En cette période de confinement, le Conseil d’Administration de la Fédé 59 Lille vous invite à vivre un Noël
autrement, en équipe, si vous le pouvez, et dans votre famille.
La covid ne cesse de bouleverser nos vies. Les réunions familiales, entre amis semblent
compromises, restreintes pour les fêtes de fin d’année, car jugées potentiellement dangereuses.
Et, si cette situation d’épidémie nous obligeait à imaginer un Noël autrement…
Il y a 2000 ans, un enfant est né dans le plus grand dénuement. Des bergers, des petites gens à
l’époque, sont les seuls à être présents, à veiller dans la bergerie. Ils étaient sa première famille.
Une équipe du CMR s’est posée des questions sur le sens de Noël.
On entend dans les médias, « il faut sauver Noël ». Qu’en pense-t-on ? Comment voit-on approcher la fête de Noël 2020 dans ce contexte ?
– Noël sans rassembler toute la famille ? Sans revoir les enfants et les petits-enfants, les grands-parents ?
– Noël masqué ?
– Noël à distance ? en visio ? Noël à Pâques ?
– Y aura-t-il des messes de Noël ?
– Et les cadeaux ? Passage obligé ? Courses impossibles ou compliquées
– Le sapin ? Les décorations ? La crèche ?
Et pourtant, le jour de Noël, un bébé est arrivé et rien n’était prévu pour cet événement prévisible. Qu’est-ce qui est important pour nous aujourd’hui ?
Faut-il préserver les habitudes, les rites et les adapter ?
– Dans quel respect de chacun ?
– Le « cadeau » : Comment ? obligatoire ? Objet ? Achat ou recyclage ou création ou … ? Promesse d’un moment ?
– Les retrouvailles : Comment ? Quand ? Avec qui ? Combien ?La pandémie qui dure, fragilise et isole des personnes, des proches, des voisins.
Noël est signe de fraternité, d’attention aux plus fragiles, à ceux qu’on ne voit pas
– Comment fêter Noël avec les plus fragiles, les invisibles proches de notre pas de porte ?
– Que pourrions-nous offrir les uns aux autres, voisins de rue ou de village ?
Le fait de partager en équipe peut nous permettre d’exprimer nos interrogations, nos peurs ou nos joies, le sens que
nous mettons derrière ces moments de fête, de les redécouvrir, de s’enrichir des expériences ou éclairages des autres.
Difficile de prévoir les conditions de vie, de santé pour la fin du mois de décembre… Alors sommes-nous prêts pour
un Noël autrement ?
A vous de partager ce questionnement en équipe ou dans votre foyer.
(paru dans Regard Neuf, le bulletin fédéral du CMR Bas-Rhin )
« Les mouvements, un formidable tremplin pour la vie. »
En équipe CMR depuis de nombreuses années, Elisabeth Trau et son mari Fernand y relisent leur vie ainsi que leurs multiples engagements au niveau de leur village, de leur paroisse et du CMR. retour sur leur témoignage paru dans le bulletin fédéral du CMR Bas-Rhin de novembre 2020;
Témoignage de Michel Doiezie, membre CMR et paysan en Maine-et-Loire
(paru sur le site du CCFD en octobre 2019)
Pourquoi et comment s’est fait notre passage au bio ?
Depuis 30 ans que je suis paysan, en GAEC avec mon frère René, c’est le plus beau projet que nous avons mis en place.
La ferme de 80 ha était menée, avant 2016, de manière conventionnelle. Elle permettait de vendre 500 000 litres de lait et le produit de 30 ha de céréales (blé, orge, colza).
En 2015, à notre demande, un conseiller de gestion est venu nous aider pour échanger au sujet de notre fin de carrière. Chacun a parlé sur la manière avec laquelle il envisageait la transmission de la ferme. De ces discussions est ressorti un souhait commun de transmettre notre entreprise en espérant que l’activité d’élevage laitier continue.
Ce n’est que quelques jours après ces échanges que j’ai fait part à René de l’idée du passage au bio, afin de se donner plus de chance de trouver un ou des repreneurs.
Cela me trottait dans la tête depuis quelques temps. Les nombreuses conversations avec mes enfants m’avaient fait avancer dans ma réflexion sur des changements de pratiques agricoles. De même en équipe CMR, le sujet du bio avait été abordé plusieurs fois et Luc (un membre de l’équipe) était déjà dans cette démarche depuis un an.
A ma grande surprise, mon frère m’a dit que c’était une bonne idée !
Pendant l’hiver 2015/2016, nous avons visité des fermes bio de notre département et nous avons suivi une formation à la chambre d’agriculture sur « le passage au bio ». Cela nous a permis de rencontrer d’autres agriculteurs très motivés. Nous avons mieux compris les choix et les changements que cela entraînerait dans notre activité. Très vite, nous nous sommes convaincus qu’il fallait faire ce choix et rapidement, sachant que la conversion dure au minimum 2 ans.
Cette période de conversion a débuté le 15 mai 2016 avec l’objectif de vendre notre lait en bio le 15 mai 2018; Ce choix est plutôt marginal dans notre région. Pour nous, c’est devenu très motivant de penser et de faire sans les produits chimiques dans les terres ainsi que de soigner les animaux avec un recours aux antibiotiques très limités et très contrôlés. Nous avons découvert les vertus du fumier et du compost étendus sur les terres. Des prairies multi-espèces ont été mises en place pour le pâturage des vaches. Nous nous faisons la main pour soigner nos animaux avec des huiles essentielles et de l’homéopathie.
Aujourd’hui, je suis vraiment heureux que nous ayons pris cette orientation ! Nos conditions de travail sont plus faciles notamment en faisant moins d’heures de tracteur. Nous ne vendons plus de céréales et les achats extérieurs ont vraiment diminué. Le troupeau est en meilleur forme. Les résultats économiques sont supérieurs, nous envisageons même d’embaucher un salarié pour diminuer notre temps de travail. C’est un peu comme si j’avais changé de métier. Ma relation aux animaux et à la terre est différente avec plus de proximité et de confiance.
Je pense que l’agriculture biologique ne peut que se développer dans le contexte actuel de transition écologique. Mais il y a URGENCE car notre planète est déjà malade.
Tous les paysans, éleveurs, agriculteurs, céréaliers, vignerons, maraîchers…doivent réfléchir pour faire évoluer leurs pratiques et aller jusqu’au bio si possible. Nos enfants et nos petits enfants ne pourrons que s’en réjouir.
Le réseau Agriculture-Alimentation-Santé du Rhône s’est constitué depuis maintenant quelques années regroupant dans notre département des membres du MRJC, du CMR et du CCFD-Terre solidaire. Sa première action publique avait été l’organisation d’une réunion publique autour des États généraux de l’alimentation. C’était à Belmont d’Azergues, il y a un peu plus de deux ans.
Et depuis, nous avons échangé entre nous, d’abord sur les questions relatives au foncier, puis sur celles relatives à l’eau. Et puis nous était venue l’idée d’un petit texte de réflexion que nous pourrions ainsi diffuser au sein de nos mouvements mais aussi plus largement en Église et aussi dans la société qui nous entoure.
Largement inspiré de la doctrine sociale de l’Église en général, de l’encyclique Laudato si’ en particulier, ce texte s’inspire aussi dans sa rédaction du principe Voir-Juger-Agir, cher à nos mouvements.
Ainsi que nous le rappelait opportunément Jean-Claude, cette règle des 3P chère à Maurice BELLET, s’applique bien à ce texte :
Partiel : tout n’est pas dit sur le sujet ;
Partial : ce texte exprime un avis, le nôtre. Un avis qui peut être discutable… et discuté ;
Provisoire : c’est l’état de notre réflexion à un moment de notre histoire. D’où le titre de notre conclusion… provisoire.
Avis qui peut donc être discuté : alors n’hésitez pas à réagir. Dîtes-nous ce qui vous rejoint dans ce texte, ce qui vous heurte aussi.
Le texte se termine par trois questions dont vous pouvez peut-être vous emparer seul-e ou en équipe pour poursuivre la réflexion, aller plus loin.
Chaque année, le Salon de l’agriculture expose ses produits de terroir, ses charolaises aux robes rutilantes, ses paysans fiers de partager les fruits de leur labeur avec les consommateurs. Reflet d’une profession heureuse tout entière dédiée à la qualité, ou plutôt image idyllique qu’une partie de la profession souhaite renvoyer ? En réalité, paysans et non paysans s’accordent sur le caractère alarmant de la situation actuelle du secteur : revenus agricoles dramatiquement bas, conscience de la demande croissante des consommateurs pour une alimentation de proximité exempte de produits de synthèse et respectueuse du bien-être animal, absence de renouvellement générationnel des actifs agricoles, menace du dérèglement climatique et de l’érosion massive de la biodiversité sur les capacités de production du pays, raréfaction de la ressource en eau, etc.
Rappelons toutefois que la Politique agricole commune subventionne massivement les agriculteurs européens. Fin 2020, sa réforme sera scellée à la fois au niveau européen et au niveau national. Cette réforme constitue la dernière opportunité pour redonner une voie d’avenir au secteur agricole sur la prochaine décennie, avant que des tendances irréversibles ne soient franchies (en termes de nombre d’agriculteurs comme en matière d’écologie). Si nous sommes capables de partager les constats, nous devons être capables de nous entendre sur les solutions à préconiser pour la PAC post 2020.
C’est justement l’exercice conduit par la plateforme Pour une autre PAC, forte de l’expérience de terrain de nos organisations paysannes couplée à la prise en compte de tous les enjeux sur lesquels la PAC a un impact : accès à une alimentation saine, diversifiée et accessible à tous, dynamisme des zones rurales, renouvellement des générations, bien-être des animaux d’élevage, préservation de la biodiversité et de la ressource en eau, lutte contre le changement climatique, souveraineté alimentaire, santé publique. Entre monde paysan et représentants des citoyens, le dialogue, le partage d’une vision politique et la co-construction de propositions politiques sont possibles ! Ainsi, la plateforme Pour une autre PAC a élaboré un projet complet de réforme pour la PAC post 2020, à la fois ambitieux dans les choix politiques qu’il dessine et ouvert à tous les paysans, quelles que soient leurs pratiques actuelles. Il ne met de côté aucun des défis que la prochaine PAC devra relever – de l’encadrement des marchés agricoles à l’accompagnement de la transition agroécologique, car l’ensemble de la société est concerné par chacun d’entre eux.
Dans le cadre des négociations pour la réforme de la PAC, un débat public sera lancé dimanche 23 février et ouvert jusqu’à fin mai. Il représente l’occasion d’éviter une fermeture sur lui-même du monde agricole, à l’heure où la société tout entière devrait considérer le caractère indispensable du travail des paysans et où le système agricole dans son ensemble doit être revu pour répondre à l’intérêt général. En effet, seule une réorientation du modèle agricole et alimentaire pourra sortir les agriculteurs de l’ornière dans laquelle ils se trouvent, prisonniers d’un système. Cependant, l’ampleur et le rythme des changements requis se heurtent à l’opposition farouche des représentants de certains syndicats agricoles et lobbies de l’agro-industrie, à l’image de récentes tentatives de réforme des politiques agricoles allant pourtant dans le sens d’une alimentation plus saine, plus respectueuse de l’environnement et du bien-être animal.
Unissons-nous pour demander aux responsables politiques qui arpenteront les allées du Salon de l’agriculture dans les prochains jours d’oser une vraie réforme de la PAC ! Transformons-la en un nouveau PAACte (pacte fondé sur une Politique agricole et alimentaire commune) entre les paysans et la société, permettant tout à la fois aux premiers de vivre fièrement de leur métier et à leurs concitoyens de bénéficier des bienfaits de leur activité.
Liste des 41 signataires et membres de la plate-forme :
Organisations paysannes
Afac – Agro-foresteries, Confédération paysanne, FADEAR, FNAB, MRJC, RENETA, Réseau CIVAM, Terre de liens, Terre et Humanisme, UNAF.
Organisations de protection de l’environnement et du bien-être animal
Agir pour l’environnement, CIWF, Fédération des CEN, Fédération des PNR,
FNH, FNE, Générations futures, Greenpeace, Humanité et Biodiversité, Les Amis de la Terre, LPO, Réseau Action Climat, Welfarm, WWF.
Organisations de solidarité internationale
ActionAid France, Agter, ATTAC, CFSI, ISF-Agrista, SOL, Réseau Foi et Justice Afrique Europe.
Organisations de citoyen·ne·s — consommateur·rice·s
Bio Consom’acteurs, Citoyens pour le climat, CMR, Commerce équitable France, Générations Cobayes, Les Amis de la Conf, Miramap, Resolis, Secours Catholique, Slow Food.
(1) La plateforme Pour une autre PAC rassemble 41 organisations paysannes, environnementales, de bien-être animal, de solidarité internationale et de citoyens-consommateurs.
Cottenchy, petit village près d’Amiens sous une brume de pollution. Dominique Levesque, CC BY-ND.
Le CMR fait parti de la plateforme « Pour une Autre PAC » aux côtés de trente-cinq organisations de défense des paysans et de protection de l’environnement. Cette plateforme milite pour une PAC plus juste et plus durable.
A l’occasion du Salon de l’Agriculture la plateforme présente, dans une tribuneau « Monde », douze priorités pour une autre politique agricole commune.
Les 16 et 17 mars 2019 l’équipe d’animation du réseau thématique Souverainenté alimentaire du CCFD-Terre solidaire, dans laquelle le CMR est impliqué organise un weekend sur l’agro-écologie.
Si tu es intéréssé-e par les questions :
Des CAUSES de la FAIM
De L’ÉCOLOGIE
Des SEMENCES
DE L’ACCAPAREMENT DES TERRES ET DE MERS
DES POLITIQUES AGRICOLES en FRANCE et à L’INTERNATIONAL
Ce weekend est pour toi!
Le week-end est ouvert aux fédérations CMR et à tous les membres qui veulent se former et échanger sur l’agro-écologie en France et dans le monde. Échanges, témoignages, ressources et outils d’animations, …de quoi faire le point sur ce concept nécessaire.
Qu’est-ce que l’agro-écologie ?
L’agro-écologie est une façon de concevoir des systèmes de production qui s’appuient sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes. Elle les amplifie tout en visant à diminuer les pressions sur l’environnement (ex : réduire les émissions de gaz à effet de serre, limiter le recours aux produits phytosanitaires) et à préserver les ressources naturelles. Il s’agit d’utiliser au maximum la nature comme facteur de production en maintenant ses capacités de renouvellement.