SYNTHESE DE LA REFLEXION DE L’EQUIPE CMR St JEAN HEYRIEUX

  • Post category:(38) Isère

L’équipe CMR de St Jean -Heyrieux en Isère a travaillé ces trois dernières années sur les thèmes suivants :

  • l’argent au service du bien commun en partant d’un document réalisé par le CCFD, le Secours Catholique ; Justice et Paix, et le CERAS…
  • les paradis fiscaux à partir d’un document du CCFD.
  • les banques en partant d’un document d’ATTAC et des Amis de la Terre.

L’ARGENT AU SERVICE DU BIEN COMMUN ET LES PARADIS FISCAUX

Après nous être posés la question de notre relation à l’argent et quelle utilisation nous en faisions (recherche du profit maximum ou moyen pour vivre simplement) , nous avons étendu cette question aux situations que nous voyons autour de nous avec l’aide du petit livret ‘’ l’argent au service du bien commun’’.
Nous avons retenu les points forts suivants :

L’impôt, instrument essentiel de développement

Sans impôt, l’État est réduit à l’impuissance, la solidarité est laissée à la seule responsabilité individuelle. L’évasion, par les paradis fiscaux et judiciaires, utilisée par les grosses entreprises et les particuliers les plus fortunés réduit les marges de manœuvres de l’Etat.
Pour compenser ces pertes, les États n’ont d’autres solutions que d’augmenter les impôts sur la consommation qui pénalisent les plus pauvres, d’accroître la pression fiscale sur les entreprises dans ce cas ce sont les PME, qui n’ont pas recours aux paradis fiscaux, qui en supporteront le poids alors qu’elles sont les plus créatrices d’emplois.
Face à toutes ces dérives et à leurs conséquences, n’est-il pas temps de réhabiliter l’impôt pour ce qu’il doit être : un instrument au service de la solidarité et du bien commun, un outil contribuant à la construction du lien social et de la démocratie ?

« Un grand nombre ne craint pas de se soustraire,
par divers subterfuges et fraudes, aux justes impôts
et aux autres aspects de la dette sociale. (…)
Que tous prennent très à cœur de compter
les solidarités sociales parmi les principaux devoirs
de l’homme d’aujourd’hui et de les respecter ».

(Concile Vatican II, Gaudium et Spes, 30)

Les Inégalités

Les inégalités ne cessent d’augmenter alors que la richesse mondiale croît. C’est vrai entre les nations, certaines décollant quand d’autres s’appauvrissent. C’est vrai aussi à l’intérieur même des pays riches où de nouvelles pauvretés apparaissent. Benoît XVI le rappelait dans sa dernière encyclique, Caritas in Veritate,
Le montant cumulé des 3 plus grandes fortunes mondiales équivaut à la richesse des 48 pays les moins riches.
On est loin ici de l’option préférentielle pour les pauvres, principe clé de la pensée sociale de l’Église, qui requiert de juger toute pratique économique en fonction de son impact sur les plus fragiles.
Le principe de la destination universelle des biens invite à retrouver une vision de l’économie où la formation de la richesse puisse contribuer à plus de solidarité et de justice. L’impôt peut jouer un rôle central pour une meilleure répartition des richesses.

La Crise

Loin d’être seulement financière, cette crise traduit une crise plus profonde de civilisation : celle d’une société qui a élevé l’argent au rang de valeur suprême et fait de l’accumulation de richesses le critère unique de mesure d’une vie réussie, au détriment de toutes les autres dimensions : sociale, spirituelle ou culturelle.

« Le marché a encouragé des formes nouvelles
de compétition entre les États (…), à travers divers
moyens, au nombre desquels une fiscalité avantageuse
(…), faisant peser de graves menaces (…) sur les droits
fondamentaux de l’homme et sur la solidarité
mise en œuvre par les formes traditionnelles
de l’État social. »

(Encyclique Caritas in Veritate, 2)

PARADIS FISCAUX

Les paradis fiscaux offrent la plus grande opacité et la possibilité d’y localiser l’activité financière de façon purement virtuelle. On compte ainsi 830 000 sociétés enregistrées aux Îles Vierges Britanniques pour 25 000 habitants. Où sont les employés ?

En France, l’évasion fiscale coûte cher à l’état : entre 60 et 80 milliards € par an (cf. alternative économique de mai 2013 …) soit plus que le remboursement de la dette et le trou de la sécurité sociale réunis

ACTIONS BANQUES

Attac et les Amis de la Terre ont lancé en avril 2011 une campagne commune « A nous les banques ! », Nous avons repris en équipe le rapport de synthèse. Ces deux associations ont envoyé un questionnaire détaillé aux dix principaux groupes bancaires opérant en France afin qu’ils rendent compte des conséquences de leurs activités sur la société. Elles ont été jugées sur leur comportement dans les cinq domaines suivant : la stabilité financière, leurs rapports avec les usagers-clients, la façon dont elles traitent leurs salariés, leurs rapports avec l’environnement et les populations locales, leurs pratiques de la démocratie dans leurs fonctionnement.

Le document souligne que les grandes banques prennent des risques inconsidérés en recherchant des profits excessifs. Elles malmènent leurs clients (surtout les plus pauvres), et leurs salariés, (surtout ceux qui sont en contact avec la clientèle). Elles négligent les conséquences écologiques et sociales de leurs décisions. Elles ne prennent pas en compte le point de vue des acteurs sociaux mais uniquement celui de leurs actionnaires.

A souligner que les grandes banques françaises ont de nombreuses sociétés écran qui permettent de favoriser l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent. La synthèse souligne tout l’intérêt des banques ayant une démarche solidaire forte tel que la Nef et à un degré moindre le Crédit Coopératif. Ces banque ne prennent pas de risques avec l’argent de leurs clients et favorisent les investissements dans les entreprises les plus écologiques, l’agriculture biologique …etc.

Suite à cette synthèse nous avons regardé comment les banques où nous avons nos compte se comportaient vis-à-vis des paradis fiscaux et judiciaires, leur personnel, leurs clients. Quels sont leurs produits financiers et les risques qu’elles prennent ? Comment nous considérons les banques solidaires ?

Ceci nous amène à continuer cette réflexion en proposant ce questionnaire

A quelle banque le diocèse a-t-il confié son compte ?
Savez-vous comment a été choisi cette banque?
Ce choix a été fait pour des raisons :
de proximité
de facilité au point de vue gestion
de connaissance
autres critères à préciser

Sert-elle de banque de dépôt ou de placements à plus long terme ?
Avez-vous des placements ? Sur quel produit ?
Raisons du choix ?

Seriez-vous prêt à changer vos habitudes pour choisir une banque ayant des projets humanistes et éthiques ?
Pensez-vous que cette information intéresserait le plus grand nombre de chrétiens?