Mois : janvier 2020

  • Municipales : une interpellation en intermouvement

    Municipales : une interpellation en intermouvement

    Des équipes du Vignoble interpellent sur les programmes électoraux

    Le 3 Février 2020, les équipes locales du Secours Catholique, du CCFD Terre solidaire, de Chrétiens en Monde Rural et de l’ Action Catholique Ouvrière se sont réunis pour préparer une lettre qui sera adressée aux membres des listes municipales candidat-e -s pour les élections 2020.

    Mesdames, Messieurs,
    Vous vous présentez pour les élections municipales 2020. En tant que mouvements d’Église, nous nous permettons de vous interpeller sur des préoccupations que nous portons dans nos actions au niveau local, national, voire international. Nous aimerons savoir comment votre programme prend en compte les sujets suivants :

    Fraternité-Solidarité : Quelles actions pour favoriser l’accueil d’urgence dans votre commune ? Comment envisagez-vous agir auprès des acteurs œuvrant dans le champ de l’économie sociale et solidaire ? Quels engagements pour l’insertion et l’accès au travail des personnes privées d’emploi ? Quelles aides à la mobilité ? Quels accès à la culture et aux loisirs (ex piscine, cinéma, bibliothèque..) ? Quels soutiens pour les familles en difficulté (ex : aide à la restauration scolaire..) ?

    Les migrants : C’est une compétence de l’État mais comment envisagez-vous être soutenant pour l’accueil des familles ou personnes seules migrantes ?

    L’écologie : Quelle gestion de l’espace public communal ? Comment envisagez-vous de favoriser la biodiversité ? Quels projets pour favoriser le déplacement doux ? Quelle complémentarité avec l’agglomération pour agir auprès des citoyens sur la gestion des déchets ? Quelles actions de sensibilisation ? Quels soutiens locaux pour favoriser le tri des déchets, le compostage (individuel ou collectif) ?

    La restauration scolaire : quelles actions envisagées pour promouvoir une alimentation saine et locale ?

    Soutien à une agriculture saine, locale capable de nourrir la population de son territoire : Comment votre liste envisage t-elle d’agir pour favoriser une agriculture locale, responsable et préserver les surfaces agricoles ?
    Même si tous ces sujets ne sont pas compétences communales, la commune peut être un levier et aller au delà de ses compétences par une politique volontariste.

    Vous pouvez nous répondre par mail ou courrier ou si vous le souhaitez, proposer une rencontre.

    D’avance, nous vous remercions pour l’éclairage que vous pourrez nous apporter.

    Secours Catholique CCFD Terre Solidaire CMR, ACO .

  • Agriculteurs et société : appel à l’écoute, au dialogue et au respect !

    Agriculteurs et société : appel à l’écoute, au dialogue et au respect !

    Équipe de Chrétiens en Monde Rural, composée essentiellement d’agriculteurs du Valenciennois, nous nous inquiétons de la dégradation des relations entre les agriculteurs et la société. Dans l’équipe il y a des agriculteurs bios et conventionnels, appartenant aux trois syndicats agricoles représentatifs et nous savons nous écouter et partager nos valeurs. Nous souhaiterions qu’il en soit ainsi dans l’ensemble de la profession et dans les relations entre agriculteurs et société.

    Il est vrai que nous sommes dans une nouvelle phase des attentes de la société française par rapport à l’alimentation et à l’agriculture. Suite à la guerre 1939-1945, la demande de l’État puis de la Communauté Européenne a été de produire une alimentation abondante et bon marché pour la population. D’ailleurs la part de l’alimentation dans le budget moyen des ménages est passée de 31% en 1960 à 17% depuis les années 2000 ; et dans ces 17% la part qui revient à l’agriculture ne cesse de diminuer soit 7% des dépenses des ménages ! Pendant cette période, le budget pour les communications et les loisirs est passé de 3 à 11%. En même temps, les progrès de la médecine, de l’alimentation et des conditions de travail ont permis d’allonger la durée moyenne de vie. Pourtant de nouvelles questions arrivent maintenant d’une façon importante et rapide dans les préoccupations des français. Les questions sur l’écologie, l’environnement et la santé sont au cœur des débats. C’est l’ensemble de nos modes de vie qui est concerné par ces questions dont notre type d’alimentation et les modes de production en agriculture.
    L’ensemble des agriculteurs de l’équipe reconnaît l’importance d’une évolution des pratiques agricoles, en particulier en ce qui concerne l’utilisation des produits phytosanitaires. Pourtant l’évolution d’une exploitation agricole ne peut se faire que sur du long, voire moyen terme notamment à cause de l’endettement important des jeunes installés. En ajoutant les aléas des rendements et des prix (cours mondiaux volatils) les marges de manœuvre sont restreintes. L’absence de formation aux techniques alternatives pour la plupart, provoque doutes et incertitudes sur l’avenir.

    Mais l’évolution est en route à la fois côté des agriculteurs mais aussi du côté des techniques et de la recherche. Nous voulons nous inscrire dans cette évolution et nous pensons que chacune et chacun, agriculteur ou non, peut évoluer dans ses modes de vie.
    Nous condamnons les querelles de voisinage qui mettent à mal des installations d’élevage ayant une antériorité ! Nous appelons à la compréhension lorsque la route est salie le temps d’un chantier de récolte ! Les agriculteurs s’engagent à prendre toutes les mesures nécessaires pour respecter au mieux le voisinage lors des pulvérisations. Nous voulons trouver les chemins du dialogue…Une charte de « bon voisinage » a été signée entre les représentants des collectivités territoriales, les associations des maires et les chambres d’agriculture.

    Au-delà des comportements personnels, cela suppose des politiques cohérentes par rapport aux objectifs recherchés. Les produits agricoles français sont confrontés au marché mondial et les prix ne prennent pas en compte les modes de production. Il est donc indispensable de ne pas importer des denrées produites selon des méthodes proscrites en France. Les accords de libre-échange ne doivent pas s’étendre aux produits agricoles dans ces conditions. Il faut également en France et en Europe des politiques d’accompagnement des évolutions souhaitées de l’agriculture, tant au plan technique qu’au plan financier ; plus localement dans les communes, la politique du territoire doit prendre en compte les espaces agricoles et l’activité agricole. Il faut également une éducation du consommateur par rapport au coût et à la qualité réelle des produits. Par rapport aux animaux d’élevage, il faut bien sûr continuer à encourager les bonnes pratiques et le bien-être animal et en même temps reconnaître que l’homme est un omnivore ! N’oublions pas également tout ce qu’apporte l’élevage à l’entretien des espaces avec l’herbe en particulier. Les prairies, bocages et haïes sont des zones propices à la biodiversité. Aujourd’hui une part importante de la population a perdu tout contact avec l’agriculture et l’élevage, le respect des saisons, l’impact du climat et plus globalement avec tout ce qui concerne la chaîne alimentaire.

    Au nom de la dignité humaine de chaque personne nous voulons vivre des relations caractérisées par le respect de chacun. Nous savons trop les conséquences dramatiques de l’exclusion, de la culpabilisation sur les personnes et leurs raisons de vivre. Notre foi chrétienne renforce cette dimension de la dignité et du respect, et par ailleurs nous ouvre à l’espérance que de nouveaux chemins sont possibles. Nous pensons que la Création n’est pas un ordre immuable mais est sans cesse à la recherche d’un équilibre qui lui assure un avenir. L’augmentation de la population humaine est à la fois la vie qui se développe mais est aussi un défi pour l’utilisation des ressources de la planète. Comme nous y invite le Pape François dans son encyclique « Loué sois-tu » œuvrons ensemble sur les chemins de l’écologie intégrale où tout est lié : la relation à la terre, aux autres et à Dieu. A chacune des étapes de notre histoire humaine, trouvons les bonnes relations entre la terre, les eaux, les plantes, les animaux et les hommes. Ce n’est pas simple ! c’est source de débats, de tensions, de conflits…nous appelons chacun à dépasser ses peurs, ses préjugés pour ouvrir un avenir plein de Vie ! Cela commence par l’écoute, le dialogue et le respect !

    Equipe CMR du Valenciennois

    Contact : mail : « cmr@cathocambrai.fr »

    L’équipe est composée de : Monique et Michel Chombart, Marie-Noëlle et Jean-François Delsaux, Dominique Douay, Brigitte et Géry Dufernez, Benoît Duez, Claude et Christian Housez, Blandine et Dominique Huart, Monique et Francis Jacquart, Yves Spriet, Laurent Verhaeghe.

  • Coopérer pour le bien commun

    Coopérer pour le bien commun

    66 personnes ont participé à la Journée de réflexion du CMR, le 1er décembre 2019.

    Conférence du Père Jean-Yves BAZIOU, théologien et prêtre diocésain de Quimper

    Au regard des défis actuels (changement climatique, destruction de la maison commune), Jean-Yves BAZIOU met l’accent sur les solidarités à créer pour sauver la nature et nous-mêmes, dans un monde fragmenté.

    Mais qu’est-ce qui est bon pour nous ? Comment s’organiser ? Comment choisir entre ce qui est bon ou mauvais ? entre privé et public ?

    Dans l’antiquité, Platon le philosophe précise le rôle des gardiens de la cité idéale : être des responsables désintéressés et justes pour permettre l’unité de la cité, garder les citoyens dans le tissu social (Livre La République). Pour Aristote, la cité requiert que les citoyens doivent préférer l’intérêt commun à leurs désirs personnels. Sénèque, dans le Traité des bienfaits, précise que l’horizon de l’homme est une société heureuse, préoccupée par le bien de tous.

    Au XII siècle, pour Saint Thomas, la cité n’est pas la finalité, c’est le salut : le bien commun voulu par Dieu pour tous.

    – La Société est dans l’Église, la Cité doit être réglée par Dieu donc ses représentants.

    – L’homme est un être politique, ce qui implique une organisation collective de la Cité.

    Vivre ensemble induit donc la construction d’institutions politiques pour l’épanouissement de tous. Il faut articuler la réalisation de la cité et la réalisation de la personne ! Justice sociale et dignité de chaque personne.

    Le pouvoir est un service, un ministère… Donc le ministre a la mission de punir, de suppléer et de parfaire.

    Le Bien Commun précède et dépasse le politique, telle la Loi de Dieu par rapport à la Loi des hommes.

    En 1789, la déclaration des droits de l’homme ET du citoyen croissent 2 axes pour définir le bien commun.

    • axe descendant : partir du collectif pour aller vers les personnes (enjeu : dignité des personnes). Le Bien Commun ne peut être atteint individuellement. Cela nécessite une complémentarité.
    • axe ascendant : partir des personnes pour aller vers le collectif (chacun a le devoir de contribuer). Le Bien de la personne contribue au Bien Commun.

    En cette période pré-électorale, des paroles interpellent :

    – Dans la cité idéale de Platon, les « élus » ne peuvent pas cumuler des biens propres afin de ne pas tirer profit de leur situation.

    – L’égalité de tous à l’accès des biens fondamentaux : ceux-ci sont privatisés (l’eau, les semences, la terre, les plantes et médicaments…). Tout tend à être transformé en marchandise. Nous sommes invités à avoir une éthique de la limite.

    – L’éducation à l’art de goûter ce que l’on reçoit, permettrait à chacun de retrouver de la joie. Dans notre société de consommation, le désir d’acquérir pousse au cumul sans fin de biens propres.

    – La participation des personnes aux décisions qui les concernent : chacun est appelé à faire de la politique.

    Le Pape François nous invite à entendre la clameur des pauvres de la Terre.

    Annabelle Bourdeaud’huy, accompagnatrice ACE et MRJC

    Luc Van Inghelandt

     

  • Du tracteur à l’âne

    Du tracteur à l’âne

    Conférence gesticulée de Marc PION, le 26 octobre à Wormhout.

    143 personnes  ont participé à cette conférence haute en couleur. Une conférence gesticulée est un mélange de savoirs froids (tirés des livres) et de savoirs chauds (ceux de l’expérience). La conférence est un moment de friction qui interpelle et pousse à transformer notre regard, les pratiques et la société.

    Durant plus de 2 heures, Marc PION narre sa vie et fait en quelque sorte une relecture de vie éclairée par des personnages et des évènements qui ont marqué, impacté l’agriculture.

    Marc PION est un jeune paysan retraité.

    Jeune, Il faisait partie du sixième de la population vivant de l’agriculture en France, aujourd’hui 1 personne sur 33 en vit.

    Le plan Marshall (USA) a enclenché la modernisation de l’agriculture : « démembrement » des terres, semences certifiées, engrais, produits phyto, tracteurs made in USA. Le plan PISANI l’a accompagné favorisant le départ de nombreux paysans indemnisés.

    « Aujourd’hui, le secteur agricole perd 10 000 emplois par an, c’est le plus grand plan de licenciement dont on ne parle jamais. »

    Dans le monde, « des millions de petits paysans sont très peu endettés, très autonomes. On veut les dégager. Les 2/3 de leurs productions nourrissent leur famille et 1/3 est vendu localement (boulanger, boucher, marché). Les grandes firmes n’ont rien a gagné dans ce système ».
    Marc parle de la JAC, un vrai mouvement d’éducation populaire dont est issu Bernard LAMBERT, député (1960) et syndicaliste agricole. Le Voir, Juger et Agir étaient leur grille de lecture.

    Marc a relaté avec humour et émotion des faits de vie sur de nombreux sujets : la relation fils/père, la place des femmes (de sa femme), la recherche d’une agriculture plus économe (herbage), la politique agricole commune, l’endettement, la relation aux conseilleurs (technicien, comptables), la transition vers une autre agriculture, la souveraineté alimentaire, le militantisme…

    Vous pouvez revivre la conférence en vidéos (menu) à l’adresse :

    http://du-tracteur-a-l-ane.blogspot.com

    Du tracteur à l’âne, Marc a beaucoup appris de son âne.

    « L’âne est prudent, il refuse de passer un obstacle qu’il ne connaît pas ; Il lui faut du temps et de l’affect. Si vous avez une bonne relation avec lui, vous pouvez lui demander ce que vous voulez.

    Je voudrais bien que les hommes deviennent un peu plus des ânes, que les hommes soient des animaux sociaux qui ont besoin des autres, on ne peut pas vivre seul ! Quelques soient les êtres vivants, on a existait et on s’est développé que grâce à la coopération.

    Je voudrais que les hommes réfléchissent comme les ânes, qu’il est très important de refuser des choses qui nous mettent en danger. »

    Luc Van Inghelandt

     

  • Quelle place pour les laïcs dans l’Église?

    Quelle place pour les laïcs dans l’Église?

    Découvrez le nouveau numéro d’Agir en Rural

    Quelle place pour les laïcs dans l’Église ?

    Le comité de rédaction d’Agir a pensé à moi pour écrire quelques lignes sur cette question. Aurais-je le « physique » de l’emploi ? C’est vrai que je suis très liée à l’Église :

    Professionnellement : je suis animatrice laïque en pastorale pour l’animation rurale dans le Pas-De-Calais (favoriser les liens entre les mouvements ruraux : ACE, MRJC et CMR et le diocèse). Par exemple, je fais partie de l’équipe d’animation de la formation des accompagnateurs d’équipe, ou sur mon doyenné, je suis membre de l’équipe pastorale du doyenné (une sorte de « bureau » du doyenné).

    Bénévolement : je suis membre du CMR, accompagnatrice d’équipe, et engagée en paroisse pour la préparation baptême et sur le doyenné comme membre de l’équipe pastorale du doyenné.

    Je me sens à l’aise dans l’Église. Je prends ma place de baptisée dans la communauté chrétienne. Sur mon territoire, les relations prêtres-laïcs se passent bien…, Oui, c’est encore possible ! C’est le souci partagé du travail en commun, au service de nos frères et sœurs, souci partagé de faire vivre des équipes de proximité, bref, d’être une église de proximité. De nombreuses initiatives sont préparées et animées en inter-mouvement et doyennés : soirées « grand débat », élections, bioéthique….

    Je suis consciente en discutant au CA National, à l’Université d’été, par exemple, que cela ne se passe pas partout ainsi.

    Dans certains diocèses, les évêques récupèrent des subventions attribuées aux mouvements, des financements de postes de laïcs. Certains jeunes prêtres « reprennent en main » leur paroisse et cantonnent les laïques et laïcs à la catéchèse et à l’entretien des églises. Cela signifie le peu de considération pour leur action et une tendance au cléricalisme : le pouvoir appartient aux prêtres.

    Face à ces constats, sur quels arguments s’appuyer pour vivre sa vocation de baptisé-e et « appeler d’autres à la moisson » ?

    • Le concile Vatican II, qui a fêté allègrement ses 50 ans, insiste pourtant sur l’égale dignité des baptisés, appelé sacerdoce commun des baptisés (voir Lumen Gentium n°32)
    • Dans ce numéro, vous lirez avec intérêt différents textes et initiatives ici ou ailleurs qui élargiront notre regard.

     

    Au moment où j’écris ces lignes, s’achève le synode sur l’Amazonie : Il demande l’égale ouverture des ministères laïcs (diaconat) aux hommes et aux femmes et la création de nouveaux ministères pour l’accueil des migrants, le soin à la maison commune, et un ministère de femme leader de communauté. Le pape invite à la créativité des églises locales… Attendons le texte du pape qui clôt ce synode.

    Le monde change, l’Eglise doit changer et quitter la posture de visitation pour celle d’une « Église samaritaine », lieu où les laïcs sont en première ligne.

    Je souhaite que chacun (laïc ou clerc) dans l’Église, puisse prendre place, à la suite du Christ, au service de la communion, en épanouissant ses charismes, pour construire une Eglise plus belle. Le mot charisme ne signifie-t-il pas beauté en grec ? Beau chemin à chacun.e et bonne lecture !

    Sabine Clermont

    Administratrice nationale

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  • Ensemble pour vivre « L’INOUÏ DE NOËL »

    Ensemble pour vivre « L’INOUÏ DE NOËL »

    Action Catholique Rurale du Vignoble.

    A Vertou dans le sud Loire ce samedi 21 décembre 2019, près de 80 personnes, des adultes, papys, mamies, du CMR ou de VEA jusqu’aux jeunes des clubs ACE en passant bien sûr par les jeunes de la JOC ou du MRJC et les adultes de l’ACO étaient réunis pour vivre l’inouï de noël.

    Les enfants avec leur danse (« Donnez- moi » – Les Frangines) nous ont mis dans l’ambiance devant une crèche et un immense cœur, puis les ateliers inter-générationnels se sont mis en place : dans l’un on se disait avant ce Noël : ‘qu’est-ce qui me rend triste, qu’est-ce qui m’empêche de vivre’, tout cela étant noté sur une flamme individuelle. Dans l’autre on était plus optimiste, ‘qu’est-ce que Noël nous apporte comme bonheur et quel message avons-nous envie de partager ?’ ; ils ont été inscrits sur des cœurs  qui ont trouvé leur place dans le grand cœur de la crèche. Nous avons visionné par deux fois l’Inouï de Noël préparé par nos amis de la mission ouvrière de l’Isère, écoutant les questionnements et les espoirs partagés par les jeunes des quartiers.

    Jean-Louis aumônier ACO a proposé un temps de prière, repris des mots d’un club ACE sur l’Espérance. L’après-midi s’est terminée par la convivialité rituelle.

    Michel Boucher (CMR 44)

    Plus d’informations sur le site du CMR 44 :

    https://www.cmr-loire-atlantique.fr/album/ensemble-pour-vivre-l-inoui-de-noel-acr-2019/

     

  • Chrétiennes et chrétiens, nous sommes l’Église

    Chrétiennes et chrétiens, nous sommes l’Église

    «Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui » (1Co 12, 26).

    La santé du corps ecclésial est donc l’affaire de tous. Suite aux révélations de scandales dans l’Église, nous, mouvements d’action catholique, sommes témoins du désarroi de croyantes et croyants.

    Ceux-là perçoivent, au niveau de leurs espaces d’engagement, la perte de légitimité de l’Église pour intervenir dans les débats d’une société en crise. En particulier, nous pouvons témoigner que la façon d’organiser et de concentrer le pouvoir conduit à établir un rapport de domination qui blesse des êtres humains dans leur chair et dans leur foi. Notre remise en cause porte sur le fonctionnement de l’institution de l’Église qui est aussi source de souffrance pour de nombreux prêtres. « Quel est en effet le plus grand : celui qui est à table ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui
    qui est à table ? Eh bien moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert. » (Luc 22, 27) Parce que nous sommes tous égaux dans le baptême, nous ne pouvons plus accepter de dissocier clercs et laïcs dans les processus de décision. La coresponsabilité est une chance pour notre Église. Nous témoignons aussi de la richesse de la place des femmes dans les organes de direction et de décision de nos mouvements. Cette parité pleine et entière permet la complémentarité et l’ouverture sur le monde et les situations vécues. Elle est une chance pour nos mouvements et pourrait l’être pour toute l’Église. Les mouvements d’action catholique sont des lieux pour partager les joies et les difficultés, s’épauler, agir, prier et se nourrir de la Parole de Dieu. Ce lien entre nos vies et l’Évangile
    est signe d’espérance. Il nous fortifie dans la mise en place d’actions inscrites dans la pensée sociale de l’Église. Ancrés dans la société, les mouvements nous envoient au large, vers ceux qui sont exclus, éloignés, aux périphéries. Ils constituent un terreau d’accueil pour celles et ceux qui cheminent dans leur foi ou sont en recherche. Nous vivons cette expérience dans une réelle articulation entre prêtres et laïcs (femmes et hommes) dans le respect, l’apport et l’écoute mutuels. Ces relations démontrent qu’il existe au sein de l’Église d’autres approches de la gouvernance qui peuvent être source de fécondité et de fidélité à l’Évangile, parce qu’elles laissent la place à chacun et à chacune. Conscients de la diversité des baptisés et de l’urgence du travail de transformation ecclésiale, nous, mouvements d’action catholique, demandons qu’à tous les niveaux (évêques, prêtres, diacres, religieux, laïcs), des débats continuent de se déployer pour répondre à l’appel du pape François à rénover notre Église en souffrance.

    Nous proposons que ces débats portent sur :

    ● la gouvernance collégiale de l’Église, pour un meilleur enracinement dans la société,
    ● la place des laïcs, dont celle des femmes, dans le fonctionnement et la mission de
    l’Église,
    ● la formation des séminaristes en vue de leur collaboration avec les laïcs

    Nous sommes prêts à prendre notre place dans la transformation d’une Église humble, pleinement dans le monde, qui accepte de ne plus être exclusivement enseignante et autoréférencée mais d’être elle-même enseignée par le monde. Nous croyons que c’est ainsi que nous pourrions contribuer à revenir à la source de notre foi,
    l’Évangile, afin qu’il continue à désaltérer notre monde.

    Texte réalisé en intermouvement