : Attac France, Chrétiens dans le monde rural (CMR), Confédération paysanne, France Nature Environnement (FNE), Foodwatch France, Générations Futures, Greenpeace France, Les Amis de la Terre, Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC), Nous voulons des coquelicots, Pollinis et Terre de liens.

    En savoir plus sur le recours des associations Pollinis et Générations futures contre la cellule Demeter.

    Photo Nuclear Information Service, CC BY-NC-ND.