N°106 : Une économie co-opérante au service du bien commun

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Éditorial

Sur les sentiers de l’économie co-opérante

Avec ce nouveau numéro d’AGIR en rural, nous voici donc sur l’un des six « Chemins des Possibles » que le CMR a tracés depuis plus d’un an.
D’autres avant nous l’ont emprunté ce chemin. Dès le 19è siécle, les socialistes utopistes indignés par la misère de la condition ouvrière rêvaient déjà d’un autre modèle économique plus respectueux de l’homme et jetaient les bases du mouvement mutualiste, coopératif et associatif.

Au siècle dernier, nos aînés de la JAC et du MFR ont su concilier le développement économique du monde rural avec les principes de la Doctrine sociale de l’Eglise : sous leur impulsion, coopératives, mutuelles et CUMA se sont multipliés dans nos territoires.
Plus près de nous, le socialisme autogestionnaire incarné par un certain Michel Rocard a favorisé la reconnaissance de l’économie sociale.

La mondialisation et la financiarisation des échanges économiques, la montée des inégalités et des précarités, chez nous et à l’autre bout du monde, suscitent aujourd’hui une nouvelle prise de conscience que l’économie doit rester au service de l’homme. D’autant qu’un nouveau risque majeur est apparu, dont on n’avait pas conscience autrefois : notre planète est carrément menacée par l’exploitation excessive de ses ressources.

Ce risque offre paradoxalement une chance de renouveau pour l’économie coopérante. La mutation énergétique (économies d’énergie dans le bâtiment ou les transports, énergies renouvelables), l’économie dite circulaire (réutilisation des objets, valorisation des déchets) sont autant de champs d’expérimentation pour les producteurs et les consommateurs que nous sommes tous. C’est ce que nous explique bien Gaël Giraud, économiste et par ailleurs prêtre, qui soutient qu’une autre économie est possible en mettant à profit la transition écologique (« L’illusion financière » Editions de l’atelier, « Economie sociale et solidaire- de nouveaux référentiels pour tempérer la crise » Editeur IGPDE).

Devenir co-opérateur de cette économie au service du bien commun suppose sans doute d’abord de s’interroger chacun, mais aussi en équipe. « Dans les choix que je fais, les actes que je pose comme producteur, indépendant ou salarié, comme consommateur, comme citoyen, comment est-ce que je suis co-opérant (ou pas) ? Qu’est-ce que je ne fais pas et que je pourrais peut –être faire ? Mieux, qu’est-ce qu’on pourrait faire ensemble en équipe, en mouvement, avec d’autres, pour ainsi témoigner que c’est possible ! »

Dans ce numéro, nous découvrons des initiatives qui le montrent et qui peut-être nous feront penser à d’autres, plus près de chez nous. N’en doutons pas, le changement ne viendra pas d’en haut, mais bien de nous, par nos initiatives même les plus modestes.

Jean-François Hivert
Administrateur national

Sommaire

Vie du mouvement
Donner du sens à ses vacances

Parole d’économiste
L’ombre cachée de la flexibilité

Dossier
Une économie co-opérante au service du bien commun

Débattre
Proposition de Démarche de Réflexion Chrétienne

Texte biblique

Initiative
Vers un projet alimentaire territorial

Coup de cœur

Partenaires

Transparence fiscale : la proposition inutile du Sénat

Méditation