Étiquette : spiritualité

  • Tout est lié

    Tout est lié

    Article paru dans Agir en rural n°120, « Face au changement climatique, quelles réponses ? »

    Osée 2,20-25

    En ce jour-là je conclurai à leur profit une alliance avec les animaux des champs, avec les oiseaux du ciel et les bestioles de la terre ; je briserai l’arc, l’épée, la guerre, pour en délivrer le pays, et ses habitants, je les ferai reposer en sécurité.

    Tu seras ma fiancée, et ce sera pour toujours. Tu seras ma fiancée, et je t’apporterai la justice et le droit, l’amour et la tendresse ; tu seras ma fiancée, et je t’apporterai la fidélité, et tu connaîtras le Seigneur.

    En ce jour-là je répondrai à l’appel des cieux, déclare le Seigneur ; oui, je répondrai aux cieux et eux répondront à l’appel de la terre ; la terre répondra au froment, au vin nouveau et à l’huile fraîche, et eux répondront à la « Vallée-de-la-fertilité ». Je m’en ferai une terre ensemencée.

    J’aimerai celle qu’on appelait « Non-aimée » ; et à celui qu’on n’appelait « Pas-mon-peuple », je dirai : « Tu es mon peuple », et il dira : « Tu es mon Dieu ! »

    Osée, un prophète que l’on associe habituellement à Amos au VIII° s. avant notre ère ; les deux ont dénoncé les dérives sociétales de leur temps avec les conséquences à la fois sur le lien avec leur Dieu, sur les relations avec leurs compatriotes et aussi leur rapport à la terre, à la création.

    Pour Osée, s’éloigner du Dieu de l’alliance, ce Dieu qui choisit ce peuple comme partenaire (2,21s) pour humaniser le monde, y apporter justice et droit, amour et tendresse, c’est faire surgir le chaos non seulement dans les domaines politiques, économiques, sociaux, mais aussi écologiques et environnementaux.

    Plutôt que de se tourner vers les divinités de la fécondité ou de la fertilité (qui annonçaient déjà les divinités actuelles de la croissance, présentée comme unique chemin vers le bonheur pour celles et ceux que notre modèle veut réduire au simple statut de consommateurs), le prophète rappelle l’engagement avec le Dieu de l’alliance… Cette alliance concerne non seulement le peuple d’Israël, mais aussi la terre en ce qu’elle a été donnée à l’humanité pour qu’elle la fasse fructifier en vue d’un monde plus juste et plus équitable.

    Les calculs auxquels se consacrent les responsables du peuple sont non seulement mesquins, mais aussi dangereux, car ils éloignent les cieux de la terre, cette dernière risquant de ne plus répondre au froment, au vin nouveau et à l’huile fraîche (2,23).

    Osée souligne ainsi que les choix politiques, économiques et sociaux ne sont pas sans conséquences sur l’environnement, et même sur le cosmos. Car, comme ne cesse ne nous le rappeler le Pape François, « Tout est lié ».

    Marc Delebarre, ENAD (équipe d’aumônerie diversifiée)

    William Bigelis, CC BY-ND.
  • Découvrez Chemins, le journal de la FEDEAR

    Découvrez Chemins, le journal de la FEDEAR

    Le journal Chemins est la publication de la FEDEAR, Fédération d’équipes apostoliques de religieuses et religieux (cliquer ici pour la présentation de l’association). Voici l’édito du n° 199.

    « Qu’ils aient en eux ma joie » Jn 17,21

    Dans ce numéro de Chemins, je vous invite à entrer dans l’espace que nous a offert la dernière assemblée générale de la FEDEAR (19 novembre 2019).

    Vous allez être surpris, car si vous croyez savoir que le nombre des coordinatrices présentes à l’AG n’est pas en augmentation, qu’il y a des défections, que les âges sont à dominante « cheveux blancs » et que vous vous découragez en voyant votre équipe de révision de vie s’amenuiser… eh bien, je vais vous surprendre en reprenant la phrase célèbre de Socrate, « Je sais que je ne sais rien. » Oui, nous ne savons rien ou si peu de ce qui s’est vécu à l’AG si nous n’avons pas participé. Pour savoir et comprendre, laissez-vous guider.

    Entrez avec curiosité, entrez avec le désir de découvrir ce qu’elles et qu’ils ont bien pu vivre à cette AG ! Venez de nuit, parce qu’un vrai feu d’artifice vous attend. Laissez-vous guider.

    Ouvrez Chemins et laissez-vous imprégner des témoignages et des faits « porteurs de joie ». Magnifique et surprenant, tout ce vécu apporté sous différentes formes d’expression. Feu d’artifice de créativité, d’imagination, et de grande simplicité de partage. Ce sont des expressions fortes, des actes de foi en la vie, dans des situations et des lieux inattendus, comme étant « porteurs de joie ».

    Laissez-vous guider. C’est votre vie, notre vie de religieuses(x) apostoliques qui se déploie et qui se révèle, dans ce temps fort qu’est l’AG. En accueillant avec émotion et joie toute cette expérience faite de rencontres, de longs cheminements et de patience, en regardant les convictions et la foi des actrices et des acteurs d’un jour, j’ai pensé que les conditions étaient requises pour que nous vivions une joyeuse, belle et fraternelle assemblée.

    Laissez-vous guider par Nicole Fabre dans le psaume 1, qui commence par « Heureux ». Nous aurons toujours à choisir entre le chemin du juste et la marche avec les méchants : heureux ou mal faisant !

    Et si vous avez répondu en régions, aux questions préparatoires à l’AG, vous trouverez vos expressions, reprises par Suzanne David sous forme de Powerpoint. Regarder la réalité sans déni et repérer ce qui peut être force de vie et d’avenir. Nos points forts et nos points faibles dessinent peut-être l’ébauche d’une réflexion que nous aurons à engager ensemble à la rencontre nationale 2021.

    Entrez dans la vie de la FEDEAR. La vie des régions reste dynamique et des journées de formations régionales sont proposées.

    Laissez-vous guider. La trame profonde de cette journée, c’est la joie. Et saint Jean nous le dit avec conviction : « Qu’ils aient en eux ma joie » (Jn 17, 21). La joie du Christ, puisée dans la manière dont il regarde et accueille ses frères abîmés, exclus, malades… ceux qu’il relève et qui se mettent debout. Sa joie nous tient éveillés quand nous la recevons et quand nous la transmettons, quand nous vivons en esprit de sortie et de visitation.

    Marie-Lise Milhé, sœur de Gethsémani

    Chemins, n° 199, mars 2020.
  • Commentaire de l’Évangile du lundi 20 avril

    Commentaire de l’Évangile du lundi 20 avril

    Commentaires à partir du texte de Jean 3, 1-8

    Pourquoi Nicodème rencontre-t-il Jésus de nuit ?

    Qui est-il ?

    -un notable juif pharisien qui cherche la vérité : « Rabbi, nous le savons, tu viens de la part de Dieu comme un Maître : personne ne peut faire les signes que tu fais, si Dieu n’est pas avec lui. »

    Jésus lui répond : « Il vous faut naître d’en haut. Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais d’où il ne vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. »

    -un membre du sanhédrin qui prend la parole : « Notre Loi juge-telle un homme sans d’abord l’entendre et savoir ce qu’il fait » ? (Jn 7/49)

    -un disciple de Jésus qui le dépose avec Joseph d’Arimathie dans le tombeau du jardin. Nicodème apporte cent livres de mélange de myrrhe et d’aloès. (Jn 19/39)

    Merci Nicodème !

    Béatrice, équipe nationale d’aumônerie diversifiée (ENAD)

    Pour vous accompagner pendant ces prochaines semaines, l’ENAD (Équipe nationale d’aumônerie diversifiée) du CMR vous propose chaque jour un petit texte ou un commentaire d’Évangile.

    Vous pourrez trouver les textes référencés en vous rendant par exemple sur le site https://www.aelf.org/.

    Photo Gaël Davaux
  • Faire entendre la clameur du confinement

    Faire entendre la clameur du confinement

    Il y a quelques semaines nous vous proposions de venir à Tarare « porter la clameur du rural dans l’Espérance ». L’actualité mondiale en a décidé autrement…

    Nous voilà aujourd’hui tous et toutes confiné-es, comme perdu-es dans nos maisons, avec parfois un sentiment d’immobilisme, de solitude, de crainte mais aussi une envie de sortir de cette situation différent-es, en mettant ce temps à profit.

    Nombreux-ses sont ceux et celles qui s’engagent pour apporter leur aide, aux soignant-es, aux oublié-es, aux isolé-es…

    Aussi il nous parait important de permettre à tou-tes ceux et celles qui le souhaitent de faire entendre

    la clameur du confinement.

    En d’autres mots, permettre, aux équipes CMR, fédé, citoyen-nes, groupe de jeunes… de s’exprimer avec le mode d’expression qui leur convient (chant, danse, photo, vidéo, dessin, texte, témoignage audio…) sur ce qu’ils et elles souhaitent nous dire, nous faire entendre sur ce temps que nous vivons.

    Comment arrivons-nous à transformer ce que nous vivons, avec toutes les difficultés de nos quotidiens, en quelque chose de positif, de beau, porteur d’espérance ?

    Pas de consignes techniques particulières. Une clameur peut être un témoignage, un récit, la photo d’une action, d’une rencontre, le résultat d’une réflexion… Soyez apôtres de ces clameurs !


    Alors à vos crayons, claviers, instruments de musique, appareil photo… faites nous entendre ces témoignages, ces clameurs, nous les relayerons dans un premier temps (si vous en êtes d’accord) via le site internet du CMR et les réseaux sociaux.

    Envoyez votre clameur à l’adresse suivante : communication@cmr.cef.fr.

  • Commentaire de l’Évangile du jeudi 16 avril

    Commentaire de l’Évangile du jeudi 16 avril

    Commentaires à partir de Luc, chapitre 24, versets 35 à 48

    A Emmaüs, les deux disciples vivent la frustration de l’Eucharistie. Jésus Christ, aussitôt le pain partagé, disparaît.

    Cependant, cette première messe après la Cène, les met en mouvement et les voici à nouveau en communion avec l’ensemble des disciples. Et cette unité entre celles et ceux qui croient, permet au Christ de se rendre présent. La vie continue. Le Christ a le même corps souffrant. Il peut manger.

    La vie continue, mais elle est autre. Il nous invite à la voir et à l’expérimenter. « Voyez mes mains et mes pieds. » « Touchez à mon corps. » Il nous invite à discerner. Lisons l’écriture. Il ouvre notre intelligence, notre Esprit. Il nous invite à agir.

    Majoritairement confiné-es, nous venons de vivre Pâques autrement. Voyons notre monde. Laissons le Christ ouvrir notre intelligence en lisant et relisant, seul-e ou à plusieurs, l’Écriture. Alors nous serons prêt-es à agir : nous pouvons partager avec celles et ceux qui nous entourent , nos actions de construction d’une nouvelle société  fondée sur l’Amour  (caritas : l’amour en action). Partageons notre Espérance. C’est la certitude qu’au cœur de la croix, et la pandémie en fait partie, Dieu nous donne le royaume à construire. Il nous invite à nous retourner et à retrouver nos communautés pour recevoir le royaume des mains du Christ, c’est-à-dire la nouvelle vie promise.

    Et le service que notre baptême nous impose, c’est de témoigner au monde que le royaume, c’est la mise en œuvre d’une société fondée sur l’amour fraternel. Au cœur du confinement, Christ est là. Il nous invite à sortir dès que cela sera possible. Et nous pourrons et devrons dire au monde, par nos petites et grandes actions, l’inouï de l’Évangile : l’amour inconditionnel de Dieu, amour de l’humanité entière en donnant priorité aux plus pauvres.

    Philippe, équipe nationale d’aumônerie diversifiée (ENAD)

    Pour vous accompagner pendant ces prochaines semaines, l’ENAD (Équipe nationale d’aumônerie diversifiée) du CMR vous propose chaque jour un petit texte ou un commentaire d’Évangile.

    Vous pourrez trouver les textes référencés en vous rendant par exemple sur le site https://www.aelf.org/.

    Véronique Gouy, La Pêche miraculeuse
  • Commentaire de l’Évangile du vendredi 10 avril

    Commentaire de l’Évangile du vendredi 10 avril

    Pour beaucoup, le Vendredi saint est le jour du chemin de croix… dont les stations ont vu le jour progressivement… Si vous méditez les évangiles, vous n’y retrouvez pas toutes les étapes. Cette inventivité de la part des chrétien-nes peut aussi être la nôtre, en fonction de ce que nous sommes en train de vivre.

    Un temps de Carême, de quarantaine, un peu particulier, puisqu’il concerne tou-es les habitant-es de notre Terre. Ce qui, avec le temps, était devenu une propriété des seu-els chrétien-nes concerne aujourd’hui toute l’humanité, selon ce que Jésus, dans l’Évangile de Jean (dont la Passion est lue aujourd’hui), annonce entre l’onction de Béthanie et le geste du lavement des pieds : « Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi » (12,32).

    Les stations du chemin de croix concernent chacun-e de nous à divers titres ; nous pouvons être de ceux et celles qu’il faut consoler, de celles et ceux qui tombent et se relèvent, de celles et ceux qui épongent le visage des condamné-es d’aujourd’hui… Elles nous mènent devant celui qui, Fils de l’homme (i.e. symbolisant toute l’humanité), est là, agonisant sur la croix, ceint non pas d’un pagne, mais du tablier du serviteur. Cet habit donne à cette mort ignominieuse, son sens profond, celui du service accompli jusqu’au bout : c’est en serviteur  aimant que Jésus mène sa mission à l’accomplissement (13,1 « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’à l’accomplissement » > 19,30 « Tout est accompli »).

    Nos chemins, aussi divers soient-ils, prennent vraiment leur sens quand ils se rejoignent dans le service commun de cette humanité que Dieu aime… et à laquelle il a, non pas remis, mais transmis l’esprit (19,30), dont il a dit à Nicodème (3,8) qu’il soufflait où il veut, et dont il a révélé à la Samaritaine (4,23), que c’est en lui et en vérité que nous devons adorer Dieu.

    Chemin de croix, mais aussi chemin de vie et de résurrection, pour peu qu’il soit au service de cette maison commune qu’est l’humanité.

    Marc, équipe nationale d’aumônerie diversifiée (ENAD)

    Pour vous accompagner pendant ces prochaines semaines, l’ENAD (Équipe nationale d’aumônerie diversifiée) du CMR vous propose chaque jour un petit texte ou un commentaire d’Évangile.

    Vous pourrez trouver les textes référencés en vous rendant par exemple sur le site https://www.aelf.org/.

    D’après Crucifixion blanche, Marc Chagall, 1938, Art Institute of Chicago.
  • Commentaire de l’Évangile du jeudi 9 avril

    Commentaire de l’Évangile du jeudi 9 avril

    Commentaire à partir du texte de Jean, chapitre 13, versets 1 à 15

    Nous voici au cœur d’une Semaine sainte que nous n’aurions pas pu imaginer ne serait-ce qu’un mois et demi avant. La pandémie prend une dimension mondiale et, peu à peu, chaque pays, chaque culture sont confrontées à la maladie, à sa contagion très rapide, à la mort qui l’accompagne. Nos célébrations ne nous rassembleront pas directement et nous nous devons d’inventer une manière de célébrer autre ; nous sommes invité-es à un acte de Foi. C’est Dieu qui est communion, et quand nous pouvons nous réunir physiquement, nos rassemblements ne sont que le sacrement de l’union en Christ. Croyons à la force du rassemblement même quand nous sommes loin physiquement et sachons inventer une manière autre de prier.

    La Semaine sainte vécue en climat de pandémie nous invite à suivre un chemin qui a bien des points communs avec le chemin du Christ, les dernières semaines de sa vie comme homme mortel. De l’entrée triomphante mais contestée dans Jérusalem, il va cheminer en affrontant les humiliations de plusieurs procès, la destruction progressive de son corps, la mort sur la croix, mort ô combien humiliante. Il est pratiquement seul sur la croix, comme sont pratiquement seul-es celles et ceux qui meurent aujourd’hui, particulièrement en réanimation.

    C’est au cœur de cette marche vers l’humiliation que Jésus fait le don de l’eucharistie à ses disciples, donc à nous, à la suite des personnes baptisées avant nous. La liturgie catholique a choisi, en ce jour de mémoire du don de l’Eucharistie, de nous inviter à méditer la scène du lavement des pieds. En effet, l’évangéliste Jean a choisi de ne pas reprendre les mots de l’institution de l’Eucharistie. Il souligne ainsi, de manière extraordinairement forte, que l’Eucharistie ne peut être célébrée qu’en acceptant d’être servante ou serviteur. Oui, mais servante et serviteur de qui ?

    Eh bien, en célébrant la consécration du pain et du vin, nous acceptons d’être celles et ceux qui ont vu le monde tel qu’il est et qui déposons notre « voir » sur la table/autel sous la forme du pain qui donne la force et du vin, du bon vin qui irrigue.

    Alors le Christ peut s’en saisir et, en communion avec les servantes et les serviteurs, l’offrir à son Père. Cette offrande conduit le Fils, serviteur des serviteurs, à la croix et à la mort qu’il accepte. C’est l’unique chemin pour que l’Amour du Père vienne donner vie à l’humanité en Christ.

    Nous allons vivre ce chemin très confiné-es, très seul-es. Nous sommes, pour beaucoup, à l’image de Marie, à Béthanie, qui reste confinée à la maison pendant que Marthe agit et va au-devant de Jésus.

    Prions fortement pour que les « Marthes » qui agissent au service des malades, des pauvres, de la société. Prions et ayons confiance. Sans pouvoir se réunir, pourtant nous sommes en communion avec ceux qui élèvent le corps et le sang ensemble, symbole de la Croix, car la résurrection se vit par, avec et en Jésus Christ.

    Philippe, équipe nationale d’aumônerie diversifiée (ENAD)

    Pour vous accompagner pendant ces prochaines semaines, l’ENAD (Équipe nationale d’aumônerie diversifiée) du CMR vous propose chaque jour un petit texte ou un commentaire d’Évangile.

    Vous pourrez trouver les textes référencés en vous rendant par exemple sur le site https://www.aelf.org/.

    Arcabas, Les Disciples d’Emmaüs, 1993-1994, église Torre de Roveri, Bergame
  • Commentaire de l’Évangile du mercredi 8 avril

    Commentaire de l’Évangile du mercredi 8 avril

    Évangile selon saint Matthieu (26, 14-25)

    La lecture de ce jour nous invite à découvrir toutes les tensions qui se vivent entre Judas, les disciples et Jésus.

    Dans cet extrait, Judas entre en scène. Comment cet homme que Jésus a nommé, qui a vu tant de miracles, vu tant de détresses soulagées, entendu tant de sagesse, a-t-il pu progressivement devenir celui qui lâche Jésus ? Il vient de s’offusquer de ce que lui (et les disciples) considèrent comme un gaspillage avec ce parfum déversé sur Jésus par Marie. Il est profondément déçu, dépité. Et le voilà devenu le pire adversaire du Christ. Il n’accepte pas Jésus tel qu’il est et rejette la lumière. Il ne voit pas que c’est à lui de changer.

    Les disciples s’interrogent, sont incertains, peut-être saisis par le doute. Mais ils suivent jésus avec confiance.

    Jésus sait que toute vie humaine est faite de diverses périodes et traverse l’épreuve. Il désire vivre humainement en agissant dans le sens de la vie, de la promesse faite par Dieu. Il laisse Judas faire ce que ce dernier a décidé et ne lui ferme pas la porte.

    Depuis le début de ce confinement, nous sommes assaillis par des doutes, des incompréhensions, des incertitudes, des questions, peut-être des remises en cause. C’est peut-être le moment de discerner ce que le Seigneur attend de nous. Avec tout ce que nous pouvons entendre, voir, vivre, nous pourrons envisager de nouvelles perspectives pour le CMR. Agissons comme Pierre et Jean, avec amour et confiance.

    Cette semaine sainte, c’est l’heure de Jésus mais c’est aussi notre heure, l’heure du choix. Nous sommes invité-es à marcher près de Jésus, avec Lui.

    Jean-Marie, équipe nationale d’aumônerie diversifiée (ENAD)

    Pour vous accompagner pendant ces prochaines semaines, l’ENAD (Équipe nationale d’aumônerie diversifiée) du CMR vous propose chaque jour un petit texte ou un commentaire d’Évangile.

    Vous pourrez trouver les textes référencés en vous rendant par exemple sur le site https://www.aelf.org/.

    Chapiteau de l’abbatiale Saint-Austremoine d’Issoire.
  • Commentaire de l’Évangile du mardi 7 avril

    Commentaire de l’Évangile du mardi 7 avril

    Ce que beaucoup de nos contemporains vivent en ce moment trouve un écho dans cette semaine que la tradition chrétienne qualifie de sainte, qui est aussi celle de la Passion… Les chrétien-nes sont en effet invité-es à faire mémoire des jours qui ont conduit Jésus à sa condamnation à mort et à son exécution… Pas facile d’accompagner même un ami jusqu’au lieu de son supplice et d’être témoin de la dispersion progressive de ses ami-es à l’approche de cette échéance.

    Aujourd’hui l’extrait d’Évangile (Jean 13,21-33.36-38) nous fait le récit de l’abandon de Jésus par Judas (celui qui le livre) puis par Pierre (« tu vas me renier ! »). Après avoir été entouré de ses disciples, et des foules qui l’accompagnaient, Jésus va se retrouver seul, comme confiné dans sa souffrance et sa tristesse (« Mon âme est triste à en mourir »). Durant cette pandémie, malgré les efforts des soignants, ils sont nombreux celles et ceux qui meurent seuls loin de leurs proches.

    En ce moment où les solidarités sont indispensables dans nos sociétés, accompagner jusqu’au bout tant les soignant-es que les soigné-es est exigeant ; nous pouvons être tenté-es de laisser d’autres agir, mais nous pouvons aussi inventer une manière d’être (certains applaudissent, d’autres proposent leur service, d’autres encore accueillent…). Laisser nos actions, quelles qu’elles soient, être traversées par la sollicitude, la tendresse, l’écoute active, la simple présence… les choix sont multiples.

    Et après ! Une fois la souffrance et la mort passées, il sera temps de re-susciter la vie, redonner espérance, le goût de vivre et surtout prendre vraiment soin de notre « maison commune » ?

    Marc, équipe nationale d’aumônerie diversifiée (ENAD)

    Pour vous accompagner pendant ces prochaines semaines, l’ENAD (Équipe nationale d’aumônerie diversifiée) du CMR vous propose chaque jour un petit texte ou un commentaire d’Évangile.

    Vous pourrez trouver les textes référencés en vous rendant par exemple sur le site https://www.aelf.org/.

  • Commentaire de l’Évangile du lundi 6 avril

    Commentaire de l’Évangile du lundi 6 avril

    Commentaires à partir de Jean, 12/1-11

    Aujourd’hui, je suis encore saisie par l’ambiance du dernier conseil d’administration exceptionnel. Une ambiance grave où chacun et chacune s’est exprimé-e avec la plus grande liberté. Le sujet était d’une haute importance : reporter ou annuler le congrès ? Après avoir écouté chacun et chacune, l’assemblée se dirige vers un consensus : dans ce contexte, le congrès ne peut avoir lieu.

    La lecture de ce jour nous emmène à Béthanie. Les retrouvailles de Jésus avec les siens évoquent l’ambiance du CA. (suite…)