En Gironde… on la connaît ! La crise viticole touche un grand nombre de viticulteurs, dont des membres du CMR. Pour en comprendre les raisons, certains ont pris la question à bras le corps en organisant un Atelier Coopératif de Recherche Action (ACORA). Il a produit un recueil de la démarche de recherche qui bouscule les esprits. Les responsables sont pointés du doigt… Cependant, les crises sont multiples…
Le 29 janvier 2006 à Fronsac, une trentaine de membres du CMR vit son assemblée générale avec le souci du remplacement de son équipe fédérale et la préoccupation du monde viticole. Pour aider à ces mutations, Jacques Marpault, consultant/formateur, intervient sur la crise et ses étapes…
Une suite à l’ACORA : la construction de lieux de parole
Le débat sur le rapport d’activités de l’assemblée générale s’étend particulièrement sur « le petit livre rouge » intitulé « Quand la vigne rend fou … analyse de la crise viticole dans la région de Bordeaux » issu de l’ACORA. L’évêque, que trois personnes de l’atelier vont rencontrer, souhaite s’en servir pour prendre position dans sa lettre pastorale. Mais au-delà de la discussion, l’objectif à poursuivre est de construire des lieux de parole pour les gens en difficulté.
La crise révèle une initiative solidaire
Un participant invite, à l’initiative des administrateurs de l’Association de Formation, de Comptabilité et de Gestion Agricole (AFOCGA), tous ceux qui sont disponibles à venir participer à une journée de taille de la vigne chez une viticultrice « en décrépitude » le 19 février. Seule, elle ne peut rattraper le retard pris dans son travail. La fraternité fait son œuvre. Il est rappelé qu’il ne faut pas pour autant oublier que d’autres productions agricoles sont en difficulté et que chacun est invité à regarder les causes des problèmes des personnes.
Un bureau renouvelé et déployé
Trois personnes qui se sont présentées pour succéder à l’équipe précédente sont élues ainsi que quatre autres : la Gironde peut continuer avec le défi de la fondation à relever, mais aussi la mise en place des inter équipes et le suivi des finances… les trois embryons de commissions constitués.
De la crise « processus d’enfermement » à la « sortie d’un vécu de crise »
La notion de crise révèle un moment crucial, le moment du choix « à la croisée des chemins ». C’est aussi un moment d’entre-deux indécidable, un état, un processus de changement obligeant à la création dans lequel il faut prendre en compte que :
la transformation se fait grâce et par la crise : sans crise, on ne peut pas grandir,
dans la crise, il y a l’idée de vouloir continuer à « être soi » : je perds la dynamique d’existence alors que je suis un être en devenir, que je deviens ce que je suis et ce que je vais devenir,
la crise convoque à la transformation et à l’interdiction de reproduire ce que je fais.
Quelque soit la crise, des étapes sont permanentes : le processus d’enfermement avec des attitudes défensives (recherche d’une place perdue, illusion que le passé peut perdurer en l’état, globalisation de la notion d’échec…), le mal être et ses effets (culpabilité, sentiment de victimisation , situation de précarité et incapacité à se projeter, refus de choisir, organisation d’une spirale d’enfermement…) et la sortie du vécu de crise qui convoque à l’esprit critique des équilibres antérieurs, à la ré interrogation de ses désirs, ses choix, ses engagements, à inventorier les pertes comme moyen de réouverture du champ des possibles, à s’inscrire dans le vivant.
Le développement intéressant et décapant de l’intervention de Jacques Marpault nécessite une prise de recul pour percevoir que la crise est un incontournable mais difficile chemin d’espérance. Il peut être demandé à la fédération de la Gironde.
Contact : Laure Hervé au Tél./Fax : 05.56.96.52.96 le lundi – Courriel : cmr.laureherve@wanadoo.fr