Soirée débat : la santé en rural

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Après une brève présentation de la réflexion de l’équipe, le vif du sujet a été abordé : Y a-t-il un problème de santé en Rural et peut on y remédier ?

Pour répondre à ces questions Mme Cristofari s’est appuyée sur son expérience.

A son installation, elle a eu la surprise de se rendre compte que ses études ne l’avaient pas préparée à son métier de médecin généraliste : un organe ce n’est pas un homme !
Elle s’est engagée très tôt pour défendre la médecine générale par rapport à une médecine spécialisée. Avec d’autres elle a contribué à donner ses lettres de noblesse à cette branche du métier.

Aujourd’hui, les jeunes médecins sont formés à la médecine générale au cours de leur cursus. Le nombre de médecins autorisés à entrer en formation augmente (numerus clausus à 4100 en 2001 à 7500 en 2014) et par voie de conséquence, le nombre de médecins pouvant choisir de s’installer en médecine générale aussi.

Dans ce secteur, particulièrement, pour soigner on s’intéresse à la personne dans sa globalité. Il est important de connaitre son environnement (famille, ressources …).

Aujourd’hui l’avenir pour la médecine rurale est le travail en équipe avec tous les intervenants : médecins, infirmière, kiné, pharmacien, aide à la personne.. Ce qui importe est d’avoir une volonté des professionnels de santé de s’organiser, de se soutenir et de réfléchir à l’accompagnement des malades, et à leur maintien à domicile. Les maisons de santé sont là pour ça. Ce n’est pas tant le bâtiment qui est important mais le projet de santé qui le soutient.
Beaucoup d’idées sont à tester et adapter au local : développer des unités de vie quand le maintien à domicile devient difficile avant le placement en institution ou bien encore les nouvelles technologies (des maxi tablettes tactiles avec des jeux adaptés…)

Les solutions existent pour soutenir ce retour à un maillage du territoire. Les jeunes médecins sont formés à la médecine générale, ils veulent bien s’installer, mais sous condition.
Un guichet régional est en place pour faciliter l’installation des personnels de santé avec un référent en Aveyron. Sur les 239 médecins généralistes que compte notre département, 49 sont maîtres de stage, c’est-à-dire qu’ils participent à la sensibilisation, la formation des jeunes générations et sont potentiellement intéressés à transmettre leur cabinet. Des mesures sont en place pour aider les jeunes femmes à pouvoir être mère et médecin en campagne. Le Conseil général mène des actions vers les internes en médecine et les incite à venir s’installer en Aveyron.

Aujourd’hui Mme Cristofari n’est plus en activité, mais elle est présidente de la fédération 12 de l’ADMR, un intervenant non négligeable dans le service aux personnes, âgées ou malades.
Par ses exemples, son engagement, sa confiance en l’avenir, elle nous a montré que des convictions et un engagement de chacun pouvait infléchir une politique, des décisions que l’on croyait inéluctables.
Elle a mis l’homme au centre de ses préoccupations et au centre de la santé en rural. C’est peut être la solution !

Bénédicte Canredon