4. Une spiritualité qui nous engage

Le congrès 2005 a permis au mouvement de préciser ses orientations (les 4 axes cités en gras, page 3) et de fixer des domaines dans lesquels il veut tout particulièrement s’engager. Les membres sont donc invités à s’y référer pour vivre cette spiritualité qui engage.

Durant les temps forts du mouvement, mais aussi dans d’autres lieux et à d’autres moments, nous sommes invités à partager nos engagements, initiatives et actions. Cela doit nous amener à dire, à chaque occasion, comment nous articulons spiritualité et action.

La Charte 2000 présente cette articulation entre l’engagement à construire une société plus humaine et le Dieu de Jésus-Christ qui nous anime et en est la source :
« Nous nous engageons :
A habiter autrement l’espace rural,
A favoriser l’émergence de projets citoyens,
A partager la recherche de sens,

  • en osant une parole chaque fois que la dignité de l’Homme est bafouée
  • en transformant les mentalités et en provoquant les prises de conscience pour des solidarités concrètes
  • en proposant l’équipe CMR comme lieu de partage, de confrontation, de mise en cohérence entre vie et foi, comme chemin qui mène à la rencontre du Dieu vivant
  • en veillant à ce que nos territoires permettent à chacun de vivre pleinement, de trouver sa place et son utilité sociale et de donner sens à sa vie » [[« Bâtissons un avenir solidaire », Charte du CMR 2000.]].

En 2004, dans le cadre de la rencontre nationale de l’Apostolat des Laïcs, Mgr Jean-Louis Papin, président de la commission épiscopale des mouvements apostoliques, a exprimé deux convictions pour asseoir la spiritualité de l’Action Catholique :

  • « Comment l’Église pourrait-elle rendre compte de l’espérance qui l’habite et témoigner de l’avenir que Dieu ouvre à ce monde sans l’engagement apostolique de ceux et celles que leur état et leurs conditions de vie situent en pleine pâte humaine comme acteurs de notre société ? »
  • « Les communautés de type associatif sont toutes aussi importantes que les communautés de type hiérarchique telles les paroisses. Ce sont en quelque sorte les deux jambes de l’Église. Et l’Église a besoin de ces deux jambes pour être l’Église du Christ et mettre en œuvre la mission qu’Il lui a confiée. Si une des deux jambes venait à faiblir, voire à manquer, c’est l’Église qui boiterait. »

Cette réflexion sur la spiritualité du CMR nous invite à être inventifs dans notre manière de faire Église. Nous croyons en un Dieu « Père, Fils et Esprit », qui nous appelle à être frères et à vivre la fraternité. Parce que nous croyons en ce Dieu incarné, nous prenons en compte l’espace dans lequel nous vivons : le rural, « Terrain à cultiver pour construire la fraternité » [[Appel du Carrefour de l’Église en Rural de novembre 2004.]].

Cet appel à plus de fraternité fait le constat suivant : « Le monde rural change… Migrations de populations, diversifications économiques, recompositions territoriales : toutes ces évolutions engendrent de nouveaux dynamismes dans la vie associative, économique, sociale et politique. Mais il arrive qu’elles fassent surgir des tensions car les aspirations et intérêts des différents habitants ne convergent pas toujours. Nous nous sentons appelés à une fécondité nouvelle pour participer à restaurer et développer une vie sociale dans les territoires ruraux pour que tous les habitants parviennent à y faire société ensemble. »
D’autres que nous, chrétiens, travaillent aussi à la réalisation d’une société fraternelle. Mais nous y sommes tout particulièrement appelés par l’Évangile où « Jésus, en s’appuyant sur l’Écriture et la tradition des Juifs, n’a cessé d’appeler tous ses contemporains, quels qu’ils soient, à se sentir fils d’un même Père, donc frères. Il annonce par sa parole, par ses attitudes, par toute sa vie, un Royaume d’amour promis par le Père et où l’Esprit nous fait découvrir que nous sommes frères. » (6)

En CMR, nous voulons vivre engagés dans la société au nom de notre Foi, choisissant d’oser les paroles prophétiques que la vie et l’Évangile nous inspirent. Nous voulons avancer personnellement et ensemble sur un chemin de conversion, pour « le développement intégral de l’Homme et de tous les Hommes » [[Populorum progressio, 42, Paul VI, 1967.]] présents et à venir, par le dialogue entre les personnes dans la différence et le respect du cheminement de chacun.