Mois : novembre 2023

  • Un ciné-débat organisé par le CMR roannais

    Un ciné-débat organisé par le CMR roannais

    Dans le Pays Roannais du jeudi 16 novembre, en page 16, l’article « Thierry Gardette, patron d’un autre bois » débutait ainsi :

    « Les membres de l’association Chrétiens dans le Monde Rural (CMR) qui organise le ciné/débat sur le thème « Comment entreprendre différemment ? » ont sans doute vite repéré le potentiel du grand témoin d’un soir à apporter sa propre réponse à le thématique choisie. »

    Le lendemain, le vendredi 17 novembre, au cinéma l’Espace Renoir, à Roanne, 123 personnes ont assisté à cette soirée. Après une courte « mise en bouche » d’introduction de la part de Florence Vindrier et de Thierry Gardette, le film « Compagnons » de François Favrat a été diffusé.

    Puis, Thierry Gardette a entamé la soirée par son parcours personnel, l’histoire de son entreprise « Menuiserie Gardette ».

    « Aujourd’hui, les médias nous parlent beaucoup de la réindustrialisations de la France. Mais, quid de la place des Hommes et Femmes dans cette réindustrialisation ? ». La question reste entière… « Nous avons des métiers en tension, il nous manque du personnel. Nous avons du mal à recruter ». Il faut du sens dans le travail. Dans les métiers manuels, le sens est l’utilité pour les clients, pour les salariés, pour la planète… Pour rester compétitif, l’investissement est indispensable. Les machines sont au service des techniciens, les plus jeunes apprennent à ceux pour qui le numérique est moins facile. Un an après leur installation, les machines sont utilisées par tous les collaborateurs. »

    Dans cette entreprise, il n’y a pas de « Show-room » mais l’atelier est un lieu ouvert, qui permet une relation de confiance avec les clients. Le client peut, s’il le souhaite, participer à la création de son projet. De consommateur, il devient « particip’acteur » pour des travaux sécurisés.

    Aujourd’hui, il faut créer des produits fonctionnels, durables, esthétiques, réparables, avec un service sur toute la durée de vie de ces produits (pas d’obsolescence programmée). Par exemple : pour les petits articles tels que les poignées de porte… ils sont créés dans les « chutes » de bois à l’atelier.

    Différentes diapositives s’affichaient sur l’écran permettant à Thierry Gardette de nous amener à réfléchir sur le fonctionnement de la nature qui nous entoure, sur le rapprochement de certaines variétés de plantes qui se protègent, se stimulent, se soignent entre elles. Dans la nature, tout a son utilité. Suite à ses observations, Thierry Gardette nous amené à prendre conscience que nos moindres gestes individuels doivent être mûrement réfléchis. Pour lui, chaque collaborateur peut, doit prendre sa place pour réaliser ensemble. Thierry Gardette nous a expliqué son interprétation du terme « intra-entreprise », avec l’exemple de Jessica qui lui a proposé son projet de cuisine écologique.

    C’est-à dire avec :

    • des matériaux du local
    • une réflexion pour utiliser les eaux usées. Un petit escabeau (quelques marches escamotables) pour une meilleure accessibilité aux enfants pour qu’ils puissent participer plus facilement…

    La semaine suivante, 3 personnes ont rejoint le projet, pour imaginer, concevoir… « Ensemble ». Thierry Gardette est enthousiaste de cette dynamique, il les accompagne. En quelques semaines, c’est toute l’équipe qui poursuit cette aventure, avec comme objectif de présenter leur travail lors du salon de l’habitat du 1au 3 mars 2024, au Scarabée, à Roanne.

    Une des valeurs de Thierry Gardette est le « Faire Ensemble », pour réaliser avec bienveillance vis-à-vis de chacun, en réfléchissant dans le respect de l’environnement, de façon très concrète ; exemple de « l’Intra-Entreprise » comme le promeut Eric Boël au sein des Tissages de Charlieu.

    Suite à la lecture d’un article dans le journal « Le Monde » (paru avant le covid), sur la réintroduction de la culture dans l’entreprise, Thierry Gardette s’est interrogé sur :

    Pourquoi dans sa famille, la moitié de sa fratrie a choisi des métiers artistiques et l’autre moitié est devenue ingénieur ? Après 4 ans de formation, les apprentis possèdent de « l’or dans les Mains » (citation du film « Compagnons »).  Ils sont créatifs, imaginatifs. C’est important pour l’entreprise. Alors, avec son frère, Jean Marie, ils ont pensé créer « l’Atelier des Découvertes ». Sur le terrain de l’entreprise, un cirque local a débuté cette aventure. En quatre représentations, 700 personnes ont profité du spectacle. Ainsi de l’utopie, du rêve, de l’imaginaire, de la fiction sont proposés régulièrement au sein de l’entreprise. C’est agréable, c’est stimulant… c’est un vrai plus pour chacun… 3 mois après, le deuxième évènement expliquait l’évolution de la connaissance de l’espace depuis l’antiquité : « Observer les Astres, Hier, Aujourd’hui, Demain ». Dans l’atelier (« Mon Beaubourg à Moi ») cette fois, 150 personnes sont venues, au milieu des machines, partager cette information… Cette communication permet, crée des liens… c’est bien différent des catalogues en papier glacé.

    L’entreprise « Menuiserie Gardette » a effectué les travaux bois du nouvel Espace Renoir, en donnant une seconde vie au bois. Thierry Gardette a poursuivi avec :

    Toutes les questions des spectateurs étaient très intéressantes. Thierry Gardette a répondu avec des précisions concrètes, des exemples qu’il met en place dans son entreprise de 25 collaborateurs.

    Vers 23h30, chacun a quitté la soirée, ravi de ce moment convivial.

    Florence Vindrier

  • Faire du bien-être animal un enjeu clef de la transition de l’élevage

    Faire du bien-être animal un enjeu clef de la transition de l’élevage

    Dans une une lettre ouverte adressée aujourd’hui, jeudi 16 novembre 2023 au Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, 16 ONG l’ appellent à intervenir auprès de la Commission européenne afin que soit publiée dès que possible la révision de la législation européenne sur le bien-être animal. Au-delà des dégâts environnementaux, sanitaires et des atteintes au bien-être animal qu’elle engendre, l’industrialisation de l’élevage est également souvent synonyme, pour les éleveurs et éleveuses, d’une perte d’autonomie économique et décisionnelle, cause importante de mal-être, et d’une désaffection du métier par les nouvelles générations. Il est temps de définir une vision pour l’avenir de l’élevage en France et en Europe.

     

    A l’attention de M. Marc FESNEAU, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire

     

    Monsieur le Ministre,

    Comme vous le savez, l’Union européenne s’est engagée à réviser la législation européenne sur le bien-être animal, reconnue obsolète, inefficace pour protéger les animaux d’élevage en Europe et inadaptée pour accompagner la transition agroécologique. Cette évolution est nécessaire à l’échelle européenne et doit également s’imposer aux importations afin, notamment, de mettre un terme aux situations de distorsions de concurrence.

    C’est pourquoi, face aux attaques dont elle fait l’objet, nous vous appelons à intervenir, auprès de la Commission européenne, afin que soit publiée dès que possible la révision de la législation européenne sur le bien-être animal.

    Cela doit être fait en complément d’un plan d’accompagnement du secteur de l’élevage, à l’échelle nationale, dont l’ambition doit être de  pérenniser et généraliser les systèmes d’élevage paysans et biologiques, et contrer la tendance à l’industrialisation qui est aujourd’hui la pire réponse possible  aux crises à répétition de ce secteur. Pour les bovins par exemple, le nombre de têtes par exploitation a progressé de 27% pour les vaches allaitantes et de 39% pour les laitières et la proportion de vaches en zéro pâturage a augmenté d’un tiers entre 2008 et 2016 (Idele).

    En effet, au-delà des dégâts environnementaux, sanitaires et des atteintes au bien-être animal qu’elle engendre, l’industrialisation de l’élevage est également souvent synonyme, pour les éleveurs et éleveuses, d’une perte d’autonomie économique et décisionnelle, cause importante de mal-être, et d’une désaffection du métier par les nouvelles générations.

    Cette absence de renouvellement des générations et de nouvelles installations, engendrant la disparition des fermes, est une problématique particulièrement préoccupante en élevage. Dans ce contexte, l’attractivité du métier d’éleveur est un enjeu majeur. Parmi les déterminants de cette attractivité, figurent bien-sûr les questions du revenu et de l’accessibilité économique de l’installation pour les candidats, mais également de l’adéquation de l’activité avec leurs propres aspirations et celles des citoyens en termes d’environnement et de bien-être animal.

    Au-delà d’un plan de soutien à court terme, nous appelons donc votre gouvernement à soutenir un cadre législatif sur le bien-être animal renforcé et équitable à l’échelle européenne, et à définir des mesures d’accompagnement nationales qui intègrent les enjeux de demain pour les paysans, les consommateurs et les citoyens.

    Nos organisations œuvrent depuis plusieurs années à la transition agroécologique, afin de promouvoir, notamment, des systèmes d’élevage respectueux de l’environnement, du bien-être animal et des paysans. Nous avons publié une note de position en mars 2023 qui définit la vision que nous portons collectivement pour l’élevage de demain.

    Monsieur le Ministre, il est plus qu’urgent de définir une vision pour l’avenir de l’élevage en France et en Europe !

     

    Signataires:

    CIWF France

    Fondation pour la Nature et l’Homme

    Welfarm

    Association WWOOF France

    Slow Food France

    Les Ami.e.s de la Confédération paysanne

    Agir pour l’environnement

    Réseau Civam

    Bio consom’acteurs

    Altrimenti

    MIRAMAP

    Bio Equitable en France

    Greenpeace France

    France Nature Environnement

    CMR – Chrétiens dans le monde rural

    Oxfam France

  • Semeurs de changements

    Semeurs de changements

    Samedi 7 octobre à la Cité Saint-Pierre, la Mission Rurale des Hautes-Pyrénées a organisé
    avec le CMR 65 une Journée baptisée « Semeurs de changements » avec le soutien du
    Diocèse Tarbes-Lourdes. Le Thème central de cette Journée a porté sur la transition
    écologique et sociale : ateliers, tables-rondes, animations se sont succédés.

    A la suite de l’encyclique Laudato si’ et dans le tourbillon d’un débat politique, économique et social
    sur la paix, la santé, l’activité humaine et le devenir de notre Terre, de notre Eglise, nous avons le
    besoin vital de se rencontrer, de penser, d’espérer. Nous vivons ou nous percevons que nous
    sommes appelés, dans ce temps d’interrogation profonde, à vivre un chemin de conversion.

    Poursuivre l’élan impulsé par “Terres d’espérance” en 2022

    “Semeurs de changements” était une journée pour mettre en lien tous ceux qui agissent pour la
    transition écologique et sociale sur le diocèse de Tarbes-Lourdes dans le but de:
    ➔ Passer d’une approche théorique et parfois dépréciative à une considération positive,
    constructive et active de l’écologie ;
    ➔ Passer d’une idée à une conversion qui engage notre mode de vie et notre modèle de
    production ;
    ➔ Résister à l’inquiétude et oser parler d’espérance;
    ➔ Consentir à un « moins qui soit un plus »;
    ➔ Relier les petits gestes et les grandes décisions.

    Ainsi, à partir de dizaines d’initiatives locales présentées au travers des thématiques proposées (un
    monde plus sûr, un monde plus juste, un monde plus durable, le défi de l’allongement de la vie, une
    jeunesse qui ose, une église en marche), il s’agissait de créer des archipels de résilience, les mettre
    en lien, apprendre ensemble et créer de nouveaux imaginaires.

    A l’issue de cette journée, ni culpabilisation ni résignation mais penser et assumer notre part de
    responsabilité:
    ➔ S’ouvrir à l’avenir ;
    ➔ Faire l’option de la mesure (limite) et savoir refuser l’« illimité »;
    ➔ Faire le choix d’une vie saine et sobre ;
    ➔ Partager ce que nous avons reçu (et réalisé) et ce que nous sommes devenus ;
    ➔ Être et demeurer en écoute.

    … Et cette belle espérance d’être tous appelés à être des Semeurs de changements !