Editorial
Nos travaux à partir du thème d’année « Partager plus pour vivre plus » sont en pleine actualité en cette longue période électorale qui, au-delà de la campagne pour l’élection présidentielle, va continuer avec les législatives, toutes aussi déterminantes pour l’avenir de notre pays.
En ces temps d’intense et difficile débat, ce numéro d’Agir en Rural parle beaucoup de démocratie. Née dans les cités grecques, elle reste une idée neuve, un idéal à réaliser dans l’avenir. Il y a des hauts et des bas. Les premières démocraties grecques se sont effondrées, sous les coups des empires voisins, mais aussi par suite des contradictions internes d’un système qui excluaient les métèques (étrangers résidents) et les esclaves. Aujourd’hui, nous excluons plus que jamais les étrangers. La façon dont nos lois rendent difficile l’octroi des visas, les permis de travail, le mariage avec un non-français, tout cela est fort contraire à la pensée sociale de l’Église et aux orientations du CMR. Par ailleurs, près de 10 % de la population restent exclus du travail, plus de 4,5 millions de demandeurs d’emplois exerçant ou non une activité réduite, selon les chiffres de l’INSEE…
Sur le front de la démocratie, les nouvelles ne sont heureusement pas toutes mauvaises. D’abord, malgré le peu de campagne faite par le gouvernement pour appeler à s’inscrire sur les listes électorales, nombre de nos communes ont enregistré des records de nouveaux inscrits. Ceci prouve que nos concitoyens ont envie de s’exprimer.
Et nous voyons de nombreux exemples de l’efficacité de la démocratie. Efficacité dans les entreprises, notamment les SCOP (1), qui réussissent souvent là où des entreprises plus « autocratiques » ont échoué par manque d’écoute des clients et des employés. Efficacité dans nos communes, où les décisions sont prises par des conseillers qui connaissent bien leur sujet, qui savent que les moyens ne sont pas illimités, et que tout investissement finit par se traduire en impôts.
La question des impôts, taxes et autres cotisations, est au cœur de l’histoire de la démocratie : c’est parce que le Trésor royal était en déficit chronique et qu’il allait falloir trouver une solution, que Louis XVI a dû se résoudre à convoquer les États Généraux. A l’époque, les prélèvements obligatoires pesaient moins de 10 % du PIB, mais les Français peinaient à les payer, car les récoltes étaient juste suffisantes pour survivre. Comme nos dépenses collectives d’éducation, de santé, de protection sociale, sont nécessairement appelées à croître, il nous faudra plus de partage.
(1) Sociétés coopératives de production
Claude Daviau
Administrateur national
CMR de Loire-Atlantique
Sommaire
Vie du mouvement : Le site internet fait peau neuve
Éditorial : Pas de démocratie sans partage !
DOSSIER
Flash
Points de vue
Faire vivre la démocratie
Avant de voter, (se) questionner
Coup de cœur
Initiatives : Élections : débattre pour choisir
Partenaires : Diaconia 2013 : servir la fraternité
Méditation : Prophètes de l’inachevé