Mois : décembre 2019

  • Éduquer avec le sourire

    Éduquer avec le sourire

    Ce dimanche 1er décembre avait lieu à Fruges une journée en famille, autour du livre de Marion Sarazin « Eduquer avec le sourire « . Alors que les enfants se retrouvaient autour de Nathalie Grave, conteuse, les plus petits découvrirent les jouets et livres ramenés pour eux dans la salle qui servit de dortoir l’après midi.

    Les adultes se creusèrent un peu les méninges pour dirent les mots qui viennent à l’esprit lorsque l’on parle d’Education, que ce soit en famille ou à l’école.

    Et ce que peuvent ressentir les enfants face à ce qu’on leur demande : voici quelques exemples : élever, s’adapter, autonomie, apprendre, respect, ensemble. Être rassuré, brimé, valorisé.

    Puis Marion a exposé sa méthode ou « comment passer du conflit à l’harmonie et vivre le bonheur d’être parent  » à partir de situations qu’elle a vécues, elle même dans sa vie familiale avec ses trois fils et lors de ses ateliers réalisés avec des parents dans son métier de thérapeute. Par exemple : Ils se disputent un jouet, votre ado conteste votre autorité, il ou elle ne range pas sa chambre, ils se jalousent…

    Lors de courtes vidéos, elle a fait réagir les participants face à la même problématique abordée de deux façons différentes. Qu’est ce qui bloque ou favorise la communication avec les enfants ou les ados ? S’en est suivi un débat.

    Après une auberge espagnole, trois ateliers de découverte et de réflexion ont été organisés :

    – En famille « Nos enfants sont des jardins, alors jardinons ! »

    – « L’éducation avec le sourire est-elle possible aussi à l’école ? »

    – « L’ACE, éducation chrétienne et populaire »

    Les enfants présents ont pu vivre une rencontre ACE grâce à Théo, jeune animateur avec qui ils ont pu faire des avions de papier et un jeu tous ensemble dehors.

    En conclusion, une grande mère, une maman et un enfant ont fait le bilan de cette journée qui s’est avérée pleine d’enseignements et qui pourrait peut-être se renouveler. Alors si vous n’avez pu venir à cette journée et que ce thème vous intéresse, faites-nous signe !

    Patricia Thierry

     

  • Les femmes une chance pour l’agriculture

    Les femmes une chance pour l’agriculture

    Le vendredi 29 novembre avait lieu à Paris la 8e journée annuelle du réseau Agriculture et Alimentation. Cette année le thème était « Les femmes, une chance pour l’agriculture ! »

    Après avoir pris un temps pour reprendre tous les clichés entendus ici ou là sur les femmes chefs d’entreprise agricole, plusieurs experts et témoins se sont succédé tout au long de la journée :

    Repères historiques et culturels

    Élisabeth Saint-Guily (enseignante en lycée agricole, diplômée de l’Institut supérieur d’agronomie de Lille) nous a parlé de son expérience et le regard porté sur le travail des femmes en agriculture chez nous et en Afrique. « Les femmes ont pris en charge la ferme pendant les guerres, puis elles ont disparu des champs lors de l’apparition du tracteur pour enfin réapparaître lors de la diversification actuelle avec les ventes à la ferme ou sur le marché. Dans certains pays africains, ce sont les femmes qui s’occupent des semences et le travail de la terre est fait uniquement par elles, toutes ensemble, les maris travaillant à l’extérieur. D’ailleurs elles vivent entre elles et mangent entre elles. C’est assez difficile de comprendre cela pour un occidental ! »

    Les femmes, premier rempart à la crise

    Puis Véronique Louazel nous a parlé du travail de » Solidarité Paysan », des difficultés de certains agriculteurs et comment les femmes interviennent dans la demande d’aide auprès de l’association.

    Souvent ce sont elles qui appellent, étant plus à la comptabilité, les relances de factures et les appels de la banque, ce sont elles qui les reçoivent. Si on voit plus de suicide chez les hommes, les femmes sont plus sujettes à des dépressions. Mais quand elles ont fait appel à l’association elles accordent plus facilement leur confiance et dévoilent rapidement la totalité des soucis contrairement aux hommes qui restent plus longtemps dans le déni et qui parlent d’un problème à la fois au lieu de révéler la situation complète. Pour les hommes seuls la demande arrive souvent tard, car Solidarité Paysan intervient que lorsque la personne le demande et qu’elle est prête à changer certaines choses dans sa façon de faire. Parfois il y a un élément qui permettait de s’en sortir qui entraine la désorganisation, le stress et un effet boule de neige : une mère qui faisait la traite qui tombe malade, une séparation, un accident… C’est en écoutant la parole du couple pour ce qui concerne l’exploitation, en apportant notre regard extérieur, qu’on peut voir avec eux les issues possibles. Lorsqu’une prise de décision se fait, ça marque une étape et c’est souvent la fin de prise en charge de Solidarité Paysans.

    Vous pouvez consulter le rapport en ligne :

    www.solidaritepaysans.org/des-agriculteurs-sous-pression-une-profession-en-souffrance

    Les femmes doivent prouver leur légitimité

    Alexis Annes et Chloé Lebrun, sociologues et chercheurs, nous ont parlé des études faites auprès de femmes impliquées dans la diversification agricole et les circuits courts. 1/4 des chefs d’exploitation sont des femmes. Parfois elles ne sont pas issues de familles d’agriculteurs. Le foncier et les prêts leur sont plus difficilement accordés, les cédants et les banques préférant un homme. Elles ont besoin de prouver leur légitimité. Elles apportent pourtant des nouvelles façons de penser la profession. Par exemple l’exploitation peut être un lieu d’éducation. Elles ressentent le besoin de groupe d’échange professionnel féminin.

    Chloé a étudié la place des femmes dans la filière vin. Il n’y avait que des organisations où siégeaient des hommes et qui ne répondaient pas aux attentes des femmes.  C’est pourquoi elles ont eu besoin de créer des collectifs de femmes qui sont des réseaux d’entr’aide, de parole libre des femmes, avec des journées techniques, des outils de communication pour une meilleure commercialisation de leurs vins. Les circuits courts ont donné aux femmes l’occasion de communiquer avec les consommateurs, elles ont pu expérimenter et laisser s’exprimer leur créativité. Le bilan est positif, c’est durable, ça apporte une certaine indépendance et une autonomie financière meilleure ; mais une autre forme de pénibilité est apparue : les trajets pour la commercialisation.

    Regard croisé

    En seconde partie de journée, nous avons eu l’intervention de Bénédicte Willemart (action catholique rural des femmes, Belgique) qui nous a permis de comparer les différences avec l’agriculture belge. Ce petit pays a une population qui vit à 60% hors urbain, mais seulement 25% en rural, le reste étant appelé rurbain car très proche d’une ville. 72% des fermières ont travaillé en moyenne 7 ans à l’extérieur avant de s’installer. Parmi les jeunes femmes 37.5% ont repris la ferme de leurs parents. Elles ont majoritairement des tâches féminines : bureau, traite, alimentation des veaux… Leurs attentes principales : une information cohérente et bien vulgarisée, une simplification administrative, des occasions de se retrouver et d’échanger, un système d’écoute et de médiation performant. Elles se regroupent pour défendre et valoriser leurs droits.

    Puis des ateliers ont permis de sortir des chiffres et de rencontrer des femmes agricultrices ou retraitées. Pour ma part nous avons pu comparer le parcours d’une agricultrice et de sa fille qui a repris il y a 10 ans en association avec sa mère, au départ en retraite de son père, et avec son conjoint il y a 6 ans.  » Les façons de faire ont changé et nous avons parfois peur pour eux quand elle soigne ses vaches en homéopathie. C’est elle qui négocie avec les acheteurs et certaines personnes disent à son mari : « Alors toi, tu fais quoi à la ferme ? »

    L’égalité homme /femme à la ferme, ça n’est pas encore pour tout de suite !

    Patricia Thierry

  • Une église en mouvement !

    Une église en mouvement !

    L ‘amorce est déjà faite mais qu’en sera-t-il en 2040 ? Bouleversement ou continuité ? La question reste posée tant les changements et les évolutions sociétaux nous bousculent. Des réflexions sont en cours dans le cadre de la conférence des évêques de France mais aussi au niveau de notre diocèse. Les Chrétiens dans le Monde Rural (CMR) attentifs à l’avenir de l’église en rural, ont abordé ce thème lors de la journée de lancement le 6 octobre dernier.

    Voici, quelque peu résumés, les propos de l’abbé Michel Grolleau, l ‘aumônier diocésain du mouvement.

    • Les chrétiens auront leur place au cœur de toutes les spiritualités, au milieu de tous ceux qui cherchent un sens à leur vie, pour peu qu’ils veuillent bien y réfléchir et s’engager.La Vendée, riche de son passé religieux en héritage saura faire perdurer la foi chrétienne. L’engagement des laïcs dans les associations et mouvements sera le point de contact de la présence chrétienne au cœur du monde. Les églises qui resteront ouvertes permettront d’y vivre les célébrations mais seront aussi des refuges pour l’art (expositions, concerts, musique, théâtre.). Les personnes de tous bords pourront alors y découvrir le lien avec l’évangile et la foi chrétienne. On ne pourra pas rester tout seul dans son coin ! des temps forts dans les paroisses et des temps liturgiques auront toute leur place ; partages, rassemblements, ouverture aux autres se mêleront aux diverses collaborations artistiques pour découvrir l’Esprit-Saint à l’œuvre dans l’autre – enrichissement réciproque – certes, les prêtres seront moins nombreux, moins d’églises ouvertes mais des lieux de rencontres en Maison Paroissiale par exemple ; un lieu pour tous. Être en communauté chrétienne pour pouvoir proposer le Trésor de la Foi.
    • L’Eglise et les Chrétiens seront minoritaires. Ils devront s’organiser, se prendre en main, regarder, discerner ce qu’il conviendra de mettre en place pour vivre sa foi et la nourrir. En Vendée, il y aura peut-être 20 à 30 prêtres de moins de 60 ans. On peut prévoir moins de baptêmes et de mariages, de 1 ere communion et de confirmation mais on aura toujours le souhait de se rassembler pour célébrer Jésus Christ et lire la parole de Dieu. Les diacres seront en nombre et resteront attachés à un territoire, en lien avec les précarités, les fragilités locales. La vie de l’élise sera alors portée et animée par les laïcs.
    • Les chrétiens auront à s’impliquer dans les grandes questions de société : la bioéthique, l’écologie, l’accueil des migrants… sujets toujours d’actualité. Ils auront à être présents pour que la place de la femme et de l’homme soit respectée du début à la fin de vie. Ils auront également à être présents pour témoigner, accompagner, protéger…

    De cette manière, ils seront missionnaires en étant le sel de la terre pour donner du goût et garder la grandeur de la vie. Ils devront être aussi « Lumière » pour dire et porter les valeurs et le message du Christ. Ils seront le levain dans la pâte pour faire grandir l’Amour, la Fraternité, l’Espérance au cœur de la société.