Cet événement a été préparé par une équipe CMR su Bas-Rhin.
Les membres de l’équipe organisent un repas gratuit et convivial pour tous, pour, dans l’esprit de Laudato Si, créer du lien social tout en sensibilisant au problème du gaspillage alimentaire.
Les personnes présentent pourront préparer ensemble des soupes et des compotes, à partir de fruits et de légumes invendus, mis à disposition par des maraichers et des supermarchés locaux.
Des musiciens locaux vont agrémenter ce temps en exerçant leurs talents.
Mois : mars 2017
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Disco Soupe
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La politique, un bien commun ?
La fédé 28 a profité de son AG le 11 mars, pour organiser une soirée « la politique, un bien commun ? ».
Après une intro avec un sketch, nous avons écouté des témoignages de jeunes sceptiques et des jeunes engagés.
Nous avions invité 2 élues municipales et régionales.Réactions de quelques participants :
Deux femmes passionnées, qui s’écoutaient malgré la réputation qu’on leur donne ; qui ont parlé du combat qu’elles ont à mener en tant que femmes dans un monde politique, très machiste ; qui disent rester modestes dans leur fonction ; qui reconnaissent « qu’on ne fait rien seul » ; qui ont le désir de conserver leur emploi, afin de toujours prendre le pouls des gens (l’une est infirmière libérale et l’autre est employée à « pôle emploi »).
Elles ont parlé comme des femmes et non pas comme des tribuns de la politique, et nous les sentions plus proches de nous.
Elles ont parlé avec sincérité et humilité.
Elles ont bien dit que dès l’instant qu’elles étaient élues au nom d’un parti, elles signaient une charte envers ce parti comme quoi, elles s’engageaient à respecter les directives de leur parti en mettant de côté leurs opinions personnelles.
Elles reconnaissaient que dans le monde politique, on cultivait facilement « l’entre soi » ; d’où notre impression que le monde politique est coupé de ce que les gens vivent.Mais certains membres présents, à travers ce qu’elles ont dit, continuent à émettre des réserves par rapport au politique.
Un autre témoignage qui a plu et qui nous incite à nous en inspirer, celui de Bernadette qui va rencontrer son député pour lui faire part de sa position par rapport à un domaine où elle est plongée de par sa profession.Propos recueillis par Roger P.
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DRC Agriculture(s) et fiches outils
Lors de la rencontre CMR nationale « Pour une nouvelle culture agricole et alimentaire » en décembre 2016, le souhait d’une Démarche de Réflexion Chrétienne (DRC) sur les questions liées à l’agriculture a émergé de 2 ateliers.
L’équipe nationale d’aumônerie s’est donc mise au travail et vous propose la DRC ci-dessous:
Les fiches des 4 ateliers de la rencontre sont aussi disponibles.
Vous y trouverez outils et ressources issues de démarches de fédérations, du national et de partenaires pour nourrir vos initiatives, rencontres…
En cliquant sur les liens ci-dessous vous pouvez accéder aux fiches :
Fiche 1 – être solidaire des agris en difficulté
Fiche 2 – créer des groupes de paroles pour les agris
Fiche 3 – créer des échanges entre agris et non agris
Fiche 4 – construire une parole pour nos élu.es et l’Eglise
Pour aller + loin :
Dossier de la rencontre « Pour une nouvelle culture agricole et alimentaire »Pour lire correctement les documents, les garder et les imprimer: cliquez sur le lien du document qui vous intéresse dans l’article ci-dessus. Une fois le document ouvert, repérez dans le bandeau noir au-dessus du texte, la flèche pointée vers le bas qui se trouve à droite du symbole de l’imprimante. Cliquez sur la flèche. Une fenêtre s’ouvre et vous demande de choisir entre 2 options. Choisissez « ouvrir avec ». Le document s’ouvrira normalement en format pdf. Enregistrez le comme vous le faite d’habitude, dans un endroit que vous retrouverez sur votre ordinateur.
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Guides élections présidentielles 2017 Pacte civique
Les périodes électorales constituent des moments privilégiés de débat public.
Le Pacte civique y intervient avec trois objectifs :
améliorer la qualité du débat ;
permettre à l’électeur d’y voir plus clair, lui fournir des outils pour comparer les programmes ;
avancer des propositions constructives pour mieux préparer l’avenir.Il encourage ses adhérents individuels à participer activement à cette dynamique, dans tous leurs réseaux et leurs sphères d’appartenance. Les organisations adhérentes (comme le CMR) et les collectifs locaux sont aussi appelés à y contribuer.
Pour cela, 2 guides sont proposés.
Guide pour interroger, évaluer, comparer les programmes présentés
aux élections présidentielles 2017Ce guide peut aider à organiser des débats « éthiques » entre candidats concurrents. Il n’a pas vocation a être utilisé en entier. Il s’agit d’un panier dans lequel piocher des éléments, en fonction du but recherché. 10 thématiques essentielles ont été retenues.
Conçu pour les élections présidentielles, il sera adapté pour être utilisé pendant la campagne des législatives.
Guide Face à « Pourquoi je vote le Pen ? », osons dialoguer. 20 raisons pour lesquelles « je vote Le Pen ». 20 réponses pour engager le dialogue.
Guide pourquoi Le Pen -
Crise agricole : quel avenir ?
Le CMR 54 organise une soirée – débat sur la crise agricole, le jeudi 6 avril à 20h au domaine de l’Asnée
Quelles solutions sont possibles ?
Quelles relations entre consommateurs et producteurs ?
Comment bâtir un avenir solidaire ?
Lors de cette soirée de réflexion : des témoignages et des échanges sur ces questions, en présence de l’évêque.
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Agir en Rural n°108 : Egalité et fraternité, la dignité pour chacun.e
Pour lire ce numéro et recevoir les prochains, abonnez-vous à la revue Agir en Rural, en cliquant ICI
EDITORIAL
Vivre une authentique fraternité
La fraternité est l’une des trois composantes de la devise de la République française : « Liberté, égalité, fraternité » inscrite sur les frontons des mairies.La « fraternité » tire son origine du latin « frater » frère. Le souhait de la République est bien de vivre comme des frères, un lien qui nous unit les uns aux autres dans le respect de la personne humaine. De même, la notion de dignité pour l’homme, en droit international, a été introduite dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 qui reconnaît que tous les êtres humains possèdent une « dignité inhérente » et qu’ils « naissent libres et égaux en droits et en dignité » (article 1er).
Mais nous pouvons nous demander si cela est possible quand les médias relatent régulièrement des tas de faits d’insécurité, de trahisons, de financements occultes … ces murs érigés pour éviter que les hommes puissent se rencontrer, travailler ensemble. Toutes ces personnes laissées pour compte, dans la rue, à nos portes, dans des camps ou encore chez elles isolées de tout. La fraternité est trop souvent bafouée. Comment croire en ces liens fraternels ?
Alors quelle joie ! Quel bonheur ! de découvrir sur youtube cette marche de femmes : des juives, des musulmanes, des chrétiennes tout de blanc vêtues, se donnant la main, chantant et faisant route ensemble vers Jérusalem pour demander la Paix. Voir ICI
En CMR, nous affirmons qu’il est possible de construire ce chemin d’ « égalité et fraternité, la dignité pour chacun ». Serait-ce de rendre l’homme responsable, à celui qui a faim nous pouvons lui offrir un poisson, c’est un fait, mais lui apprendre à pêcher, agir avec lui …Ce bonjour que nous clamons à notre famille, à nos collègues, aux personnes rencontrées sur le chemin, est-ce juste une bonne journée que nous souhaitons ou une invitation à reconnaître notre frère avec qui nous vivrons un moment de convivialité, de partage de nos peines et nos joies. Nous verrons apparaître des visages souriants et rayonnants.
Qu’as-tu fait de ton frère ? Une réflexion portée par des équipes CMR où nous découvrons alors des initiatives : l’accueil des migrants, visites aux personnes âgées, la création de lieux d’échanges, d’écoutes pour les agriculteurs. Vous en découvrirez d’autres en lisant ce nouvel Agir en Rural.
Ce frère, il ne suffit pas d’être avec lui, de l’aider, de l’écouter, mais pourrions-nous avoir ce regard d’Amour, qui voit en l’autre une personne digne, confiante, capable de cheminer, comme le Père qui accueille son Fils Prodigue. « Son Père l’aperçut et fut saisi de compassion… » Luc 10-20.Servir, porter secours, soigner, accueillir, nous agissons ainsi, mais sommes-nous capables d’aller au-delà de l’empathie pour vivre une authentique fraternité : relever la personne, lui garantir sa liberté, sa dignité, pour grandir dans l’Amour…comme dans la parabole du Bon Samaritain, celui-ci confie le blessé à l’aubergiste, la confiance, l’Amour s’établissent ; dans Luc 10- 35 : « Prends soin de lui… »
Marie-Odile Aubert
Administratrice nationaleSommaire
Parole d’ancien élu engagé
Une France solidaire
Dossier
Égalité et fraternité : la dignité pour chacun.eDébattre
DRC : Regardons l’autre comme une chanceTexte biblique
Prise de parole
Des Ruraux et Chrétiens prennent la paroleCoup de cœur
Partenaires
Produire à tout prix, manger à quel prix ?
Méditation -
Cré’Acteurs #1 le rural en mouvement
éditorial par Nathalie Douet
Notre bulletin fédéral a définitivement pris le large et désormais sa voilure déploie ces nouvelles lettres : « Cré’Acteurs – Le rural en mouvement ».
Il y a plusieurs mois l’équipage a souhaité redonner un petit coup de neuf au journal, pour le faire voguer dans l’air du temps…et donc de le rebaptiser ! Pour que son nom soit davantage le reflet des dernières orientations du mouvement.
Les fidèles lecteurs ont pu choisir parmi quelques noms proposés et voter lors de la journée départementale du 24 avril 2016 à Abbaretz. Le nouveau nom a par la suite été entériné par la commission Communication et le CA.
A nous tous maintenant de continuer l’aventure, soyons « Cré’Acteurs » de notre revue fédérale : à nos articles, nos comptes-rendus…
Partageons ce qui nous anime, ce qui nous met en mouvement ! Osons prendre la parole et la diffuser ! Le bulletin fédéral est un espace d’expression, il doit être à l’image et à la couleur de la richesse de notre vie en mouvement.
A l’heure où la communication passe beaucoup par le Web, entre sites, blogs et autres réseaux sociaux, nous choisissons délibérément de maintenir le lien avec le support papier, parce que dans notre mouvement, des personnes préfèrent lire sur papier plutôt qu’à l’écran, parce que cela permet de l’emporter en réunion d’équipe, ou ailleurs, de le faire lire à d’autres en dialoguant le contenu…
Pour qu’il plaise et convienne à tous, nous pouvons continuer à le relooker, dans son contenu, dans sa forme : n’hésitons pas à faire des suggestions, à proposer de nouvelles idées !
Bonne lecture !
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Engagements humains et Royaume de Dieu
Dans le Roannais, divers mouvements organisent chaque année une récollection pendant le Carême : le 11 mars 2017, le CCFD, le CMR, l’ACO, le Secours Catholique et les Amis de la Vie ont invité le père Philibert, théologien et accompagnateur de nombreuses équipes, à nous faire réfléchir à la construction du Royaume de Dieu. Puis, une jeune chrétienne de 22 ans, Solène Fargeat, a témoigné de son expérience auprès des migrants.
1. Construire le Royaume :
Roger Philibert nous a rappelé qu’évangéliser c’est rendre présent le Royaume de Dieu. La dimension sociale de l’évangélisation est très forte dans les textes du pape François, que ce soit La joie de l’Evangile ou Laudato Si.
Le Royaume ou le Règne de Dieu est nommé 90 fois dans les Evangiles ! Les paraboles de la semence sont souvent utilisées : le Royaume n’est pas encore là entièrement, il est en croissance.
François parle de développement intégral pour relier les hommes, la Terre et Dieu. L’homme moderne se croit le seigneur de l’Univers alors qu’il n’en est que l’administrateur.
Notre engagement social s’enracine dans notre dimension spirituelle : Dieu est présent dans notre vie de tous les jours. Nous devons découvrir le Christ en chaque homme, en particulier dans les plus pauvres.
Etre chrétien, c’est croire en la valeur infinie de la personne humaine, quelles que soient ses caractéristiques… Nous devons aimer le monde tel qu’il est, comme Jésus.
2 .Une foi en marche :
Solène Fargeat a 22 ans, elle est éducatrice spécialisée et son premier emploi après son diplôme a été d’accompagner les jeunes migrants de Saint-Denis-de-Cabanne.
Solène est allée aux JMJ de Madrid et de Cracovie. Autant elle est revenue « pleine » de Cracovie en 2011, autant sa formation d’éducatrice spécialisée a remis en cause sa foi, si bien qu’elle n’a pas eu le même sentiment de plénitude après Cracovie en 2016. S’était-elle fourvoyée ?
C’est dans le regard intense des 66 jeunes migrants orthodoxes échoués à Saint-Denis-de-Cabane qu’elle a retrouvé le regard de Dieu : ce sont des jeunes qui ont confiance en Dieu, qui ont confiance en l’avenir, et c’est la simplicité des échanges avec eux, surtout à travers les regards, du fait de la barrière de la langue, que Solène a retrouvé Dieu. C’était un échange d’âme à âme, juste de l’amour échangé. Et comme l’a dit le pape François : « Il n’y a pas de plus belle drogue que l’amour. »
Conclusion :
Après ces deux interventions complémentaires, la soixantaine de personnes présentes s’est retrouvée en petits carrefours pour échanger à partir de la question : « En quoi ma relation à Jésus anime mes engagements humains ? ». Après le pique-nique partagé dans la fraternité, les deux intervenants ont répondu aux questions issues des carrefours. La journée s’est terminée par une eucharistie.
Yves Junet
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Des Ruraux et Chrétiens prennent la parole
Un millier de membres du mouvement Chrétiens dans le Monde Rural se sont réunis ces dernières semaines au sein d’une centaine d’équipes à travers toute la France rurale au vu des élections 2017. Ces échanges ont permis de repérer les signes d’espoir et de progrès sur lesquels s’appuyer pour restaurer le sentiment d’appartenance, de justice et de solidarité, seul rempart véritable contre la montée du rejet de l’autre et de l’extrémisme…
Des signes d’espoir et de progrès existent
De nombreuses initiatives locales émergent et sont porteuses de solidarité dans les territoires ruraux. Le lien social renaît à travers de nouvelles formes de convivialité, d’entraide, de rencontres intergénérationnelles, d’accueil (migrants, gens du voyage) et de partage (habitats ou jardins) ainsi que de la création de monnaies locales, des SEL, …Sur certains territoires, les aides publiques sont orientées vers l’amélioration de la qualité de vie. Ainsi la vie et l’économie sont réactivées par l’arrivée de commerces, de petites entreprises et l’usage du télétravail. La revitalisation des villages est possible grâce à des initiatives socioculturelles telles que les bibliothèques, les ateliers créatifs, etc…
La question environnementale est au cœur des actions : créer du lien entre l’agriculture et la consommation, développer des circuits courts, l’agro-tourisme, préserver la biodiversité…
Comment raviver le vivre-ensemble ?
Favoriser le vivre-ensemble suppose le développement de la mixité sociale et religieuse, la lutte contre la solitude, l’attention aux plus précaires. Des événements, manifestations, ou actions naissent du terrain et de la force du collectif. Une Eglise proche et solidaire doit être la préoccupation des communautés chrétiennes.Il s’agit également de se laisser interpeller par la nouvelle génération et les nouveaux modes de vie. L’agriculture paysanne, les commerces de proximité, la relocalisation, la vie associative revitalisent des territoires ruraux et sont porteurs de sens. L’innovation et la création de nouvelles alternatives énergétiques sont autant de réponses locales possibles.
Une place particulière doit être consacrée à la participation citoyenne, en rendant les individus acteurs des décisions qui les concernent. Redonner des pouvoirs aux acteurs locaux, créer des groupes de réflexion, interpeller les décideurs, telle doit être la démocratie participative ; avoir de vrais « hommes et femmes d’Etat » au service du bien public, et non pas uniquement des « hommes et femmes politiques ».
Constat d’abandon et d’injustice
Les désertifications d’entreprises et de services provoquent un réel sentiment d’abandon dans le rural. Les habitants font face à la disparition des services publics et de proximité : fermeture ou éloignement de centres de soins, de maisons de retraites, d’écoles, de poste. Des villages sont réduits à des cités dortoirs. L’isolement est renforcé par le manque de mobilité dû à de nombreuses suppressions de transports collectifs. En conséquence, un certain sentiment d’insécurité s’installe.L’accès et l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication sont de véritables sources d’inégalités. Bien plus qu’une fracture technique, c’est une fracture économique, sociale et culturelle.
Les choix politiques à l’échelle de l’Europe impactent directement les territoires en favorisant les grosses exploitations agricoles. Des agriculteurs se retrouvent dans des situations de précarité, de détresse sociale et humaine, tout comme les nombreuses personnes au chômage ou exerçant des emplois précaires. Des jeunes peinent à trouver un travail et ont du mal à se projeter dans l’avenir.Un constat généralisé
Les témoignages des membres du CMR rejoignent indéniablement les enjeux que la société traverse. Leur mobilisation s’inscrit dans celle d’une grande communauté humaine, qui lance un appel, celui du monde de demain. Un monde en devenir, en construction dans lequel le bien commun en est l’essence, où chacun et chacune peut contribuer à cette transformation. En effet, « pour que les responsables politiques et économiques engagent des changements, ils ont besoin d’être portés, accompagnés, contraints parfois, par un mouvement puissant, par des millions de personnes qui s’unissent et s’engagent dans leur quotidien. »Le CMR continue à être Créateur d’une autre humanité, passeur d’Espérance et poursuit son action citoyenne.
Lire le document original ICI
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Soirée-débat sur les crises agricoles
Le 3 mars dernier, le CMR 41 et le MRJC local proposaient une soirée/débat sur les crises agricoles pour en comprendre les enjeux, tenter d’en dégager les perspectives et souligner le rôle important du consommateur. Une quarantaine de personnes y participait.
Cette soirée a débuté par la projection d’extrait du film « Le Temps des Grâces » de Dominique Marchais qui présente les témoignages de plusieurs agriculteurs, mais aussi d’un historien, d’un agronome, de biologistes et aussi d’élus. Ce film montre bien la pluralité de l’agriculture, la diversité de ses acteurs, son rôle déterminant sur l’organisation du territoire et sur les paysages, ses inquiétudes mais aussi ses perspectives.
Après avoir partagé le repas, deux agriculteurs ont témoigné de leurs réalités :
– Anne-Marie Hahusseau, installée à Muides en GAEC avec son fils et un jeune associé, sur une ferme consacrée d’une part à l’élevage de vaches laitières avec transformation en yaourts, crème et fromage, et d’autre part à la viticulture. Le GAEC a mis en place un magasin pour vendre directement ses produits sur la ferme. Anne-Marie développe également les visites de ferme pour les touristes. Elle précise que l’aide d’un intervenant externe pour les aspects « relations humaines » au sein du GAEC est très précieuse.– Daniel Odeau, éleveur laitier à Sargé-sur-Braye. Après avoir subi de graves difficultés financières en 2009 ou il ne lui restait rien pour vivre, il a converti progressivement ses terres en mode biologique et se sent aujourd’hui heureux par rapport à son travail. L’agriculture de « conservation » permet le respect du sol et des bêtes. Son objectif est de continuer à « dé-intensifier » et, en particulier, de revenir à des races de vaches locales.
A la suite de ces deux témoignages, Rémi Jay Rayon, formateur en lycée agricole, a proposé une analyse éclairée des différentes crises agricoles (laitières, céréalières, …), resituées dans le contexte historique des 50 dernières années. Il a souligné la double impasse à la fois économique et agronomique du modèle agricole dominant, ainsi que la nécessité de mener une politique de régulation : « si vous arrêtez de protéger les petits, ce sont les plus gros qui prennent le dessus. »
Les échanges avec la salle ont ensuite permis d’approfondir différents aspects, en particulier : la difficulté pour trouver localement de la main d’œuvre qualifiée, la difficulté à faire évoluer la consommation des gens, l’installation des jeunes, la nécessité de rapprocher les agriculteurs des consommateurs,…
Une soirée riche en échanges qui a permis d’apporter aux participants des éclairages très intéressants pour mieux cerner les réalités de l’agriculture, montrer la remarquable capacité des agriculteurs à évoluer et à rebondir….et rencontrer des agriculteurs fiers de leur métier et heureux de pouvoir encore l’exercer.